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Bilan des urgences au Québec : trop de gens s'y rendent inutilement (VIDÉOS)

Bilan des urgences au Québec : trop de gens s'y rendent inutilement (VIDÉOS)

Voyez le bilan pour les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Estrie et de la Mauricie dans les vidéos en bas de l’article.

MONTRÉAL - Plus de 60 pour cent des patients qui se rendent dans les urgences québécoises auraient pu se faire soigner ailleurs, selon le Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, qui a dévoilé mercredi un bilan préoccupant de la situation des urgences depuis 10 ans.

Son rapport souligne que 61 pour cent de ces visites à l'urgence étaient des cas qui figurent dans les catégories les moins importantes, une situation qui s'explique surtout par la pénurie de médecins de famille.

«L'accès aux services de première ligne est encore trop difficile au Québec, a souligné M. Salois. Les urgences sont ouvertes sept jours sur sept et 24 heures et ne refusent jamais de patients alors il y a beaucoup de pression.»

Le Commissaire à la santé a toutefois reconnu qu'un changement de culture devait s'opérer au Québec afin de renverser la tendance actuelle.

«On ne peut pas tout changer si les citoyens n'y participent pas, a-t-il dit. Ils n'ont pas de choix mais il faut en créer pour qu'ils changent leurs habitudes. C'est une question d'alternatives et de choix pour la population.»

Selon le rapport, près de 3,4 millions de visites ont été enregistrées au Québec en 2012-2013 sur une population qui compte quelque huit millions d'habitants.

«Les normes du ministère de la Santé indiquent que ces cas ne devrait pas représenter plus de 30 pour cent de ces visites», a-t-il indiqué M. Salois.

Cette situation a été qualifiée de «préoccupante» par M. Salois, qui a indiqué que ce ratio était bien plus élevé comparativement aux autres pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le portrait du Commissaire à la santé et au bien-être signale que la durée moyenne de séjour à l'urgence a progressé pour atteindre 17 heures, une situation qui risque de se détériorer en raison du vieillissement de la population.

Au cours de la dernière décennie, les visites à l'urgence des personnes âgées de 75 ans et plus ont notamment bondi de plus de 30 pour cent — soit 100 000 visites — une situation qui «heurte et préoccupe», a souligné M. Salois.

De plus les personnes de 65 ans représentent près de 40 pour cent des visites sur civière dans les urgences.

Globalement, les données du Commissaire indiquent que les visites sont demeurées stables même la population québécoise a grimpé de huit pour cent en 10 ans.

En dépit des nombreux changements suggérés dans le passé, beaucoup reste à faire afin d'inverser cette tendance, a estimé M. Salois.

«Nous avons fait état d'une augmentation des soins à domicile, a-t-il souligné. Il y a aussi d'autres moyens (comme) les heures ouvertures dans les cliniques de GMF (groupe de médecine de famille) les soirs et les fins de semaine.»

M. Salois croit également que le mode de rémunération des médecins doit également être modifié pour «répondre à la population.

«Nous sommes encore la dernière place qui résiste à faire ces changements, a-t-il observé. Pendant longtemps, presque 90 pour cent de notre mode de rémunération était à l'acte.»

Mais au-delà des ressources financières et matérielles, le Commissaire à la santé et au bien-être a estimé que le plus grand problème du système québécois de santé est celui de l'organisation.

Ce dernier a répété que le Québec prenait du temps à agir et qu'il était facile de constater que les décisions prises dans certaines provinces faisaient en sorte qu'elles s'amélioraient plus rapidement qu'au Québec.

«Le niveau d'informatisation, a observé M. Salois. Nous sommes à 35 pour cent et d'autres provinces sont à 70 pour cent. Nous avons un coffre à outil pour travailler et on n'utilise pas les outils à notre disponibilité.»

Sans entrer dans les détails, ce dernier a salué la «nouvelle philosophie» de l'Hôpital général Juif de Montréal, ce qui a permis d'augmenter de façon significative l'efficacité de l'établissement.

«Ils ont un bulletin de performance pour les spécialistes qui se présentent à l'urgence, a souligné M. Salois. Ils ont aussi déplacé la radiographie près de l'urgence. C'est des petits détails mais ils ont augmenté leur performance.»

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

ESTRIE

MAURICIE

Pour voir le bulletin complet ou pour d’autres vidéos de l’émission «Ça commence bien!», rendez-vous sur le site de V Télé.

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