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«Laboratoire MAtv»: la parole est à vous

«Laboratoire MAtv»: la parole est à vous
Valérie Guay-Bessette

L’éducation, la famille, l’environnement, le multiculturalisme: quatre grands enjeux qui suscitent réflexions, opinions et débats. Et MAtv veut savoir ce que vous en pensez.

Afin de donner la parole aux citoyens, la chaîne communautaire de Vidéotron a mis sur pied le Laboratoire MAtv, un projet de création collaborative multiplateforme auquel chacun peut apporter son idée. Nul besoin d’être un orateur chevronné ou un virtuose de la caméra pour s’impliquer; suffit de choisir la méthode d’expression qui vous convient le mieux, de donner libre cours à votre imagination et de laisser parler vos convictions.

L’initiative a été lancée au début de l’été, alors que les réalisateurs de la relève étaient invités à soumettre leur candidature pour participer à l’expérience. Quelques 150 jeunes cinéastes de moins de 30 ans ont proposé un démo pour contribuer au Laboratoire MAtv. Du nombre, quatre ont été retenus: Alex B.Martin, Vanessa Cournoyer, Florence Pelletier et Étienne Marcoux (lisez plus bas pour en apprendre plus sur chacun d’eux). Ils ont été sélectionnés en fonction de critères précis, comme la qualité de l’œuvre qu’ils ont inscrite et leur esprit d’équipe.

Maintenant, c’est au tour de monsieur et madame tout le monde de mettre la main à la pâte. Chaque semaine, les quatre mentors du Laboratoire MAtv formuleront une question liée à leur champ d’expertise. Steven Guilbeault chapeautera la thématique de l’environnement, Martine Desjardins se chargera de l’éducation, François Bugingo s’occupera du multiculturalisme et France Paradis traitera de la famille. Les premières questions ont été posées mercredi dernier : «Comment votre communauté pourrait s’impliquer davantage pour l’environnement?» ; «Décrivez-nous la place que la langue française occupe dans votre vie?» ; «Décrivez la vie au Québec à un nouvel arrivant» et «Comment définissez-vous votre famille?».

De votre côté de l’écran, vous pouvez relever le défi en répondant comme bon vous semble à ces énoncés: en concevant des vidéos, en écrivant un texte ou une chanson, en croquant des photos, en enregistrant un extrait vocal, en scannant un dessin, etc. Consultez le site internet pour vous composer un profil et partager vos contenus. Vous avez le champ libre de dire tout ce que vous voulez, et les autres membres-citoyens auront accès à vos réalisations.

Cette deuxième phase s’étendra jusqu’au 1er mars 2015. Cette étape complétée, les quatre réalisateurs nommés ci-haut colligeront tout le matériel ainsi recueilli sur le web et l’utiliseront pour accomplir leur mission: concocter quatre courts-métrages documentaires portant sur les enjeux soulevés par le Laboratoire MAtv. Ils seront épaulés dans leur processus par des spécialistes de l’Institut national de l’image et du son (INIS), qui leur offriront des formations et les guideront à chaque tournant de la production. En fin de piste, l’un d’eux empochera une bourse de 10 000$.

Les court-métrages seront présentés dans le cadre de quatre émissions spéciales, à MAtv, au printemps. Un gala aura aussi lieu au terme de l’aventure, pour souligner les meilleures solutions proposées par les citoyens.

Un geste concret

Tamy Emma Pepin est porte-parole du Laboratoire MAtv. En plus d’assurer la promotion du projet, la jeune femme, qui vient de remporter un trophée Gémeaux pour son animation de Tamy@Royaume-Uni, que diffusait Évasion en mars dernier, pilotera les quatre rendez-vous spéciaux de fin de saison, où seront dévoilés les court-métrages des candidats.

Hyperactive sur les réseaux sociaux, Tamy espère que les Québécois saisiront à bras-le-corps cette occasion qu’on leur offre d’affirmer haut et fort leurs idéaux, dans le respect et la créativité.

«Pour les jeunes réalisateurs, c’est une belle opportunité de faire quelque chose de positif et, pour les citoyens, c’est une façon de poser un geste concret pour améliorer leur société, a-t-elle déclaré. Pendant les élections, ou lorsqu’un événement important se produit, les gens partagent leur opinion et chialent sur Facebook mais, à la fin de la journée, ce n’est pas très concret. Sur les réseaux sociaux, on voit souvent passer des choses négatives, très lourdes, et MAtv nous donne une occasion de nous exprimer autrement que par un simple statut sur Facebook. J’espère que les gens vont embarquer et j’ai très hâte de voir ce qui va ressortir de ça.»

Voici un bref portrait de chacun des réalisateurs participants du Laboratoire MAtv:

Alex B.Martin, 28 ans, Rimouski

Quel est ton parcours?

«J’ai étudié à l’UQÀM en art dramatique et à l’UCLA, en Californie, en jeu, caméra et cinéma. J’ai ensuite pris des cours à la carte à l’Université Concordia. Je fais du documentaire depuis sept ou huit ans. J’ai notamment développé des projets de séries documentaires, pour la télévision, avec les boîtes Blimp et Toxa, et fait des court-métrages documentaires.»

