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Lutte à l'État islamique : le Canada limitera sa participation aux frappes aériennes (VIDÉO)

Lutte à l'État islamique : le Canada limitera sa participation aux frappes aériennes (VIDÉO)

Le Canada joindra la coalition internationale, menée par les États-Unis, pour lutter contre l'État islamique (EI). Le premier ministre Harper l'a confirmé à la Chambre des communes par le dépôt d'une motion. Selon le texte, le Canada s'engage dans des frappes aériennes qui pourront durer jusqu'à six mois, et ne participera pas à des opérations terrestres.

Le premier ministre canadien a précisé que les Forces canadiennes limiteraient leur intervention aux territoires sur lesquels les gouvernements en ont fait la demande. Il ouvre ainsi la porte à des frappes en Syrie si le gouvernement de Bachar Al-Assad lui en faisait la demande. Une éventualité que le gouvernement canadien excluait pourtant jusqu'au 3 septembre dernier, lors du sommet de l'OTAN.

« Nous allons attaquer l'EI uniquement là où le Canada a l'appui du gouvernement du pays en question. »

— Stephen Harper

« Le gouvernement du Canada ne cache pas le dégoût que lui inspire les actions du régime Al-Assad, mais ce que nous faisons c'est participer à une opération antiterroriste contre l'EI et ses alliés. Nous ne voulons faire la guerre à aucun gouvernement dans la région. »

En plus d'effectuer des frappes aériennes, les Forces canadiennes livreront des armes et du matériel fournis par ses alliés aux forces de sécurité dans le nord de l'Irak. Elles continueront de soutenir la coalition contre l'EI dans « un rôle de non-combat antiterroriste » au sol de même qu'en fournissant des avions de ravitaillement et de surveillance ainsi que les équipes nécessaires à leur entretien.

Tous les aspects de la mission canadienne sont limités à une durée de six mois dans la motion présentée par le gouvernement.

Le premier ministre a précisé qu'il voulait éviter d'enliser les Forces canadiennes dans un conflit qui pourrait se prolonger. « Les actions que nous avons annoncées sont des actions auxquelles il serait relativement facile de mettre fin », a avancé M. Harper.

Dans quelques minutes le premier ministre va expliquer à la Chambre des communes pourquoi le gouvernement a conclu qu'il devait participer aux combats contre le groupe armé État islamique. Il présentera également le plan du gouvernement.

Le communiqué d'hier précisait que « le premier ministre soulignera clairement la façon dont le Canada continuera de contribuer, de concert avec des dizaines d'autres pays, à la lutte contre ces terroristes [de l'EI]. Plus spécifiquement, il précisera la contribution militaire du Canada à l'opération antiterroriste, de même que le soutien humanitaire que nous continuons d'apporter ».

Dans le même communiqué, il est écrit que « ce groupe a proféré des menaces terroristes directes contre le Canada et les Canadiens, en plus de commettre des atrocités contre des enfants, des femmes et des hommes dans la région. Comme le premier ministre l'a déjà dit, lorsque nous reconnaissons une menace comme celle-là, qui doit être contrée et qui touche des intérêts canadiens, nous faisons notre part ».

Un débat et un vote lundi

Le gouvernement conservateur s'attend « à ce qu'un débat et un vote aient lieu lundi » à ce sujet. « Il y aura un vote de confiance sur la question la semaine prochaine », a confirmé M. Blaney. Un vote déjà acquis au gouvernement qui dispose de la majorité des sièges.

Le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, réclame depuis des semaines un débat sur la forme que doit prendre la participation canadienne. Il ne cesse de reprocher au gouvernement d'agir dans le secret et de faire fi de l'opinion du Parlement sur cette importante question.

Opposé à une intervention militaire canadienne en Irak, le chef du NPD préconise davantage l'envoi d'aide humanitaire aux réfugiés et aux populations éprouvées par la guerre.

Des reproches rejetés par le ministre Blaney, qui rappelle que l'envoi de 63 militaires en Irak a fait l'objet de consultations. « Il y a eu un débat d'un comité parlementaire, souligne M. Blaney. [...] Il y a eu des consultations pour un engagement non militaire de 30 jours qui se termine demain. Et là on est prêt à passer à l'autre niveau. C'est la raison pour laquelle il est important d'avoir un débat. »

« C'est la première fois qu'un premier ministre, Stephen Harper, consulte le Parlement en engageant une mission de combat », a avancé M. Blaney sur les ondes de RDI. « On l'a fait deux fois en Afghanistan, une fois en Libye. Vous savez, quand Jean Chrétien nous a engagé en Afghanistan, il n'a pas consulté le Parlement. »

Le chef libéral Justin Trudeau a expliqué hier qu'il n'était pas convaincu pour sa part de la pertinence d'envoyer des avions de chasse CF-18 pour lutter contre les combattants de l'EI. Il considère que le Canada pourrait se rendre plus utile en apportant de l'aide aux centaines de milliers de réfugiés qui, fuyant le conflit, affluent notamment vers la Turquie.

Pressé par l'opposition de dire ce qu'il compte faire contre l'EI, Stephen Harper a offert peu de réponses, mais il a écarté l'idée d'un déploiement « à grande échelle » de troupes au sol.

Radio-Canada rapportait mercredi que des avions ravitailleurs de l'armée canadienne ont été envoyés à l'entretien, en prévision d'éventuelles frappes aériennes contre les terroristes de l'EI.

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