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La firme albertaine Stantec met la main sur les actifs d'ingénierie de Dessau

L'entreprise Dessau vendue à une firme albertaine
PC

La société montréalaise Dessau, dont la réputation a été entachée au cours des dernières années, a décidé de se départir de ses actifs d'ingénierie, qui passeront dans le giron du géant de l'ingénierie Stantec, pour un montant qui n'a pas été divulgué.

Stantec estime que la transaction annoncée mercredi lui permettra de renforcer "considérablement" sa présence au Québec en ajoutant 1300 employés ainsi que 20 bureaux répartis dans la province ainsi qu'en Ontario.

D'après le président et chef de la direction de Stantec, Bob Gomes, son entreprise devrait profiter de l'expertise de Dessau dans les secteurs de la santé, de l'eau, de l'électricité et de l'énergie ainsi que des infrastructures.

"Le Québec comprend près de 25 pour cent de la population canadienne et un marché d'infrastructures important, cette expansion sera donc une opportunité de croissance pour nous à long terme", a-t-il indiqué.

Les activités d'ingénierie représentent moins de la moitié du nombre total d'employés de Dessau, qui en compte 2800. La transaction ne semble pas concerner Verreault et Plania, des filiales de l'entreprise spécialisées dans les secteurs de la construction et de l'urbanisme.

Dessau a défrayé les manchettes pour les mauvaises raisons au cours des dernières années. La société a notamment été ébranlée par des allégations de malversation et de financement politique illégal, ainsi que par les témoignages de certains ex-dirigeants devant la Commission Charbonneau.

La firme montréalaise avait été forcée de revoir ses pratiques déontologiques après avoir été temporairement mise à l'index, en juin 2013, en vertu d'une décision défavorable de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

À la tête de l'entreprise fondée par Jean-Paul Desjardins et Paul-Aimé Sauriol en 1957, les frères Rosaire et Jean-Pierre Sauriol avaient entre autres quitté la firme dans la foulée du ménage effectué au sein de sa haute direction.

Cela ne semble pas avoir freiné les ardeurs de Stantec (TSX:STN), qui croit que "l'évolution du marché" québécois depuis deux ans justifie cette acquisition, dont la clôture est prévue pour le premier trimestre de l'exercice 2015.

"L'équipe de Dessau est meilleure et plus forte et engagée que jamais, et je suis convaincu que son équipe de direction, ainsi que ses employés, sauront saisir les nombreuses opportunités qui seront offertes", a indiqué M. Gomes.

Par voie de communiqué, la présidente-directrice générale de Dessau, Isabelle Jodoin, a indiqué que "l'engagement inébranlable envers l'éthique et l'intégrité ainsi que la culture de Stantec correspondent parfaitement" aux valeurs de la société montréalaise.

Il s'agit d'une autre transaction qui consolide le secteur de l'ingénierie

à la suite d'acquisitions récemment annoncées par WSP Global (TSX:WSP) ainsi que SNC-Lavalin (TSX:SNC).

Selon certains analystes financiers, cette acquisition devrait permettre à Stantec de bonifier ses revenus annuels de 130 millions $ et d'ajouter jusqu'à 13 millions $ à son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements.

"Le marché semblait indiquer que Stantec allait procéder à une acquisition importante compte tenu de sa bonne feuille de route et sa bonne situation financière", a observé Maxim Sytchev de Dundee Securities.

De son côté, Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, ne croit pas que la firme albertaine a pris un risque en mettant la main sur les activités d'une firme dont la réputation a été ternie.

"Stantec ne serait probablement pas allé de l'avant avec cette transaction sans avoir eu l'assurance que les risques concernant Dessau étaient limités", écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

Stantec compte plus de 14 000 employés _ dont 70 à Montréal _ répartis à travers 230 bureaux aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Moyen-Orient, notamment.

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