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Dépistage du cancer du col de l'utérus : vers un test urinaire ?

Un test urinaire pour dépister le cancer du col de l'utérus?
Vonschonertagen via Getty Images

Fini les frottis? Des tests urinaires permettant de dépister les virus du papillome humain (VPH), responsables de la plupart des cancers du col de l'utérus, pourraient constituer une alternative acceptable aux frottis cervicaux traditionnels, selon une étude publiée ce mercredi 17 septembre dans la revue British Medical Journal.

Jusqu'à 80% des femmes sexuellement actives sont infectées par des VPH à un moment donné de leur vie mais seulement 10 à 20% développent une infection persistante qui, dans certains cas, peut déboucher sur un cancer du col de l'utérus.

Pour prévenir ce cancer, les femmes sont invitées à faire des frottis cervicaux tous les trois ans dans la plupart des pays occidentaux, soit dans le cadre de programmes de dépistages organisés comme au Royaume-Uni, soit dans le cadre de dépistages individuels comme en France.

Mais une partie des femmes échappent à ces dépistages par frottis qui ne peuvent être réalisés que par des professionnels de santé.

En compulsant les résultats de 14 études comparant l'efficacité des tests urinaires existants à ceux des frottis, des chercheurs britanniques ont trouvé des résultats assez similaires, avec toutefois un léger avantage aux frottis, indique l'étude.

Excellente sensibilité pour les cas négatifs

La sensibilité de ces tests est décrite comme "modérée" pour la détection des cas positifs et "élevée" pour repérer les cas négatifs. La proportion des cas positifs correctement identifiés était de 73% tandis que la sensibilité était de 98% pour les cas négatifs.

L'efficacité était meilleure lorsque le test portait sur la première urine du matin. Les études ont porté sur un total de 1.442 femmes sexuellement actives.

"La détection des VPH dans l'urine est une méthode non invasive, facilement accessible et acceptable pour les femmes", relèvent les auteurs qui estiment qu'elle peut améliorer le dépistage dans certains sous-groupes de la population féminine réticents à faire des frottis.

Ils reconnaissent toutefois que leurs résultats doivent être interprétés avec prudence en raison des variations existant entre les études et de l'absence "d'une méthode uniformisée de détection des VPH dans l'urine".

Dans un commentaire accompagnant l'étude, des chercheurs de Manchester relèvent que les tests urinaires pourraient également constituer des alternatives "bénéfiques et peu coûteuses" dans des pays à bas revenus et souffrant d'un manque d'infrastructures médicales.

Et le vaccin?

Deux jours plus tôt, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) se prononçait pour la vaccination contre les VPH, en milieu scolaire et éventuellement dès l'âge de 9 ans. "Les données internationales démontrent en situation réelle une efficacité vaccinale sur la prévalence des infections à papillomavirus, l'incidence des condylomes et des lésions pré-cancéreuses (grade B)", note le HCSP dans son avis à la la Direction Générale de la Santé (DGS).

La vaccination est pour l'instant recommandée chez les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu'à 19 ans révolus.

Mais le HSCP estime que la faible couverture vaccinale "ne permet pas de bénéficier de l'efficacité constatée dans d'autres pays" et propose en conséquence une "offre vaccinale en milieu scolaire", à l'instar de celle mise en place au Royaume-Uni et en Australie.

Il n'exclut pas non plus de recommander l'abaissement de 11 ans à 9 ans de l'âge de la vaccination «si cette mesure était susceptible de favoriser la mise en place d'un tel programme».

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