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Street View Trekker: on a testé le sac à dos qui photographie les lieux les plus retranchés de la planète pour Google

On a testé le sac à dos qui photographie les lieux inaccessibles pour Google
Joao Nogueira

Dans les jours à venir, en France, les Alsaciens pourront apercevoir sur leurs sentiers des randonneurs portant de drôles de sac à dos… Un équipement avec un gigantesque globe bleu qui dépasse.

Ce sac n’est autre que le “trekker” de Street View, l’appareil qui permet à Google de photographier les lieux les plus retranchés de la planète, là où les fameuses voitures du géant du Web ne peuvent pas se rendre. C’est grâce à cet outil, conçu par l’ingénieur français Luc Vincent, que vous pouvez voir le Grand Canyon ou les étroites ruelles de Venise depuis votre ordinateur, comme si vous y étiez.

Durant un mois, le réseau des offices de tourisme d’Alsace utilisera ce sac à dos pour immortaliser 200 km de chemins de randonnée. Mais avant que le “trekker” n’arrive en Alsace, Le Huffington Post France a pu essayer ce sac à dos aussi lourd qu'ingénieux, sur les sentiers d’un vignoble en Toscane.

18 kilos et 15 caméras au dessus de la tête

Nous sommes le 24 septembre et l’un des rares “trekkers” qui circulent aux quatre coins du monde se trouve au beau milieu des vignes de la campagne Toscane. Ici, plus précisément:

Son étrange équipement sur le dos, Federico Sattanino, avance sur un chemin de terre qui longe l’un des nombreux vignobles de la région. Cela fait plusieurs jours que cet employé de Google sillonne les sentiers de Toscane avec une énorme boule bleue au dessus de la tête. Plus précisément, 15 caméras qui photographient le paysage à 360 degrés.

En bas du mât, un sac à dos qui pourrait presque passer pour celui d’un randonneur bien ordinaire mais contient tout de même deux batteries lithium ion (parmi les plus autonomes), un ordinateur sous Android et un disque dur de plusieurs centaines de gigaoctets.

Le sac à dos est bien rembourré au niveau des épaules et du dos, et heureusement car tout cet attirail pèse plus de 18 kilos. Sur la nuque de Federico, on aperçoit d’ailleurs une vilaine brûlure, sans doute due au frottement et au poids du matériel… Pas facile de porter un “trekker”, mais c’est le prix à payer pour arpenter les plus beaux chemins du monde en gagnant sa vie.

Comment ne pas photographier ses pieds

Après une rapide démonstration, Federico nous cède son sac à dos. À nous de porter la bête.

Le “trekker” sur nos épaules, le poids se fait immédiatement sentir. Le sac nous entraîne vers l’arrière et, naturellement, le corps se penche vers l’avant pour compenser. “Attention à ne pas photographier le sol”, alerte Federico qui a remarqué notre mauvaise posture. On se redresse, tant bien que mal.

En faisant nos premiers pas sur le sentier, on remarque aussi que notre centre de gravité est bien plus haut que d’habitude avec les caméras perchées au-dessus de nous. A chaque pas, l’impression de tanguer. Mais petit à petit, on retrouve son équilibre.

Quand la démarche devient plus naturelle, il faut penser à soigner son allure. “Il faut garder le même rythme, conseille Federico. Si vous courrez, ou accélérez, l’image sera déformée.” Une fois lancé, le trekker prend une photo toute les 2 secondes, alors en effet, garder le rythme est important. C’est sportif!

Maintenant qu’on ne regarde plus nos pieds à chaque foulée, on peut profiter du paysage. Des vignes et des oliviers à perte de vue. On se dit alors que tout ça a beau être bien lourd, ça vaut le coup. “Et en plus on voyage, nous nargue gentiment Federico. J’ai travaillé en Italie, en France, en Belgique et en Espagne”, énumère ce “Googler”, le petit nom des employés de la société.

Mais Federico ne passe pas tout son temps au grand air. Ses sorties sont limitées à trois heures (à cause du poids du matériel essentiellement) et le reste de la journée, le jeune Italien le passe sur son ordinateur. Eh oui, il faut bien repérer les chemins à photographier… même si les lieux sont choisis à l’avance depuis le siège de l’entreprise en Californie.

Quand il rentre de ses balades, Federico doit également envoyer le contenu de la carte du “trekker” à d’autres équipes de Google, celles qui traitent l’ensemble des images Street View pour les assembler et créer les fameuses vues à 360°. Nos images de la campagne Toscane seront ainsi envoyées à Zurich ou aux Etats-Unis. Elles seront visibles par tous sur Google Street View dans plusieurs semaines voire plusieurs mois, difficile de le savoir.

Après cette randonnée bien équipée, Federico ne nous a pas proposé de rejoindre son équipe de marcheur-Googler. Pourtant, tout le monde peut postuler pour devenir randonneur pour Google. Il suffit de déposer un dossier et de voir son projet retenu par les équipes de Street View. Sauf que, contrairement à Federico, vous ne serez certainement pas payé. Ils sont une poignée à travailler pour Google. Les autres le font bénévolement, pour faire découvrir leur région... En France, cela a déjà été le cas pour les vignobles du bordelais, la Tour Eiffel et désormais les sentiers d'Alsace. Deux ans après l'arrivée de cette technologie, d'autres projets ne devraient pas tarder à faire leur apparition dans l'Hexagone. Avis aux marcheurs aux larges épaules!

Dans le globe au dessus du sac-à-dos, 15 objectifs

Le "trekker" de Street View en images

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