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Après des débrayages régionaux, grève nationale des services de garde en milieu familial lundi

Grève nationale des services de garde en milieu familial lundi
David Clark via Getty Images

MONTRÉAL - Après des débrayages régionaux, les quelque 13 600 responsables des services de garde (RSG) en milieu familial membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec tiendront une journée provinciale de grève lundi.

La présidente de l'organisation, Kathleen Courville, a indiqué que cette décision a été prise après l'annulation d'une journée de négociations prévue vendredi par la ministre de la Famille, Francine Charbonneau.

La principale intéressée a été piquée au vif par cette accusation. Elle a répliqué que, la semaine dernière, deux jours de pourparlers avaient été prévus et que la partie syndicale a alors exigé que l'une des journées de discussions soit annulée.

De toute évidence, Mme Charbonneau avait alors été estomaquée de prendre connaissance de cette décision car, selon elle, les deux camps se trouvaient déjà «à un moment crucial» de leur dialogue et qu'il fallait qu'ils se parlent coûte que coûte.

En entrevue à La Presse Canadienne, elle a réitéré que son équipe continuerait, malgré la tension actuelle, de faire des pieds et des mains pour «trouver un beau contrat de travail pour des gens qui donnent un service exceptionnel aux familles».

De son côté, Mme Courville a remis en question les bonnes intentions affichées publiquement par la ministre.

«Dans les médias, elle nous invite à nous rasseoir à la table des négociations. Elle prétend que nous sommes près d'un règlement, mais elle annule les négociations», a déploré Kathleen Courville.

Mme Courville a enchaîné en soutenant que si Mme Charbonneau devait faire volte-face, son organisation serait prête à réagir au quart de tour.

«On peut négocier le soir. On peut négocier durant la fin de semaine. Pour nous, l'important, c'est d'en arriver à la réelle reconnaissance du travail qui est effectué par les responsables des services de garde», a-t-elle précisé.

Kathleen Courville a ajouté que son camp était disposé à se montrer flexible.

«On peut faire des compromis, mais il faut un minimum de bonne volonté de la part de la ministre», a-t-elle lancé.

Mme Courville questionne la volonté réelle de la politicienne de régler le dossier. Elle estime qu'elle ne fait preuve d'aucune ouverture en ce qui a trait au principal point en litige, la rémunération.

Elle invite de nouveau Francine Charbonneau à prendre en considération la «réelle valeur» du travail que les responsables des services de garde en milieu familial effectuent au quotidien. Celles-ci exigent ainsi d'être payées pour les 50 heures «réellement» travaillées, et non pour 35 heures.

«Elles prennent soin du Québec de demain. Ce travail-là a une valeur», a martelé Kathleen Courville.

Elle a indiqué que ses membres tiennent à défendre leur point de vue sans brimer indûment les parents.

«Ils sont au courant depuis un peu plus de deux semaines (de la possible tenue d'une grève provinciale). Donc, ça leur a permis de s'organiser, de trouver un plan B», a-t-elle mentionné.

Mme Charbonneau ne partage visiblement pas son point de vue.

«Les parents sont comme des otages et je trouve ça malheureux», a-t-elle dénoncé.

La ministre a laissé entendre qu'elle avait hâte que les esprits se calment.

«Il faut arrêter de déchirer sa chemise et de dire qu'on est bien effrayant et qu'on ne reconnaît pas les responsables des services de garde», a-t-elle déclaré.

Pour tenter de remettre les choses en perspective, Francine Charbonneau a présenté certaines statistiques.

«Il faut mettre les cartes sur table. Ce sont des gens qui en moyenne gagnent 52 000 $ par année. La responsable dans un centre de la petite enfance, qui a un niveau un, gagne 28 000 $», a-t-elle illustré.

Mme Charbonneau a, par ailleurs, servi une mise en garde aux syndiqués.

«Tant que vous allez être dans la rue, on ne va pas négocier. On va vous attendre», a-t-elle spécifié.

Les 13 600 RSG de la FIPEQ-CSQ sont en discussion depuis le 15 octobre 2013 et elles ont déposé leurs demandes monétaires le 13 juin dernier.

De leur côté, les 2000 responsables en service de garde affiliées à la CSN ne seront pas en grève générale lundi. Même si leur comité national de négociation constate peu d'avancées dans les pourparlers avec le ministère, il mise encore sur la négociation.

Les déléguées des 21 syndicats affiliés à la CSN se réuniront en session extraordinaire, le vendredi 24 octobre, à Québec, pour faire le point et décider de la stratégie à adopter. Afin de faire débloquer les négociations sur le volet pécuniaire de leurs demandes, elles détermineront un nouveau plan d'action, qui n'exclut pas des moyens de pression «lourds» comme la grève.

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