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Lutte contre l'intimidation: le gouvernement suspend une campagne contre l'homophobie

Lutte contre l'intimidation: au-delà du discours, les compressions
CP

Le gouvernement du Québec suspend une campagne publicitaire destinée à lutter contre l'homophobie. Cette nouvelle a l'effet d'un pavé dans la mare au forum sur la lutte contre l'intimidation qui s'est ouvert jeudi à Québec et qui est présidé par le premier ministre Philippe Couillard.

La lutte à l'intimidation constitue un dossier prioritaire pour le premier ministre Couillard.

« Je crois qu'il faut agir parce que je suis convaincu que personne dans notre société ne mérite - comment peut-on ¨mériter?¨ - d'être humilié, diminué ou exclu. »

— Le premier ministre Philippe Couillard

Mais le forum se déroule sur fond de compressions budgétaires et l'abolition de la campagne publicitaire de lutte contre l'homophobie en est un exemple.

Lancée en mars 2013 par le ministre de la Justice péquiste, Bertrand St-Arnaud, ladite campagne devait s'échelonner sur cinq ans. Elle était dotée d'un budget global de 7,1 millions de dollars et consistait à sensibiliser la population sur sa réelle ouverture vis-à-vis de l'homosexualité.

En supprimant la campagne publicitaire prévue pour l'année 2014-2015, le gouvernement Couillard épargne 1 million de dollars. Il supprime également une campagne sur l'égalité des genres qui aurait coût un demi-million de dollars.

« On a fait un choix cette année de ne pas aller de l'avant avec la campagne publicitaire qui était dans les cartons pour des raisons strictement budgétaires, puisque des campagnes publicitaires comportent des coûts importants et on est dans une période où tout le monde doit se serrer la ceinture. »

— Stéphanie Vallée, ministre de la Justice

La sensibilisation du public avait été désignée comme une priorité en mai 2011, lorsque l'État québécois avait lancé le Plan d'action gouvernemental de lutte contre l'homophobie. Ce plan, prévu jusqu'en 2016. comptait 60 mesures visant à soutenir les personnes des communautés lesbiennes, gais, bisesexuelles et transgenres (LGBT) sur les plans social, communautaire et professionnel, ainsi qu'à accroître les connaissances relatives à la diversité sexuelle.

Un forum porteur d'espoir... malgré tout

Ces initiatives sont remises en lumière dans le contexte du forum de lutte contre l'intimidation, auquel participe une centaine de personnes à Québec. Le phénomène de l'intimidation fait autant de victimes dans le monde réel que dans le monde virtuel, et tant chez les jeunes que chez les personnes âgées.

« En 2014, est-ce qu'on peut encore tolérer de tels comportements? Non. »

— Le premier ministre Philippe Couillard

Le forum se déroule au moment où la Fédération des directions d'établissement d'enseignement confirme que plusieurs commissions scolaires, de différentes régions du Québec, ont fait le choix de réduire leurs dépenses pour lutter contre l'intimidation.

Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui prend part à ce forum, il faudra « plus que des orientations pour changer les mentalités ».

Sa vice-présidente, responsable du dossier de l'éducation estime qu'« un suivi éducatif est nécessaire, mais il doit s'accompagner de sérieuses mesures de formation pour le personnel ainsi que de mesures pour l'éducation et la sensibilisation des jeunes ».

Le forum traite aussi de l'intimidation en milieu de travail et de la maltraitance chez les aînés.

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) demande à Philippe Couillard de confirmer le dépôt d'un nouveau projet de loi qui rendrait obligatoire le signalement des actes de maltraitance commis envers les personnes vulnérables dans les établissements de santé et de services sociaux.

Philippe Couillard, rattrapé par l'actualité politique

Fait ironique, alors même que s'ouvrait le forum, le premier ministre Couillard a dû commenter une situation qui a des échos jusqu'à l'assemblée nationale : son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, est aux prises avec une controverse dans laquelle des voix s'élèvent pour intimer qu'il a dépassé les limites en traitant son prédécesseur, Réjean Hébert, de « menteur » et de « démagogue ».

Sans demander explicitement à M. Barrette de s'excuser, Philippe Couillard a déclaré qu'« il n'est pas nécessaire lorsqu'on a un discours politique de rabaisser l'autre. Je pense que Dr Barrette en est conscient ».

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