C'est maintenant la fin de l'audience. Le juge David Smith annoncera la peine qu'il imposera à Justin Bourque, vendredi à 14 h. Justin Bourque s'est adressé à la cour ce matin. Il a dit être désolé des gestes qu'il a posés et qu'il devra vivre le reste de sa vie avec les conséquences.
« Je n'étais pas un soldat, j'ai seulement pris la porte de sortie la plus facile », a-t-il déclaré, au bord des larmes.
La Couronne rapporte que Justin Bourque a ciblé des policiers pour lancer une révolution et qu'il a échoué. La communauté s'est plutôt ralliée du côté des policiers.
Au cours de cette deuxième journée d'audience au palais de justice de Moncton, la Couronne a conclu sa plaidoirie, mardi matin, en demandant une sentence de prison à vie de 75 ans ferme. Le procureur Cameron Gunn a spécifié qu'une sentence de 25 ans avec possibilité de libération conditionnelle serait « complètement inappropriée ».
Selon Me Gunn, Bourque a démontré n'avoir aucun remord pendant son interrogatoire avec les policiers datant du 6 juin. Lorsque questionné à savoir s'il changerait quelque chose au fil des événements, il a spécifié qu'il aurait dû apporter davantage d'eau.
Le procureur a rappelé le cas de Travis Baumgartner en 2013. L'agent de sécurité a abattu trois de ses collègues en Alberta et a été condamné à 40 ans de prison, sans possibilité de libération conditionnelle. La Couronne a ajouté que le crime de Bourque est l'un des plus haineux de l'histoire canadienne et que le tireur aurait abattu davantage de policiers s'il avait pu.
L'avocat de Justin Bourque, David Lutz, a répliqué en demandant une peine de prison de 50 ans pour son client. L'avocat a expliqué que l'auteur du drame « sait que sa vie est terminée et que sa seule option est de demander une libération à 75 ans ».
« Quel homme de 75 ans peut poser un danger pour la société », a-t-il renchéri.
Lutz a spécifié que Bourque admet presque tous les faits présentés en cour depuis lundi, exception faite d'une partie de déclaration d'un témoin.
Cette deuxième journée a débuté par des explications détaillées des blessures qu'ont subies les gendarmes lors de l'assaut. Le policier Fabrice Gevaudan a succombé à des blessures à la poitrine infligées par balles. Le gendarme Éric Dubois a reçu plusieurs projectiles sur le bras et la jambe gauche et a pu quitter l'hôpital le lendemain de l'attaque, soit le 5 juin.
De son côté, la policière Darlene Goguen a également reçu plusieurs balles dans le corps, dont une dans le cou. Goguen a dû se faire opérer. Elle a pu quitter l'hôpital le 6 juin.
La cour a montré plusieurs photos de l'équipement de Justin Bourque lors de son arrestation, le 6 juin. Les policiers ont saisi deux armes à feu : une mitraillette M305 et un fusil Mossberg 500 achetés au magasin Better Buy Sports à Moncton. Son fusil d'assault lui permettait d'atteindre des cibles à une distance de 250 verges. Une portée suffisante pour atteindre les quartiers environnants de sa cachette.
D'autres pièces d'équipement ont également été récupérées dont un masque à gaz, des jumelles, deux couteaux et un attirail de survie.
Les résultats de l'évaluation psychiatrique de 30 jours de l'accusé, qui était sous le coup d'un interdit de publication, devraient normalement être dévoilés en cour mardi matin.
La cour continuera à entendre les témoignages pour déterminer la peine que purgera Justin Bourque. Lundi, une vidéo de son interrogatoire datant du 6 juin a été présentée en cour. L'enregistrement d'une durée de près de trois heures racontait en détail les événements qui ont mené à la tuerie.
Le témoignage des victimes a également été entendu, tout comme celui de deux des trois veuves qui l'ont fait par extrait audio. Le tout se poursuivra durant toute la journée de mardi.
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