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Voici ce qu'on sait du fonctionnement de l'État islamique (INFOGRAPHIE)

Voici comment fonctionne l'État islamique

Depuis que l’État islamique (EI) a proclamé son califat en juin dernier, des centaines de rapports ont tenté de dresser un portrait du groupe, décrit comme une bande d’extrémistes. Si l’organisation est en effet vaste et complexe, elle est aussi composée d’hommes qui usent de leurs réseaux de contacts avec soin.

Ces hommes gèrent les structures de l’EI, soit des centaines de villes et de villages, des milliers de combattants et des millions de dollars qui renflouent leurs coffres. Tour d’horizon de son fonctionnement.

À la tête de l’EI, on retrouve Abu Bakr al-Baghdadi. Né Awwad Ibrahim Ali al-Badri al-Samarrai au nord de l’Irak en 1971, Baghdadi a été élevé dans une famille sunnite pratiquante. Comme le rapporte le New York Times, il a obtenu son doctorat en études islamiques de l’Université islamique de Bagdad avant de commencer sa carrière comme chef religieux.

Il a été sur les radars internationaux pour la première fois après l’invasion américaine en Irak en 2003. Des rapports soulèvent qu’il aurait été détenu au Camp Bucca par les Forces armées. Même si la date exacte et la nature de son arrestation sont inconnues, on sait qu’il aurait été emprisonné en 2004 ou en 2005, et libéré en 2009.

Par la suite, Baghdadi s’est joint à Al-Qaïda en Irak (AQI) – il en est devenu le leader en 2010 après que les États-Unis aient éliminé les autres chefs. Son statut élevé lui a aussi valu d’être mis sur la liste des terroristes recherchés et d’avoir sa tête mise à prix pour 10 millions de dollars.

AQI a subi bien des changements sous le règne de Baghdadi. Le groupuscule s’est graduellement détaché d’Al-Qaïda en se mêlant de la guerre civile syrienne et en déclarant qu’il avait restauré la période des califats. C’est ainsi que « l’État islamique » est né.

Celui qui se prénomme maintenant calife Ibrahim est le chef religieux et politique du territoire de l’EI. Se faisant plutôt discret, sa dernière apparition publique remonte à juillet 2014 dans laquelle il urge ses fidèles à combattre « les ennemis de Dieu ».

Les analystes croient que les croyances et l’image de Baghdadi sont une version déformée d’une forme du courant fondamentaliste de l’Islam qu’on appelle wahhabisme.

Aux côtés de Baghdadi se trouvent deux députés : Abu Muslim al-Turkmani, qui régit les opérations en territoire irakien, et Abu Ali al-Anbari, qui s’occupe du territoire syrien. Selon le Wall Street Journal, les deux hommes auraient été des généraux de Saddam Hussein.

Ces députés sont les plus hauts placés dans leurs territoires respectifs – ils parlent aux gouverneurs locaux, coordonnent avec les conseils et régissent la bureaucratie de l’État islamique. Si Baghdadi devait mourir, l’un des députés lui succèderait.

En plus des députés, d’autres structures aident à diriger l’État islamique, même si on dispose de peu d’informations à propos de leurs leaders principaux. Le cabinet principal conseille al-Baghdadi à propos des décisions de l’État, alors que le conseil consultatif le conseille sur les affaires juridiques – l’EI considère que la loi islamique est la seule loi applicable.

Preuve de l’influence considérable du conseil consultatif : il pourrait être à l’origine des décisions concernant la décapitation des journalistes étrangers.

L’État islamique est divisé en sept vilayets, ou provinces, avec un gouverneur local pour chaque. Ces gouverneurs travaillent avec des leaders locaux, qui se rapportent aussi aux députés pour toute initiative, que ce soit pour réparer un nid-de-poule ou encore couper les mains d’un voleur.

C’est à sur ce plan que l’horrible réalité de l’EI devient plus évidente. Avec son nombre de conseils en charge des finances, des stratégies média et de l’action militaire, c’est une société civile semi-fonctionnelle qui impose des lois brutales et sévères à toute la population.

Il peut sembler étrange qu’un groupe qui a crucifié des gens gère aussi un bureau de poste ou distribue des contraventions de stationnement, mais le maintien des services est un moyen de garder le contrôle sur la population.

Une vidéo filmée secrètement par une femme à Raqqa, en Syrie, considérée comme la capitale de l'État islamique.

Malgré ses différentes structures et mesures bureaucratiques, l’État islamique n’est pas un état légitime. Il n’est pas reconnu à l’international, ses milliers de combattants étrangers sont nécessaires pour contrôler la population civile, et son territoire a changé rapidement.

Sa hiérarchie démontre toutefois que l’EI compte bien garder – et maintenir – le territoire il contrôle. Ce n’est pas un vrai état, mais il a pris toutes les mesures pour fonctionner comme tel.

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