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«Notre Damn»: Quand l'opéra se teinte de modernité (ENTREVUE)

«Notre Damn»: Quand l'opéra se teinte de moderrnité (ENTREVUE)
Rolline Laporte

L’opéra traditionnel, dépassé? C’est peut-être ce que vous allez penser après avoir vu Notre Damn du Free Opera Ensemble, un opéra actuel qui renverse totalement les codes du genre. Au Théâtre La Chapelle du 30 septembre au 4 octobre, ce spectacle risque de générer bien des réactions. Entrevue avec Rachel Burman, l’instigatrice.

Comment lui est venue l’idée de jouer dans les codes plutôt rigides de l’opéra? « J’avais envie de composer pour le violoncelle et la voix. J’ai toujours aimé les voix classiques, mais pas le côté très statique de l’opéra. Grâce à une collaboration avec André Pappathomas, un musicien qui joue avec des instruments inventés, on a pu favoriser le mouvement chez les interprètes. Je voulais sortir le chant de son contexte narratif habituel pour l’amener dans un autre monde inspiré de la danse contemporaine.»

En 2011, le Free Opera Ensemble est né. Et en 2014, c’est Notre Damn qui est présenté à La Chapelle. Ce spectacle, qui s’annonce très imagé, raconte l’histoire de sœurs-renégates qui quittent l’Angleterre à la fin de 19e siècle pour participer à une mission. Le voyage deviendra un prétexte à rébellion contre l’autorité, la maternité, la condition de la femme…

Mais attention, si Notre Damn est teinté de ce fil conducteur, c’est loin d’être une performance linéaire ou particulièrement narrative. « Ce n’est pas du théâtre chanté. Il faut d’abord dire que le spectacle contient un langage inventé entremêlé d’anglais. L’essentiel du spectacle est vraiment dans la chorégraphie et la musique. D’ailleurs, je vais avoir une pédale de boucle, ce qui va me permettre de créer plusieurs sons, couches musicales. Je serai presque femme orchestre! (Rires) De son côté, André va jouer de six instruments inventés, dont un créé à même le théâtre. Ça va créer une ambiance étrange et très contemporaine. »

Comment les interprètes – Marie-Annick Béliveau, Anne Julien et Janet Warrington- s’intégreront-elles à cet univers? « Les choristes vont chanter par-dessus les orchestrations. Si le spectacle est très structuré, il laisse quand même place à l’improvisation. Surtout, le corps des artistes sera très utilisé. J’ai travaillé sur la gestuelle avec la chorégraphe Sarah Williams. Le corps amène un autre niveau d’interprétation. »

Et si on parle de public cible? « Je suis consciente que les vendus d’opéra traditionnel risquent de ne pas être intéressés par notre proposition. Je tiens d’ailleurs à dire que je respecte énormément cette forme. Avec Notre Damn, on vise davantage les passionnés de théâtre et de danse contemporaine. Ces spectateurs risquent d’adorer. » Pourquoi? « Parce que la musique est extrêmement belle. On présente un résultat très onirique, viscéral. C’est nouveau comme facture esthétique, comme traitement de l’opéra. Un vrai mélange de beau et de contemporain. »

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