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Mission en Chine : Philippe Couillard évite d'aborder l'enjeu des droits de la personne (VIDÉO)

Mission en Chine : Philippe Couillard évite d'aborder l'enjeu des droits de la personne (VIDÉO)

PÉKIN, Chine - Philippe Couillard n'a visiblement pas aimé revenir sur le problème épineux des droits de la personne en Chine au moment de faire le bilan de sa mission jeudi soir à Pékin.

Le premier ministre a dû admettre qu'il n'en avait pas glissé mot à ses interlocuteurs politiques, alors qu'en début de mission, dimanche, il avait dit qu'il allait en parler de façon «correcte et polie» à ses hôtes en écoutant leur point de vue.

«Je ne l'ai pas fait (aborder l'enjeu des droits de la personne), je venais ici pour l'investissement et l'emploi», a-t-il déclaré, en conférence de presse avec ses homologues Robert Ghiz, de l'Île-Prince-Édouard, Kathleen Wynne, de l'Ontario.

Mais lorsque des journalistes sont revenus sur la question en point de presse en lui demandant s'il avait abdiqué, le premier ministre a paru particulièrement irrité, pour une rare fois depuis son retour en politique. Il a rappelé que le but de la mission, créer de l'emploi, passait avant.

«Arrêtez d'avoir des introductions comme ça, parce que là vous allez faire un titre: Couillard a abdiqué. C'est ça que vous voulez. Ce n'est pas ça qui va arriver. On a eu des activités ici pour rencontrer des interlocuteurs afin de créer de l'emploi au Québec. C'est ça le but de la mission. On a fait exactement ce qu'on avait dit qu'on ferait. Il y aura d'autres occasions.»

En revanche, Mme Wynne, elle, qui était aussi venue pour faire des affaires pour l'Ontario, n'a pas hésité à en parler à une occasion. Elle a répondu qu'elle avait pu soulever ce problème avec le secrétaire du Parti communiste du Jiangsu.

Les trois premiers ministres terminaient par cette conférence de presse leur mission conjointe de deux jours à Pékin sous l'égide du Conseil de la fédération. M. Couillard avait amorcé la sienne dimanche et doit la terminer officiellement vendredi.

Le premier ministre a passé le test délicat des relations internationales à sa première sortie outre-mer, outre cette ombre sur le bilan de sa mission, ainsi que l'incident plutôt fâcheux sur l'exportation du porc québécois.

Son tête-à-tête, mardi, avec le gouverneur du Shandong, une province amie du Québec, pour lui vendre du porc d'ici, a tourné en un dialogue de sourds malaisé, que l'opposition et des commentateurs ont décrié. Deux fois plutôt qu'une le gouverneur et ses adjoints ont signifié à M. Couillard que l'approvisionnement en viande porcine de la Chine était suffisant et que le Shandong était lui-même producteur.

Mais le premier ministre est resté optimiste, tandis que son ministre du Développement économique, Jacques Daoust, a plaidé que les Chinois ont peut-être mal compris les intentions du Québec, mais le mal était fait.

Par contre, M. Couillard a bien saisi le message selon lequel les Chinois souhaitent importer du boeuf et de l'agneau, message qu'il entend relayer aux producteurs concernés au Québec.

Au chapitre des bons coups, le premier ministre a réussi a obtenir une rencontre avec le puissant ministre du Territoire et des Ressources du gouvernement central chinois, qui s'est engagé à faire la promotion du Plan Nord auprès du gouvernement et des entreprises chinoises. À noter également, son entretien avec une autre personnalité influente, le maire de Shanghai, pressenti pour connaître une ascension dans l'appareil politique du pays.

M. Couillard a aussi flairé une autre bonne affaire: les Chinois sont avides d'énergie verte et sont intéressés par l'éolien, une industrie au Québec qui a besoin de commandes pour rouler.

Outre plus de 40 ententes institutionnelles et économiques qui ont été signées cette semaine, il y a eu aussi beaucoup de travail de prospection.

Aéroports de Montréal et Air Canada ont rencontré les autorités de l'aviation civile chinoise pour obtenir, après plusieurs années d'attente, une liaison directe Montréal-Pékin, ce qui devrait se faire dans la prochaine année, selon M. Couillard.

Le Port de Montréal a aussi démarché ferme, en compagnie de M. Daoust, auprès de l'organisme chinois qui réglemente le transport par conteneurs. L'autorité portuaire de la métropole veut se positionner comme la porte d'entrée du centre du continent, en attirant une entreprise logistique chinoise spécialisée dans le conteneur.

«Cette mission a réussi au-delà de nos espérances, cela a été grand réussite pour tous les pariticipants, a-t-il tenu à souligner en conférence de presse jeudi soir. Le Québec récolte les fruits de sa présence persistante et permanente en Chine depuis 30 ans.

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