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Grippe, SIDA, Ebola : le cinéma nous avait déjà prévenu (PHOTOS)

Grippe, SIDA, Ebola : le cinéma nous avait déjà prévenu (PHOTOS)
Courtoisie

Les virus sont invisibles à l’œil nu et pourtant, ils sont capables d’éradiquer toutes vies sur la surface de la Terre. Ce terrible scénario, le cinéma ne s’en est pas uniquement emparé afin de soulever la terreur auprès d’un public friand de sensations fortes, mais aussi pour nous prévenir que l’impensable peut toujours se produire.

Mauvais sang de Leos Carax

Considéré depuis sa sortie en 1986 comme un film culte pour bon nombre de cinéphiles à travers le monde, le superbe long-métrage du génial et iconoclaste Leos Carax (Holy Motors) est un polar crépusculaire où se dissimule la peur du SIDA. L’œuvre dont le titre est tiré d’un poème de Rimbaud se déroule dans un Paris confronté à une chaleur accablante causée par l’approche de la comète de Halley. Au même moment, la population est frappée par un étrange virus qui contamine ceux qui ont des relations sexuelles sans s’aimer. Au cœur de cette atmosphère délétère où bouillonnent deux amants maudits, Denis Lavant et Juliette Binoche, le vol d’un antidote prend des allures de tragédie shakespearienne.

Panique dans la rue d’Élia Kazan

Sous ses aspects de film noir, Panique dans la rue (1950) est une enquête policière d’un nouveau genre qui aborde la menace d’une contagion à l’échelle d'une ville. L’intrigue peut se résumer ainsi : un policier aidé d'un docteur entreprend une véritable chasse à l'homme contre une bande de criminels contaminés par la peste pulmonaire qu'ils risquent de propager dans toute La Nouvelle-Orléans. Beaucoup voient dans cette œuvre une allusion directe à la menace du «communiste» de l’époque de la Guerre froide. Politique ou biologique, il reste que pour Kazan, la menace est une affaire très sérieuse qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère.

Le Septième sceau d’Ingmar Bergman

Ancré dans l’Europe des croisades, le film du grand cinéaste Ingmar Bergman (Sonate d’automne) symbolise l’apocalypse sous les traits de la peste noire qui se répand comme une trainée de poudre. Le réalisateur suédois n’a d’ailleurs pas hésité à mettre en scène la Mort elle-même qui se joue du destin d’un chevalier et de son écuyer. Malgré le sursis que leur accorde la grande faucheuse, nos deux malheureux ne pourront éviter l’instant ultime.

Mort à Venise de Luchino Visconti

On est en 1911. Le choléra décime Venise. Mais la bourgeoisie insouciante, représentée par un vieux compositeur prénommé Gustav Von Aschenbach, ne s’en émeut guère. Celui-ci n’a d’yeux que pour l’éphèbe Tadzio, un adolescent polonais qu’il ne cessera d’admirer jusqu’à son dernier souffle. Avec ce chef-d’œuvre du septième art, adapté d’une courte nouvelle de Thomas Mann, Visconti dévoile sa vision d’un monde pourri de l’intérieur. Primé au Festival de Cannes en 1971, Mort à Venise demeure un film complexe d’une tristesse infinie.

12 Singes de Terry Gilliam

Nous voici en l’an 2035. Un virus non identifié a causé la mort de la presque totalité des êtres humains. Notre planète devenue inhabitable, les survivants sont contraints de s’installer sous terre. Mais les espoirs ne sont pas pour autant perdus, puisqu’une mission dans le temps dont l’objectif est de comprendre ce qui a bien pu causer une telle catastrophe pourrait permettre de tout reprendre à zéro. Inspiré du court-métrage La Jetée de Chris Marker, ce passionnant thriller psychologique signé par le visionnaire Terry Gilliam a été à sa sortie en 1995 un véritable succès à la fois populaire et critique. Portée par une distribution quatre étoiles, Bruce Willis, Madeleine, Brad Pitt et Christopher Plummer en tête, l’œuvre fascine par une force d’évocation rarement vue dans le cinéma commercial.

Blindness de Fernando Meirelles

Plutôt mal accueilli lors de sa présentation en compétition officielle au Festival de Cannes de 2008, le film du réalisateur de l’inoubliable La Cité de Dieu n’en demeure pas moins une réflexion spectaculaire sur la nature humaine, toujours à un fil de tomber dans ses instincts les plus vils, et ce malgré son degré de civilisation. Car depuis qu’une épidémie causant la cécité se propage dans tout le pays, la population plonge dans une sauvagerie extrême. Pendant que s’installe le chaos, une femme interprétée par la lumineuse Julianne Moore semble immunisée par le mal. Elle décide d’aider les aveugles en faisant preuve d’une rare humanité. Doté d’un casting international, Blindness - adaptation d’un roman du nobélisé José Saramago - est un film qui nous fait bien comprendre les conséquences que pourraient avoir sur notre société des calamités de grandes envergures.

Contagion de Steven Soderbergh

Impossible de ne pas penser au virus Ebola lorsqu’on voit un film comme Contagion. Avec un souci de l’exactitude le réalisateur américain met en perspective avec une précision presque documentaire ce qui pourrait nous advenir en cas de pandémie mondiale. En effet, alors qu’un virus hautement mortel sème la panique au sein des autorités sanitaires internationales, une doctoresse tente désespérément de trouver un antidote. Loin du catastrophisme lié à un tel scénario, c’est la course contre la montre qui captive tout au long d’un récit anxiogène dont les morts se comptent par millions. Là aussi une distribution de rêve se partage l’affiche en la présence de Matt Damon, Marion Cottillard, Jude Law, Kate Winslet et Gwyneth Paltrow.

Antiviral de Brandon Cronenberg

Le fils de David Cronenberg entame une carrière cinématographique avec cette proposition étrange et organique que n’aurait pas désavouée le paternel. Dans un futur proche, une clinique spécialisée dans la vente et l’injection de virus propose à ses clients obsédés par les célébrités de se faire inoculer les maladies de leurs idoles. Un employé de la clinique profite de la forte demande pour revendre en sous-main quelques échantillons à des organisations criminelles. Seul film canadien de la sélection, Antiviral invite le spectateur dans un voyage lugubre où chacun pense d'abord à ses propres besoins. En dressant le portrait d’une société égoïste obnubilée par le vedettariat, Bradon Cronenberg offre un premier long-métrage qui glace le sang.

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