Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Candidat à la chefferie du PQ: Bernard Drainville veut défendre la laïcité

Candidat à la chefferie du PQ: Bernard Drainville veut défendre la laïcité
FOTOimage

LONGUEUIL - La laïcité de l'État québécois sera au coeur des priorités de Bernard Drainville s'il devient chef du Parti québécois. Quelques minutes après avoir officialisé sa candidature dans la course à la chefferie, il a annoncé son intention de créer un «pacte social» avec les nouveaux arrivants.

Le député de Marie-Victorin a lancé sa campagne à la chefferie au cours d'un discours d'une quarantaine de minutes prononcé devant quelque 200 sympathisants dimanche après-midi au Cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil.

Le prétendant à la succession de Pauline Marois a répondu tout de suite aux critiques qui pourraient lui être adressées au sujet du projet de Charte de la laïcité qu'il a défendu sous le gouvernement Marois.

Il a soutenu que certains avaient essayé de le faire passer pour «un homme fermé à la différence et à la diversité». «C'est tout le contraire de ce que je suis», a lancé M. Drainville, citant au passage les villes dans lesquelles il a étudié et travaillé.

«La laïcité, c'est la garantie que notre État nous respectera dans la diversité de nos croyances et de nos religions, peu importe notre origine, notre orientation sexuelle ou la couleur de notre peau. La laïcité est une condition de neutralité, d'égalité», a-t-il ajouté.

«Comme candidat, je serai la voix de la laïcité», a-t-il dit, en plus d'ajouter qu'il défendra l'égalité homme femme et les «valeurs communes» des Québécois.

«Et je serai également la voix d'un nouveau contrat social entre le Québec et les nouveaux Québécois, les nouveaux arrivants, pour les aider à mieux s'intégrer à la société québécoise, notamment au marché de l'emploi», a dit celui dont le slogan de campagne sera «Votre voix».

L'État au service de la souveraineté

Bernard Drainville a également réitéré son intention, s'il devient premier ministre, d'utiliser les ressources de l'État québécois pour promouvoir la souveraineté du Québec.

En septembre dernier, le député péquiste a proposé de ne pas tenir un référendum au cours d'un premier mandat. Un gouvernement mené par Bernard Drainville profiterait plutôt de cette période pour mousser l'option souverainiste.

En outre, la rédaction d'un projet de constitution serait mise en chantier et des projections financières et économiques d’un Québec indépendant seraient publiées. Le gouvernement du PQ développerait aussi sa politique étrangère, y compris les politiques commerciales, de défense et de coopération internationale.

Un référendum serait tenu dans un second mandat. Bernard Drainville a proposé la question suivante: «Voulez-vous que le Québec demeure une province du Canada ou devienne un pays indépendant?».

Sa démarche s'inspire notamment de son voyage en Écosse où il a observé la stratégie référendaire du Scottish National Party, éventuellement défait.

«Ce que je propose, c'est qu'on renforce le Québec, qu'on le prépare, avec les outils de l'État, avec l'expertise et les ressources de l'État, et qu'on décide le moment venu de prendre notre décision», a-t-il expliqué dimanche.

Bernard Drainville a également admis que le PQ doit «se réconcilier avec les Québécois», sans préciser l'origine de la cassure.

Le candidat a aussi pris «l'engagement formel» de ne pas attaquer ses adversaires dans la course à la chefferie et d'appuyer leurs bonnes idées.

En point de presse, Bernard Drainville s'est dit confiant de remonter la pente dans les sondages. Un coup de sonde CROP-Le Soleil publié dimanche affirme que 28% des électeurs voteraient pour un PQ mené par PKP, contre 8% si Bernard Drainville en prend la tête.

«Moi, j'y vais pour gagner. C'est huit mois de campagne, a-t-il rappelé. Ce n'est pas un marathon, c'est plusieurs marathons bout à bout.»

Appuis

Le candidat à la chefferie peut compter sur un directeur de campagne d'expérience. Stéphane Gobeil a été conseiller auprès de l'ex-chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, et de la première ministre Pauline Marois.

Sur scène, trois députés peu connus du grand public sont également venus appuyer le candidat. Il s'agit d'Alain Therrien (Sanguinet), Sylvain Roy (Bonaventure) et Guy Leclair (Beauharnois). Aucun des ex-ministres du gouvernement Marois n'étaient présents.

Alain Therrien ne craint pas que le dossier de la Charte colle à son candidat. Il fait valoir que le gouvernement Marois aurait modifié le projet de loi après avoir pris acte des commentaires en commission parlementaire. «Il a manifesté un ton décidément inclusif, dit-il. Les négociations auraient permis qu'on en arrive à une formule où les gens se seraient moins sentis rejetés.»

Député de Bonaventure, en Gaspésie, Sylvain Roy ne croit pas non plus que le dossier de la laïcité nuira au candidat Drainville. Lui-même appuierait un nouveau projet de loi dans ce sens. Il a illustré sa position avec une image toute gaspésienne. «Quand tu vas jouer au pool à Paspébiac, tu joues comme des gars de Paspébiac, dit-il. Il y a un minimum de règles auxquelles on doit acquiescer quand on arrive dans une nouvelle culture.»

Avec La Presse Canadienne

INOLTRE SU HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.