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Le Japon, entre nature et modernité (PHOTOS)

Le Japon, entre nature et modernité (PHOTOS)
Sarah-Emilie Nault

Le Japon, je l’aime pour sa dualité, ses jolis contrastes et ses grandes contradictions. Je l’aime pour sa frénésie enveloppée de calme, pour ses villes qui chantent à tue-tête et sa campagne traditionnelle. Au fond, le Japon me ressemble; à la recherche de l’équilibre dans une vie toujours en mouvement.

Tokyo parfois calme, souvent mouvementé

Les rues de Tokyo se parcourent ainsi; mené par le désir de tout voir, de tout saisir de ces couleurs vibrantes qui étourdissent à grands coups de musique électro, de passants qui n’arrêtent plus de passer, d’éternels mouvements et de grandes enjambées.

Son côté animé, frénétique, c’est dans la ville électronique d'Akihabara qu’à mes yeux, il atteint son paroxysme. Dans ce jeu vidéo à ciel ouvert, l’explosion est aussi visuelle qu’auditive. Entre les immeubles recouverts d'assez de néons pour faire pâlir d'envie ceux de Times Square, les jeunes filles déguisées en Manga – qui refusent de se laisser photographier – insistent pour que l’on entre dans leur café-performance. Les 5, 6 ou 7 étages des magasins de figurines et d'appareils électroniques, tout comme les fameuses salles de jeux Pachinko, affichent complet. La musique s’empare de chaque recoin d’air libre tandis que les centaines de touristes tentent d’immortaliser ces moments purement japonais.

C’est aussi dans le quartier jeune et hip de Shibuya, où la statue d’Hachiko (le petit chien fidèle ayant attendu devant la gare, chaque jour pendant dix ans, son maître décédé) monte la garde devant l’étourdissante intersection du même nom, que l’on s’enivre. Centre de la mode, on s’y rend pour ses magasins jeunes et branchés, dont la fameuse tour 109, genre de forteresse regroupant une centaine des boutiques les plus en vogue du moment.

Ou encore, de façon moins virtuelle cette fois, entre les étals de poissons frais du célèbre marché de Tsukiji. Tôt le matin, l’ambiance y est à son comble entre le moment où les pêcheurs s’époumonent lors de la criée et celui où l’endroit, ouvert au public, bourdonne d’activité. Ici ainsi que dans les ruelles avoisinantes, j'ai pris tout un tas de photos de pêcheurs besognant sur les pièces de thon les plus gros qu'il m'ait été donné d’admirer, frayé mon chemin à travers de bien étroites rangées recouvertes de poissons et de légumes inconnus, discuté en français avec un marchand de sardines enjoué, goûté aux meilleurs dumplings de ma vie et humé des odeurs tout à fait divines dans un joyeux chaos japonais.

En assistant à un combat de sumos (une chance inouïe, ce genre de compétition ne se tenant qu’à deux ou trois occasions chaque année à Tokyo), c’est tout en chants, en cris, en sueur et en rituels que l’animation nipponne prend tout son sens.

Au centre de toute cette agitation, de façon surprenante et presque salutaire, des recoins calmes arrivent pourtant à se faufiler. À deux pas de Tsukij, le Jardin de Hama-rikyû Onshi Teien s’élève, vert et fier, au coeur de la ville. Paisible et grandiose, on s’y balade dans un silence quasi absolu à travers les champs de fleurs et les jardins de pivoines, on salue ce pin trois fois centenaire et on se moque des gratte-ciel et de la frénésie dont on devine désormais à peine la rumeur.

Dans le mignon quartier des livres d'occasion de Kanda, 160 bouquinistes recouvrent les murs des jolies ruelles de leurs 10 millions de bouquins. Alors que certains proposent de petites sections de livres en anglais, en français et même espagnol, tous s’appliquent à donner au quartier un air intellectuel et serein.

Havre de paix prenant pourtant racine au centre du quartier préféré des noctambules de Harajuku, le parc Yoyogi charme autant les Tokyoïtes que les voyageurs par sa douceur. Mélange parfait entre parc et forêt, l’endroit est paisible même si très fréquenté. On se rend au Sanctuaire de Meiji pour profiter du calme de l’endroit, admirer les nouveaux mariés qui défilent, plutôt nombreux, se recueillir et s’offrir une amulette sensée attirer chance, bonheur et santé.

Kaga en pleine nature

Le Japon, c’est beaucoup Tokyo bien sûr, mais c’est aussi la découverte de la campagne et de la nature japonaise dans ce qu’elle a de plus pur. De Tokyo, un tout petit vol d'une heure et nous voilà dans un autre univers. Dans la préfecture d'Ishikawa, tout est vert et calme. Sur la route entre l'aéroport et Kaga, les paysages rappellent le Canada, en légèrement plus exotique. Au loin, les montagnes découpent le bleu vif du ciel. Tout autour, la verdure s'empare de cette campagne nippone dont on vante si souvent la beauté.