Quels sont les thèmes du Laboratoire MAtv qui t’interpellent le plus?

«Dans mon travail sur scène, je joue beaucoup avec les relations humaines. J’aime voir l’impact de nos choix personnels sur la communauté, et vice-versa. Mon thème serait peut-être le multiculturalisme, car j’aime voir comment vivent les gens des autres pays. À divers degrés, on vit toutes les mêmes choses, de différentes façons. Mais la famille me touche aussi, tout comme l’éducation, qui prend maintenant une forme différente, dans les villes et les villages, avec l’arrivée du web. Ça m’intéresse d’explorer ça. L’éveil social, c’est important pour moi.»

Vanessa Cournoyer, 27 ans, Sorel-Tracy

Quel est ton parcours?

«Je suis partie de Sorel à 17 ans pour m’installer à Montréal et étudier en communications. J’ai complété un baccalauréat en Animation et recherche culturelles à l’UQÀM. À l’âge de 20 ans, j’ai travaillé à Bombe.tv comme animatrice, puis chez Sid Lee. J’ai animé environ 300 capsules pour la SAQ, où je proposais des accords mets-vins. Ensuite, je suis passée à Radio-Canada, où j’ai été stratège médias sociaux pour la Première Chaîne, Espace Musique et Espace.mu. Présentement, je travaille chez Zone 3; je dirige les entrevues d’Un souper presque parfait. J’ai réalisé cette année mon premier court-métrage, Selfie, et je prépare mon premier long-métrage documentaire, qui s’intitulera Taverne Tracy. Ça se passera en huit clos, avec des habitués d’une taverne de Saint-Joseph-de-Sorel, dans une atmosphère intimiste.»

Quels sont les thèmes du Laboratoire MAtv qui t’interpellent le plus?

«Le multiculturalisme parce que, moi-même, je ne comprends pas tout, dans toutes les cultures. Je suis curieuse de m’approprier ce sujet et de voir par quel bout je vais le prendre. J’ai plein de choses à découvrir là-dessus.»

Florence Pelletier, 23 ans, Montréal

Quel est ton parcours?

«Je viens de terminer mes études en cinéma, à l’Université Concordia. Jusqu’ici, j’ai surtout fait de la réalisation de fiction. J’ai fait quelques documentaires à titre de projets personnels, mais j’ai toujours réalisé mes propres court-métrages de fiction, je les ai envoyés dans des festivals. Je pense que d’avoir fait de la fiction peut m’aider à réaliser des documentaires. Je suis habituée de raconter des histoires, d’avoir une narration claire, de véhiculer une idée, d’avoir de belles images. C’est important, en cinéma, d’avoir des images qui parlent aux gens.»

Quels sont les thèmes du Laboratoire MAtv qui t’interpellent le plus?

«L’éducation m’intéresse beaucoup. Je viens de terminer mes études, j’étais encore à l’école il y a quelques mois, j’ai vécu la grève étudiante. Le multiculturalisme, parce que j’ai beaucoup voyagé, en Inde, en Australie, à travers l’Europe, et je vis à Montréal. Et la langue est très importante pour moi; j’ai bien appris la langue française et j’espère que ça va continuer dans les écoles, mais mon copain est australien et l’anglais occupe aussi une grande place dans ma vie.»

Étienne Marcoux, 25 ans, Victoriaville

Quel est ton parcours?

«J’ai étudié la musique au Cégep de Saint-Laurent, puis j’ai continué en cinéma. J’avais envie de raconter des histoires par l’image. J’ai terminé mon DEC en allant en Corse, pour tourner un documentaire sur le FNLC, l’équivalent du FLQ, un mouvement qui existe toujours et s’est radicalisé avec le temps. J’ai fait un certificat en scénarisation et un baccalauréat en Télévision à l’UQÀM. Je me suis impliqué au Wapikoni Mobile, où on transmet la passion du cinéma à de jeunes Autochtones, en leur enseignant la scénarisation, la réalisation et le montage, pour qu’ils s’accomplissent en créant des court-métrages. Je participe aussi à l’École Urbania, où je monte une web-série de 10 épisodes portant sur les chercheurs créatifs de l’UQÀM, et je travaille à une autre web-série mettant en vedette Didier Lucien. J’effectue aussi de petits boulots ici et là dans le milieu de la télévision.»

Quels sont les sujets du Laboratoire MAtv qui t’interpellent le plus?

«C’est difficile de faire un choix, mais je dirais l’environnement, parce que je viens de Victoriaville, une ville qui est un modèle à travers l’Amérique du Nord à cet égard. Normand Maurice, un homme de Victo, a implanté le recyclage au Québec et, depuis ce temps, beaucoup de projets avant-gardistes partent de chez nous et sont ensuite exportés dans d’autres villes. Je m’intéresse aussi beaucoup aux animaux et aux écosystèmes, et j’aime également la psychologie, la psychanalyse. La famille viendra donc me chercher.»

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