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Avalanches au Népal: au moins 25 morts dont quatre Canadiens (VIDÉO)

Avalanches au Népal: au moins 25 morts dont quatre Canadiens (VIDÉO)

Des avalanches et un violent blizzard qui a balayé le Népal, mercredi, ont fait au moins 25 morts, dont quatre Canadiens. Des randonneurs canadiens manquent toujours à l'appel.

Les secouristes ont découvert d'autres cadavres à proximité d'un sentier qui a été balayé par l'une des avalanches, ont révélé les autorités du pays, jeudi.

Mercredi, un porte-parole de l'agence Terra Ultima de Montréal, qui se spécialise dans les voyages en montagne, a confirmé à La Presse Canadienne que trois des victimes canadiennes sont des Québécoises, soit deux femmes dans la cinquantaine et une autre femme dans la trentaine. L'une d'elles était guide.

L'avalanche qui a emporté le groupe est survenue à Phu, dans le nord du pays. Ces personnes n'étaient pas des alpinistes, mais bien des randonneurs dans les sentiers longeant les bases des plus hautes montagnes du monde.

L'Association des randonneurs du Népal a avancé que des corps de citoyens canadiens ont été retrouvés dans le secteur de Phu.

L'avalanche a été causée par un phénomène tout à fait imprévisible, la région ayant reçu plus d'un mètre de neige durant le blizzard causé par le cyclone qui a frappé l'Inde voisine il y a plusieurs jours.

« C'est un événement comme notre tempête de verglas ou les inondations du Richelieu; ce n'est pas prévisible, ce n'est pas commun, ça n'arrive jamais. » — Bernard Voyer, explorateur et alpiniste québécois

« Il a neigé même là où il ne devrait pas neiger, c'est-à-dire sur le sentier à 3000, 4000 mètres d'altitude », a-t-il ajouté.

Selon M. Voyer, ce genre de grande randonnée pédestre, bien que présentant certains risques comme toute activité de plein air, est habituellement sans grand danger.

« Bien sûr que le risque est là, tout comme le risque de chutes de pierres, qui est bien plus fréquent. Vous êtes en montagne, vous longez des falaises rocheuses... », a-t-il laissé tomber.

Dans ce cas-ci, toutefois, l'importante chute de neige à ce moment-ci de l'année a créé une situation dangereuse.

« Ce trois pieds de neige, si elle poudreuse, il n'y a pas trop de problèmes. Mais il suffit que le soleil apparaisse et cette neige s'alourdit. Elle peut passer de 30 kilos le mètre cube à 200, 300, 500, même 600 kilos le mètre cube. Elle devient humide, lourde et ne tient plus en en place sur une pente raide et ça provoque une avalanche », a expliqué l'alpiniste québécois.

Les autorités signalent que la récupération des corps pourrait prendre plusieurs jours, ce qui n'est guère surprenant puisque les sentiers sont habituellement situés à flanc de montagne, avec une muraille abrupte d'un côté et de profonds ravins de l'autre.

Un mur de neige

« Ce mur de neige compactée qui arrive à des vitesses dépassant les 100 kilomètres à l'heure sur vous, il est fort probable qu'il vous emporte dans le ravin, à 100, 200 mètres plus bas, a dit Bernard Voyer. Donc, pour les recherches, comment faire? Ce sont des pentes très raides. Comment voulez-vous qu'ils aillent chercher dans la neige épaisse sur des pentes très raides, dans des ravins profonds et difficiles d'accès? ».

Dans le district voisin du Mustang, quatre autres randonneurs sont décédés après avoir été surpris par le blizzard. Les secouristes ont retrouvé les corps de deux Polonais, d'un Israélien et d'un Népalais dans une passe menant au mont Annapurna, la dixième plus haute montagne au monde.

On croyait au départ qu'ils avaient aussi été emportés par une avalanche, mais c'est la violence de la tempête qui a eu raison des aventuriers.

D'ailleurs, trois villageois du même secteur, situé à environ 160 kilomètres au nord de Katmandou, ont aussi trouvé la mort dans ce blizzard, portant le total à 12 décès.

Avalanche au mont Dhaulagiri

Le bilan risque de s'alourdir alors que cinq autres randonneurs sont portés disparus à la suite d'une autre avalanche, celle-là sur les flancs du mont Dhaulagiri. Les alpinistes, deux Slovaques et trois guides népalais, se trouvaient au camp de base alors qu'ils s'apprêtaient à prendre d'assaut le septième sommet au monde, à 8167 mètres (26 800 pieds).

De plus, des douzaines de citoyens seraient isolés sur les sentiers par l'abondante chute de neige et les secouristes n'ont pas encore pu les rejoindre.

Jusqu'ici, au moins 14 voyageurs étrangers ont été secourus et ont été évacués par des hélicoptères militaires.

Le mois d'octobre est le plus populaire chez les randonneurs attirés par l'Himalaya, alors qu'ils s'y présentent par milliers. En avril dernier, une avalanche près du camp de base du mont Everest avait emporté 16 personnes.

Six mois après la tragédie de l'Everest

Cette tragédie n'est pas sans rappeler l'avalanche qui a tué 16 alpinistes en avril dernier sur les flancs du mont Everest. Hélène Leroux, rédactrice en chef à Radio-Canada et alpiniste se trouvait au camp de base de l'Everest lorsque l'avalanche la plus meurtrière de l'histoire du mont Everest s'est produite.

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