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Pop Montréal : Foxtrott et Black Atlass au Belmont

Pop Montréal : Foxtrott et Black Atlass au Belmont
Cindy Lopez

Dans tout le bazar de concerts proposés samedi soir au festival Pop Montréal, notre choix s’est arrêté sur la soirée au Belmont présentée par la compagnie de gérance Sofa King Raw. Parmi les sept artistes au programme : deux jeunes Montréalais, Black Atlass (de son vrai nom Alex Fleming) et Foxtrott (Marie-Hélène Delorme), étaient assurément à voir sur les planches.

Marie-Hélène Delorme a récemment fait paraître Shields, un EP de quelques morceaux électro-pop intelligemment fabriqués. À titre comparatif, impossible de passer à côté de Grimes, Björk ou encore de la chanteuse Carmen Elle, du groupe DIANA, que nous avons vu à la Sala Rossa l’an passé, dans le cadre du même événement.

Sur scène, le projet solo de Foxtrott est bonifié par une joueuse de cor, un batteur et un autre gars aux claviers/machines. Sur des beats tantôt lourds (la chanson Colors est bien rendue en salle avec le grondement de la basse électronique), tantôt plus épurés, la voix planante et assumée de Delorme se balade avec sensibilité au milieu d’arrangements riches et relativement intenses.

Bien que Le Belmont ne soit pas l’endroit idéal pour évaluer le plein potentiel d’un artiste (sans oublier le placotage constant durant la performance!) et que la demoiselle manifeste un léger manque d’expérience scénique (évidemment, puisqu’elle fait ses premières armes en show), Foxtrott est à suivre avec beaucoup d’attention, puisque le tout est déjà assez convaincant.

Connue aussi pour son travail en postproduction cinéma ou encore auprès de Random Recipe et Bernard Adamus, Marie-Hélène Delorme démontre en ce moment qu’elle est capable d’ajouter sa propre couleur à la scène locale qui propose déjà bien des talents pas piqués des vers.

Black Atlass

Autre jeune créateur prometteur de la métropole, Black Atlass se produisait juste avant Foxtrott en formule DJ/MC.

Cet autre auteur-compositeur-interprète, qui fait dans la « neo soul » comme il aime l’affirmer, propose un univers musical qui mélange classique, électronica et R&B. En janvier, Le Huffington Post Québec l’inscrivait dans son Top 10 des artistes anglophones canadiens à surveiller. La réalisation raffinée du EP Young Blood, sorti en février, en a déjà convaincu plusieurs en Amérique et en Europe.

Guidée par le clavier et les beats électroniques, la musique de Black Atlass est grandement compressée, autant en spectacle que dans ses productions studio. Choix qui semble teinter toute sa démarche artistique, pour l’instant. Ce son compressé, marié à un important effet de reverb sur sa voix éthérée et très contrôlée, fait en sorte que Black Atlass a trouvé son créneau, sa signature. Or, en salle, le rendu n’est pas encore totalement abouti. C’est vraiment bien foutu, c’est quasi sensuel, mais étrangement, ça ne prend pas au corps. Et les propositions se ressemblent beaucoup d’une pièce à l’autre. Disons qu’il faudrait une qualité d’écoute maximale en salle pour apprécier la subtilité et la finesse de son travail. Étrange que cette musique ne soit pas « libérée » davantage en spectacle…

Cela dit, le jeune Fleming a de la gueule et semble à l’aise au micro. Stimulé par les Lou Reed, Rolling Stones et Stevie Wonder, il va certainement trouver la recette gagnante au fil du temps. Parce que musicalement, il a beaucoup de flair.

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