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L'armée turque mène des frappes contre les rebelles kurdes du PKK

L'armée turque mène des frappes contre les rebelles kurdes du PKK
A Kurdish woman cries during a funeral ceremony for YPG (People's Protection Units) fighters in the town of Suruc, Sanliurfa province, on October 14, 2014. Turkish jets bombed targets of the Kurdistan Workers' Party (PKK) in southeast Turkey, officials said on October 14, the first strikes on the outlawed group since a 2013 ceasefire amid growing concern about the peace process. AFP PHOTO / ARIS MESSINIS (Photo credit should read ARIS MESSINIS/AFP/Getty Images)
ARIS MESSINIS via Getty Images
A Kurdish woman cries during a funeral ceremony for YPG (People's Protection Units) fighters in the town of Suruc, Sanliurfa province, on October 14, 2014. Turkish jets bombed targets of the Kurdistan Workers' Party (PKK) in southeast Turkey, officials said on October 14, the first strikes on the outlawed group since a 2013 ceasefire amid growing concern about the peace process. AFP PHOTO / ARIS MESSINIS (Photo credit should read ARIS MESSINIS/AFP/Getty Images)

ANKARA, Turquie - L'aviation turque a bombardé des positions rebelles kurdes dans le sud-est du pays, ont rapporté des médias mardi, ce qui constitue une première frappe aérienne de l'armée depuis l'ouverture, il y a deux ans, des pourparlers de paix qui doivent mettre un terme à 30 ans d'insurrection kurde.

Ces frappes surviennent alors que la tension est vive dans cette région depuis l'avancée du groupe armé État islamique en Syrie, notamment à Kobani, juste à la frontière avec la Turquie. Les Kurdes de Turquie reprochent au gouvernement d'Ankara son inaction face au massacre par les djihadistes de populations kurdes en Syrie.

Ce regain de violences entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) illustre bien la situation inconfortable d'Ankara dans la guerre contre l'ÉI menée par une coalition dirigée par les États-Unis et des alliés de l'OTAN. Le PKK et ses affiliés constituent une importante force contre l'ÉI en Syrie et en Irak, mais la Turquie considère toujours ses membres comme des terroristes. Par ailleurs, Ankara ne veut pas se joindre à la coalition menée par les États-Unis si les frappes ne visent pas aussi le régime syrien du président Bachar el-Assad.

Les médias turcs ne s'entendaient pas mardi sur les détails des frappes aériennes menées lundi par l'armée, mais l'agence de presse privée Dogan a écrit que des chasseurs F-16 avaient bombardé des positions du PKK dans la province de Hakkari, près de la frontière avec l'Irak. Le premier ministre Ahmet Davutoglu a simplement confirmé que les forces turques avaient pris «les mesures nécessaires» à la suite des «tirs incessants» et intenses des rebelles sur des avant-postes militaires.

Dans un communiqué, l'armée a indiqué que les rebelles avaient attaqué lundi l'avant-poste de Hakkari avec des tirs d'armes à feu longues, et que les militaires avaient riposté avec des tirs de blindés. Aucune mention n'est faite des frappes aériennes rapportées par des médias.

Les leaders kurdes, dont le chef emprisonné du PKK, Abdullah Ocalan, ont prévenu que la chute de la ville de Kobani aux mains des djihadistes en Syrie provoquerait aussi la fin des pourparlers de paix avec Ankara. Dans un communiqué repris par l'agence de presse Firat, proche du PKK, le groupe a indiqué lundi que les frappes aériennes de l'armée turque constituent une violation du cessez-le-feu décrété par le groupe en mars 2013, et tacitement soutenu par Ankara. Les pourparlers de paix avaient débuté à la fin de 2012.

Plus de 30 personnes ont été tuées la semaine dernière dans de violentes manifestations en Turquie pour dénoncer l'inaction d'Ankara face aux violences à Kobani.

Le PKK lutte depuis 1984 contre le gouvernement turc pour obtenir l'autonomie du peuple kurde, un conflit qui a fait des dizaines de milliers de victimes. Les Kurdes, qui comptent pour environ 20 pour cent des 75 millions de Turcs, ont subi des décennies de discriminations dans ce pays, notamment des restrictions dans l'usage de leur langue maternelle.

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