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Écosse: le gouvernement britannique a cherché conseil auprès de Jean Chrétien

Écosse: le gouvernement britannique a cherché conseil auprès de Jean Chrétien
PC

L'ancien premier ministre canadien Jean Chrétien, qui a mené la campagne du non lors du référendum de 1995 au Québec, révèle qu'il a rencontré des représentants du gouvernement de Londres au cours de la dernière année, qui lui ont demandé conseil en vue du référendum sur l'indépendance en Écosse.

Dans une entrevue donnée à la radio de CBC, M. Chrétien affirme qu'il a discuté de stratégie avec trois représentants britanniques au cours des derniers mois.

« J'en ai discuté un petit peu avec eux quand ils sont venus me voir. M. [Alistair] Carmichael et M. [Michael] Moore... sont venus me voir à Ottawa et je les ai rencontrés deux ou trois fois à Londres, ainsi que M. [Alistair] Darling », dit-il.

Michael Moore a été le secrétaire d'État pour l'Écosse au sein du gouvernement à Westminster, jusqu'à ce qu'il soit remplacé à ce poste par Alistair Carmichael en octobre 2013. Alistair Darling a quant à lui mené la campagne du non en Écosse.

Le député du Parti libéral du Canada et père de la Loi sur la clarté référendaire, Stéphane Dion, a aussi pris part à au moins une de ces rencontres, révèle aussi l'ancien premier ministre.

« lls m'ont posé des questions et j'ai parlé de mon expérience et quels étaient les problèmes et les solutions. Nous avons débattu de tout ça et quelqu'un prenait des notes », dit-il.

Jean Chrétien affirme par ailleurs que le premier ministre britannique David Cameron a lu son discours de victoire du 30 octobre 1995 et s'en serait inspiré pour livrer son appel à l'unité, la semaine dernière, en Écosse. M. Cameron parlait d'ailleurs d'un « saut dans l'inconnu » irréversible pour les Écossais.

« C'est toujours plus compliqué de mener la campagne pour le non, parce que le oui fait appel au cœur, à la nostalgie, au passé. Tandis que le non doit parler de la réalité de la vie. »

« Sauter dans l'inconnu, ça peut paraître excitant, mais il faut savoir s'il y a de l'eau dans la piscine avant d'y plonger », soutient-il.

« Je suis content que ceux qui m'ont demandé conseil aient gagné. »

— L'ancien premier ministre du Canada Jean Chrétien

Négociations complexes à venir

Les négociations entre Londres et l'Écosse à la suite du référendum ne seront pas faciles, selon Jean Chrétien. David Cameron a promis plus d'autonomie à l'Écosse, une « dévolution » importante de pouvoirs si celle-ci votait non.

« Ce sera très compliqué, ils vont entreprendre des négociations constitutionnelles très complexes », dit-il.

Il soutient que le gouvernement Cameron a fait ses devoirs avant la tenue du scrutin. « Ils n'ont pas été négligents du tout, ils sont venus [demander conseil] la première fois, il y a plus d'un an », poursuit-il.

M. Chrétien estime par ailleurs que les indépendantistes québécois qui ont fait le voyage en Écosse pour assister à un « vote historique » sont sûrement revenus un peu désenchantés, après la défaite du oui.

Rappelons que les députés péquistes Pierre Karl Péladeau et Alexandre Cloutier et d'autres observateurs de la mouvance souverainiste québécoise se sont rendus en Écosse cette semaine pour l'occasion.

Passage à Édimbourg

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