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Une compagnie québécoise utilisée par Alstom pour payer des pots-de-vin en Tunisie

Tunisie: Une compagnie québécoise utilisée par Alstom pour payer des pots-de-vin
Passengers wait to board a TGV duplex high-speed train, operated by Societe Nationale des Chemins de Fer (SNCF) and manufactured by Alstom SA, as it stands in the railway station at Gare d'Avignon in Avignon, France, on Thursday, June 19, 2014. Siemens AG's plan had also envisioned merging the train operations of Siemens and Alstom and the Germany company said today it's now also offering an immediate rail-signaling joint venture with the French rival. Photographer: Balint Porneczi/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
Passengers wait to board a TGV duplex high-speed train, operated by Societe Nationale des Chemins de Fer (SNCF) and manufactured by Alstom SA, as it stands in the railway station at Gare d'Avignon in Avignon, France, on Thursday, June 19, 2014. Siemens AG's plan had also envisioned merging the train operations of Siemens and Alstom and the Germany company said today it's now also offering an immediate rail-signaling joint venture with the French rival. Photographer: Balint Porneczi/Bloomberg via Getty Images

Une compagnie québécoise aurait été utilisée par Alstom UK à payer des pots-de-vin en Tunisie. C'est ce qui ressort des accusations portées par le Serious Fraud Office britannique dans le cadre des poursuites pour corruption intentées contre Alstom UK.

Un texte de Anne Panasuk

Selon la justice britannique, Alstom, leader mondial du transport ferroviaire, aurait versé 8,5 millions de dollars en pots-de-vin en six ans pour obtenir des contrats de métro en Inde, en Pologne et en Tunisie.

L'enquête, qui a duré cinq ans, démontre que les pots-de-vin auraient été déguisés en frais de consultants.

En Tunisie, la Commission nationale sur la malversation et la corruption a révélé que 3 millions de dollars auraient été versés en pots-de-vin pour obtenir le contrat de fourniture de 30 tramways à Tunis, la capitale.

Un article de Nawaat, en Tunisie, mentionne que les pots-de-vin auraient été versés sous le couvert de contrats de consultant avec la compagnie Construction et Gestion Nevco inc, deux compagnies québécoises qui appartiennent à Elias Noujaïm.

Elias Noujaïm

Elias Noujaim est un homme d'affaires de Montréal qui était partenaire d'affaires avec Belhassen Trabelsi, le gendre de l'ex-dictateur de la Tunisie Ben Ali.

Joint au téléphone, M. Noujaïm avait peu de choses à nous dire, car il n'avait pas pris, dit-il, connaissance des accusations portées par la justice britannique.

Ces compagnies, Construction et Gestion Nevco, sont toujours actives selon le Registre des entreprises.

M. Noujaïm semble avoir des liens privilégiés avec la famille Ben Ali, car selon les documents de perquisition de la GRC, il était présent à l'aéroport Trudeau en janvier 2010 lorsque Belhassen Trabelsi a atterri à Montréal au moment où le régime Ben Ali est tombé.

M. Trabelsi est toujours à Montréal avec sa famille, car il a demandé le statut de réfugié.

ALSTOM reconnu coupable en Suisse

Ce procès en Grande-Bretagne fait suite aux informations données par la Suisse où une autre filiale du groupe a été condamnée en 2011 pour corruption d'agents publics en Lettonie, Tunisie et Malaisie.

La Suisse avait condamné Alstom à payer une amende de 41 millions de dollars pour négligence corporative, car l'entreprise n'avait pas mis fin à la corruption. Depuis, trois directeurs de Alstom U.S. au Connecticut ont admis avoir payé des pots-de-vin.

En Tunisie, Slim Chiboub aurait reçu 14 millions de dollars d'Alstom, en échange d'un service. Ce même Slim Chiboub, gendre de l'ex-président de la Tunisie, s'est aussi retrouvé lié aux accusations portées contre Riadh Ben Aïssa, l'ex-vice-président de SNC-Lavalin, en Suisse.

On se rappelle que M. Ben Aïssa a plaidé coupable aux accusations de fraude et blanchiment d'argent liés à des contrats de la firme d'ingénierie en Libye. Mais les juges suisses n'ont pas retenu les actes d'accusation envers Slim Chiboub estimant que les sommes payées à Chiboub n'ont pas influé sur les contrats en Libye.

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