L'agresseur présumé du militaire tué dans le stationnement d'un centre commercial de Saint-Jean-sur-Richelieu, hier, Martin Couture Rouleau se trouvait sur les lieux du drame depuis plus de deux heures, lorsqu'il a mortellement happé le militaire avec sa voiture.
La Sûreté du Québec (SQ) a installé un poste de commandement sur les lieux de l'événement - au 320 boulevard du Séminaire - afin de recueillir les informations des citoyens. Ces derniers sont invités à venir rencontrer les enquêteurs afin de les aider à reconstituer le fil des événements qui ont conduit à la mort du militaire et de son agresseur présumé.
« Parfois, les gens peuvent n'avoir vu qu'une partie de l'événement, mais pour nous tout témoignage est important », explique le porte-parole de la SQ. « Un peu comme un casse-tête, tous les morceaux sont importants, pour avoir le portrait le plus précis [du déroulement de l'événement] à la fin. »
Deux heures d'attente
Le suspect était assis dans une voiture garée dans le stationnement où a eu lieu l'agression depuis au moins 9 h 15. Les enquêteurs de la SQ demandent aux citoyens qui sont passés dans le secteur, hier, de leur fournir tous les détails qu'ils auraient pu observer sur l'individu qui prenait place dans une voiture de marque Nissan Altima de couleur beige ou or pâle de l'année 2000.
L'enquête a déjà démontré que le suspect se trouvait sur place à 9 h 15 alors que l'agression est survenue à 11 h 33.
La SQ refuse de confirmer l'identité de l'auteur de l'agression, identifié par les médias comme étant Martin Couture-Rouleau, puisque l'individu doit être identifié « à la satisfaction du coroner ». Le corps policier qui mène l'enquête sur les événements refuse également de révéler l'identité du militaire victime de l'agression afin d'aviser tous les membres de sa famille au préalable.
Quant au militaire qui a survécu à l'attaque de Martin Couture Rouleau, il demeure hospitalisé pour des blessures mineures et sa vie n'est pas menacée.
Les policiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ayant abattu Martin Couture-Rouleau, l'enquête a été confiée à la SQ. Le corps policier provincial mène l'enquête visant à déterminer la séquence des événements qui ont mené à la mort du suspect et de ses victimes.
Les enquêteurs privilégient la thèse d'un « acte volontaire ». L'enquête sur les motivations du suspect a toutefois été confiée à l'équipe intégrée de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui comprend, outre des éléments de son propre corps policier, des membres de la SQ et du Service de police de la Ville de Montréal.
Le suspect surveillé par la GRC
L'enquête de la GRC a rapidement révélé qu'il pourrait s'agir d'un acte de terrorisme lié à l'islam radical. Connu de la GRC, le suspect de 25 ans, dit « Ahmad le converti », avait embrassé l'islam il y a environ un an. Les autorités fédérales lui avaient même retiré son passeport pour l'empêcher de quitter le pays puisqu'elles le soupçonnaient de vouloir aller joindre des groupes radicaux à l'étranger.
Ses positions religieuses de plus en plus radicales avaient attiré l'attention de l'équipe intégrée pour la sécurité nationale. Il faisait par ailleurs partie d'un groupe de 90 personnes au pays suspectées par les autorités canadiennes d'être liées à des activités terroristes.
Sur la page Facebook de Martin Rouleau se trouvaient d'ailleurs de nombreux messages et vidéos de propagande faisant l'éloge du djihad et démontrant une radicalisation de l'individu. La GRC a refusé de commenter davantage, afin de ne pas nuire à l'enquête menée de la SQ.
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