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Commission parlementaire sur PKP: le PQ réplique avec une motion

Commission parlementaire sur PKP: le PQ réplique avec une motion
CP

QUÉBEC - Les parlementaires des trois partis à l'Assemblée nationale discuteront d'ici la semaine prochaine du forum qui sera mandaté pour examiner les risques liés au fait que le député péquiste Pierre Karl Péladeau contrôle également le conglomérat Québecor.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a déclaré jeudi que cette décision a été prise à la lumière d'une nouvelle proposition du Parti québécois de mandater un comité de travail pour analyser l'indépendance journalistique et la liberté de presse au sein des entreprises médiatiques du Québec.

Dans son projet de motion, le PQ explique qu'un comité de travail est préférable parce qu'il éliminerait la dimension partisane d'une commission parlementaire, où ses adversaires seraient majoritaires et pourraient procéder sans son appui.

En Chambre, le premier ministre Philippe Couillard a salué cette «ouverture», qu'il a d'abord qualifiée de «recul», mais il a insisté sur l'importance de garder «une touche parlementaire» dans le processus.

«On laissera la population décider qui a reculé vers quelle direction, mais je salue l'ouverture vers un débat véritable, a-t-il dit ensuite en se reprenant. Ce qui manque, cependant, en date d'aujourd'hui, et il y aura lieu d'améliorer ça, c'est une petite touche parlementaire à l'exercice.»

Le chef intérimaire péquiste Stéphane Bédard a lui aussi constaté que le gouvernement avait reculé, en reportant le débat sur une motion inscrite mardi pour mandater une commission parlementaire qui entendrait des experts des médias, de la gouvernance ainsi que des représentants de journalistes.

«Je comprends que le gouvernement, après quelques semaines, avec l'appui de la CAQ et de Québec solidaire (QS), a décidé de faire marche arrière et comprendre le bon sens», a-t-il dit.

Les péquistes accusent leurs adversaires de vouloir utiliser la commission parlementaire pour forcer M. Péladeau à choisir entre son siège de député et ses actions du conglomérat Québecor, dont il a le contrôle.

Les péquistes n'ont pas réussi à obtenir que les libéraux retirent leur motion et acceptent le dépôt de leur motion, qui vise à former un comité de travail formé d'un représentant du Conseil de presse, de la Tribune de la presse et de chacun des groupes parlementaires.

Après la période des questions, M. Fournier a plutôt proposé des discussions avec les représentants du PQ, de la Coalition avenir Québec et de Québec solidaire.

«Si d'aventure, nous pouvons nous entendre, évidemment, la conclusion de cette entente viendra en remplacement de la motion qui est au feuilleton», a-t-il dit.

Au cabinet de M. Fournier, son attaché de presse Félix Rhéaume a indiqué que l'intention est de parvenir à une entente d'ici mercredi prochain.

La motion du PQ proposait de confier à un comité de travail la tâche d'examiner «l'étanchéité des salles de rédaction, les relations entre les directeurs de l'information et les journalistes, la protection accordée aux journalistes par les conventions collectives ou tout autre contrat de travail, ainsi que l'influence politique que peuvent avoir les propriétaires et l'actionnaire de contrôle des médias sur les journalistes».

Les libéraux et la CAQ souhaitent entendre M. Péladeau, mais les péquistes veulent que des représentants d'autres groupes de presse, comme Radio-Canada, Gesca et Cogeco, soient conviés lors d'audiences publiques.

Avant la période des questions, M. Fournier a déclaré que les inquiétudes des péquistes sont exagérées quant au cadre, puisque les commissions parlementaires sont régulièrement mandatées pour examiner des questions de cette nature.

M. Fournier à ouvert la porte à discuter d'une «formule parlementaire» à mettre en place pour répondre aux inquiétudes partagées par les libéraux, la CAQ et QS à propos des risques, pour un député, de contrôler une entreprise médiatique.

«La formule parlementaire ne semble pas faire leur affaire, pourtant des commissions parlementaires on en a sur tous les sujets, a-t-il dit. Ce que je dis c'est: écoutez je suis prêt à voir la meilleure formule parlementaire.»

La CAQ est favorable à la motion des libéraux et du PQ. Québec solidaire appuie celle des libéraux mais souhaite amender la motion du PQ, tout en jugeant le comité de travail complémentaire à la commission parlementaire.

Après s'être montré disposé à participer aux audiences, mercredi, M. Péladeau a cependant émis une réserve, jeudi.

«En tout état de cause je vais être présent mais si c'est une parodie et si c'est un tribunal politique évidemment, j'aurai des réserves et probablement une certaine retenue», a-t-il dit.

Soupçonnant ses adversaires d'avoir «clairement des motivations politiques», M. Péladeau a toutefois reconnu la légitimité des questions qu'ils soulèvent.

«Ce que je comprends, c'est qu'on veut faire une enquête sur les médias, on veut s'interroger sur les médias, ce qui est éventuellement légitime, a-t-il dit. Cependant si c'est ça la véritable démarche alors à ce moment-là je pense que c'est utile et même nécessaire qu'on puisse entendre tous les propriétaires de médias.»

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