Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le dalaï-lama estime n'avoir pas besoin de successeur

Le titre de dalaï-lama pourrait s'éteindre
Tibetan spiritual leader the Dalai Lama gestures to devotees before he starts teaching on the fifth day of Kalachakra near Leh, India, Monday, July 7, 2014. Buddhist devotees from across the globe have arrived in this Himalayan region of Ladakh to attend the âKalachakraâ or Wheel of Time initiations by the Dalai Lama that began Thursday. (AP Photo/Tsering Topgyal)
ASSOCIATED PRESS
Tibetan spiritual leader the Dalai Lama gestures to devotees before he starts teaching on the fifth day of Kalachakra near Leh, India, Monday, July 7, 2014. Buddhist devotees from across the globe have arrived in this Himalayan region of Ladakh to attend the âKalachakraâ or Wheel of Time initiations by the Dalai Lama that began Thursday. (AP Photo/Tsering Topgyal)

Le titre de dalaï-lama, qui s'est transmis sans interruption ou presque depuis le Moyen-Âge, pourrait s'éteindre avec le 14e et actuel dalaï-lama, a affirmé dimanche le chef spirituel tibétain dans une entrevue accordée au journal allemand Welt am Sonntag.

La tradition « devrait avoir fait son temps » et « peut maintenant s'arrêter avec le 14e dalaï-lama, qui est très aimé », a-t-il déclaré en parlant de lui-même, selon une traduction anglaise de l'entretien.

Le chef bouddhiste semble séparer politique et spiritualité, expliquant que son institution « était importante, principalement en raison de son pouvoir politique ». « J'ai complètement renoncé au pouvoir en 2011 quand j'ai pris ma retraite », souligne-t-il.

« Si un 15e dalaï-lama venait et faisait honte à la fonction, l'institution du dalaï-lama serait ridiculisée. »

— le dalaï-lama

Sur le plan spirituel, « le bouddhisme tibétain ne dépend pas d'un individu », ajoute-t-il. « Nous avons une très bonne organisation avec des moines et des érudits hautement qualifiés. »

Dans la tradition religieuse tibétaine, le dalaï-lama est l'incarnation physique du Bodhisattva de la compassion, le Bouddha en devenir. Le titre de dalaï-lama existe depuis le 14e siècle et celui qui le détient est le chef spirituel et temporel des Tibétains. Son rôle est de présider aux destinées du peuple tibétain dans le respect de tous les êtres vivants.

Le dalaï-lama actuel, Tenzin Gyatso, a été nommé alors qu'il était âgé de 3 ans, en 1940. Forcé de s'exiler en Inde en 1959 devant la pression chinoise, il est reconnu pour son approche pacifique dans son combat pour faire respecter les droits de son peuple. Il a d'ailleurs reçu le prix Nobel de la Paix en 1989.

En 2011, il a renoncé à sa fonction de chef du gouvernement tibétain en exil afin d'occuper son rôle de chef spirituel à temps plein.

Moscou pire que Pékin

Au cours de l'entretien, le chef spirituel a vigoureusement critiqué les politiques du président russe Vladimir Poutine, qu'il qualifie d'« égocentrique ».

« Nous nous étions habitués [au fait] que le mur de Berlin soit détruit. Maintenant, le président Poutine veut le rebâtir. Mais il fait ainsi du mal à son pays. L'isolement est un suicide pour la Russie », a-t-il affirmé.

Étonnamment, le dalaï-lama semble considérer la Chine comme un moindre mal que la Russie. « La Chine veut faire partie du système global politique et est prête à accepter les règles internationales à long terme », explique-t-il.

Depuis l'invasion du Tibet par l'armée chinoise en 1950, de nombreux Tibétains dénoncent l'emprise de Pékin sur la région. Le dalaï-lama a lui-même dénoncé l'occupation militaire chinoise et les violations de droits de la personne commises qui en ont découlé.

Le dalaï-lama n'est pas le premier chef spirituel à critiquer Vladimir Poutine cette semaine. Dans une déclaration publiée sur son site web, le chef de l'Église orthodoxe ukrainienne qualifie le président russe de « nouveau Caïn », l'accusant d'être « possédé par Satan ».

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.