Les touristes se rendent à Kaga autant pour ses nombreux et populaires bains thermaux (aussi appelés spas ou onsen) que pour profiter de la nature et du côté traditionnel. Ici, on se balade dans les montagnes, on fait du vélo, on profite de l'air frais. Au ryokan Yunokuni Tensyo comme dans la plupart des autres ryokans (ces hôtels à l’ancienne préservant les traditions japonaises), les bains publics sont bondés, peu importe la saison. Hommes et femmes dirigés dans leurs espaces respectifs - heureusement d'ailleurs, car c'est sans maillot que l'on se baigne au Japon - ils s’immergent un minimum de trois fois par jour, comme le veut la coutume. Les repas constitués et servis dans la plus pure tradition japonaise ainsi que les nuits passées sur un mince futon directement posé sur le tatami de la chambre ajoutent à l’exotisme de ce séjour où tout n’est que paix et rituels.

Au petit matin, ce sont les ruelles tranquilles du mignon centre-ville de Kaga que l’on découvre à un rythme qui ne rappelle en rien celui de Tokyo. Reconnue comme le producteur numéro un de laques au Japon, la ville est franchement accueillante. Un bain public, un centre communautaire, de jolies boutiques d'artisanat et de souvenirs, des distilleries de sake (un autre incontournable de la région), la rivière Daishoji coulant sous le fameux pont Ayatori (qui, selon la légende, aurait été ainsi tordu par un dragon) et la Gorge Kakusenkei qui l'entoure (un sentier d'un peu moins de 2km bordé d'érables japonais qu’il faut apparemment venir voir rougir) forment cette petite communauté qui s'élève, chaleureuse, sur une source thermale.

Douce Wajima

Véritable coup de coeur japonais, Wajima et ses chaleureux habitants m’ont charmé comme peu de petits villages ont su le faire. Attaché à la péninsule de Noto, tout de cet endroit célèbre la beauté: celle sauvage des rizières étagées, des rochers parfois percés et de la mer du Japon.

Village de pêcheurs niché dans les montages, on trouve à Wajima le meilleur des fruits de mer ainsi que l’un des plus purs sakés au pays. En été, on visite la ferme de sel Suzu, on plonge dans la mer, on escalade la montagne, on assiste aux impressionnants festivals de lanternes - dont le plus spectaculaire se tient en août - et on se rend, en amoureux, se balader dans le kissing tunnel puis contempler le coucher de soleil qui perce exactement l’oeil du rocher troué.

C’est au marché du matin de Wajima que j’ai fait mes plus belles rencontres japonaises; ces femmes de pêcheurs fidèles à leur poste, presque chaque jour de l’année depuis 40, 50 parfois 60 ans. Elles vendent des poissons, des fruits de mer et d’autres amalgames souvent surprenants, mais surtout, elles sourient de la façon la plus sincère qui soit. Malheureusement, elles ne parlent pas anglais, mais cela n’est pas bien grave, car tout se joue dans leur regard. Assistée de mon interprète, j’ai pu discuter avec elles, nous faire plaisir mutuellement en partageant non pas une suite de mots, mais une suite de sentiments.

Je me promets de retourner à Wajima un jour, tenter l’expérience de la méditation entre les murs tout neufs du superbe temple du Père Sojiji Soin et louer une voiture pendant quelques jours afin de parcourir la péninsule de Noto tout entière en m’arrêtant dormir dans des ryokans ou de petites auberges en bord de mer.

Kanazawa animé

De Kaga, la balade en train jusqu'à Kanazawa est simple et rapide; une trentaine de minutes Top chrono, les horaires de transport étant extrêmement précis au Japon. Lové entre les Alpes japonaises et la mer, Kanzawa est le plus important producteur et fournisseur de feuilles d'or au pays. Il faut donc y participer à des ateliers de confection de baguettes décorées de feuilles d'or comme j'ai eu la chance de le faire avec un maître au Sakuda Gold & Silver Leaf CO.

Plus animée que Kaga ou Wajima, la ville de Kanazawa est l’hôte de plusieurs grands hôtels et de nombreux musées. Entre les murs du musée du philosophe D.T Suzuki par exemple, on arrive à mettre en images les préceptes philosophiques du zen et du bouddhisme. Le tout nouveau musée d'art contemporain du 21e siècle, l'ancien quartier des plaisirs (toujours hôte de splendides maisons de geishas tel le Kaikaro), le quartier des samurais, le marché Omicho ainsi que le château et le grand jardin Kenrokuen qui l'entoure sont autant d’incontournables de cette ville se situant parfaitement à mi-chemin entre tradition et modernité (il faut voir l’impressionnante architecture de sa gare!)

*Bonne nouvelle: de Tokyo, le tout nouveau Hokuriku Shinkansen (TGV japonais) menant à Kanazawa sera en service dès mars 2015 troquant une heure d'avion contre deux heures et demie de route.*

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