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CNPP du PQ: Les critiques de Lisée mal reçues

Les critiques de Lisée mal reçues

SHERBROOKE - Les commentaires de Jean-François Lisée sur le double rôle de Pierre Karl Péladeau en tant que propriétaire de Québecor et politicien ont monopolisé les conversations samedi matin à la rencontre du Parti québécois qui décidera des règles de la course à la chefferie. Mais «PKP» persiste et signe: il ne vendra pas.

Vendredi, le député de Rosemont, Jean-François Lisée, a affirmé que son collègue devait choisir entre son rôle de politicien et ses actions de contrôle du plus important groupe médiatique du Québec.

«Il faut choisir, on fait de la politique ou on est patron de presse, les deux choix sont très légitimes, mais on ne peut pas faire les deux en même temps», a confié Jean-François Lisée au Journal de Québec.

À son arrivée à la conférence des présidents et présidentes du PQ samedi matin, Jean-François Lisée a réitéré ses propos. «Avec moi, il n'y a pas de langue de bois», s'est justifié le député de Rosemont.

Pierre Karl Péladeau placera le PQ dans une «vulnérabilité incroyable» face à ses adversaires politiques s'il devient chef du parti ou premier ministre tout en étant actionnaire de contrôle de Québecor, a plaidé Jean-François Lisée.

«Si des gens ne voient pas, aujourd'hui, la bombe à retardement que c'est pour le Parti québécois, pour sa capacité de prendre le pouvoir, je serais le seul à le dire, que je continuerai à le répéter», a ajouté Jean-François Lisée.

Le député péquiste a révélé qu'il était déjà mal à l'aise avec cette situation quand M. Péladeau s'est présenté comme candidat lors des dernières élections générales.

Il estime également que M. Péladeau est déjà en conflit d'intérêts en tant qu'employeur important au Québec et critique de l'Économie pour l'opposition officielle.

M. Lisée ne s'inquiète toutefois pas que son contrôle de médias importants amène un avantage indu à son adversaire dans la course à la direction du PQ.

PKP ne vendra pas

Vendredi soir, Pierre Karl Péladeau a réagi aux propos de son collègue via sa page Facebook. «[...] je n’ai pas l’intention de vendre les actions que je détiens dans Québecor qui m’ont été léguées par mon père, un grand bâtisseur du Québec pour lequel j’ai une estime et un respect considérables», a-t-il écrit.

Il a tenu des propos similaires à son arrivée à la rencontre samedi matin. «Je n'ai pas l'intention de vendre les actions que mon père m'a légué», a dit Pierre Karl Péladeau.

«Ça irait à l'encontre de mes convictions profondes», a-t-il ajouté, en plaidant son engagement pour les entrepreneurs et le développement économique du Québec.

Il a refusé de dire s'il vendrait ses actions ou les mettrait en fiducie sans droit de regard advenant qu'il devienne chef du parti.

Peu d'appuis

Les critiques exprimées par Jean-François Lisée ont eu peu d'échos dans les corridors de la conférence.

Pascal Bérubé, qui s'est déjà déclaré en faveur de Pierre Karl Péladeau, a dénoncé la sortie de son collègue de Rosemont. «Lisée doit décider s'il veut être un commentateur ou un membre de l'équipe», dit-il.

Il s'est dit étonné de cette sortie qu'il qualifie de «déplorable».

Autre candidat pressenti, Bernard Drainville a refusé de se prononcer sur la question. «Moi, j'ai le goût de rester positif, dit-il. J'ai le goût de rester dans le débat d'idées. Alors, je pense qu'il faut éviter de trop personnaliser nos échanges.»

«Évitons de trop se maganer», a-t-il ajouté en évoquant la course à la chefferie qui débute.

Pour Alexandre Cloutier, la question est réglée. «Notre collègue, Pierre Karl, je fais entièrement confiance à son jugement. Il applique les règles. Alors, pour moi, ce n'est pas vraiment un enjeu», dit-il.

Idem pour le président du PQ, Raymond Archambault, qui ne voit «pas de problème» à la situation de l'homme d'affaires.

Même Martine Ouellette, une candidate potentielle perçue comme la porte-étendard de la gauche du parti, a refusé de commenter.

Elle s'en remet aux décisions du commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, qui déposera ses recommandations à la mi-octobre.

«Sondage PKP marketing»

Le rédacteur en chef de L'aut'journal, Pierre Dubuc, a d'abord refusé de condamner la situation de Pierre Karl Péladeau, avant d'affirmer que le président de la firme de sondage Léger fait campagne pour l'actionnaire de contrôle de Québecor. «Jean-Marc Léger fait campagne pour monsieur Péladeau», a-t-il lancé, citant des commentaires télévisés du sondeur qui associaient Martine Ouellette à l'extrême gauche. «Comme analyse, ce n'est pas très très fort», dit-il.

Il a également surnommé «sondage PKP marketing», le récent coup de sonde paru dans Le Devoir qui plaçait Pierre Karl Péladeau en tête de la course.

L'ex-candidat dans Laurier-Dorion, Pierre Céré, a été un des rares à se prononcer clairement en défaveur de la position de Pierre Karl Péladeau. «Je pense que le point de vue qui a été développé par Jean-François Lisée est assez juste. Il a y un choix à un moment donné à faire. Dans la vie, je pense qu'il faut assumer ce qu'on décide de faire: la politique ou principal actionnaire d'un grand conglomérat des médias.»

La sortie de M. Lisée a visiblement laissé un froid entre lui et Pierre Karl Péladeau, comme le démontre cette poignée de mains entre les deux députés en début de journée.

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