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Tony Accurso a organisé un cocktail de financement et posé avec Jean Charest

Tony Accurso pose avec Jean Charest
CEIC

MONTRÉAL - L'entrepreneur Antonio Accurso affirme que son entreprise a déjà été «barrée» de tout contrat avec Hydro-Québec en 2012 et il croit savoir que cela provenait d'une commande du bureau de la première ministre d'alors, Pauline Marois.

C'est ce qu'il a expliqué à la Commission Charbonneau, jeudi.

La commission a fait entendre des extraits d'écoute téléphonique dans lesquels Antonio Accurso parle avec son fils Jimmy, en septembre 2012. Son entreprise vient de recevoir une lettre d'Hydro-Québec la privant de toute possibilité de soumissionner pour un contrat ou un sous-contrat.

M. Accurso est furieux, puisqu'une de ses entreprises effectuait déjà des travaux pour Hydro-Québec et qu'il estimait y faire du bon travail. Il ne comprend pas et n'a pas d'explication.

Il a donc appelé ses amis Michel Arsenault, alors président de la FTQ, et Robert Abdallah, anciennement d'Hydro-Québec et de la Ville de Montréal, pour tenter de savoir pourquoi son entreprise était ainsi mise à l'index sans explication.

Toujours le 19 septembre 2012, mais plus tard, Antonio Accurso dira à M. Abdallah de ne plus rien tenter pour en savoir davantage, qu'il a lui-même «parlé à des proches du PQ» et qu'il a su que c'était «une commande politique» qui avait été faite à Hydro-Québec.

M. Accurso ne se souvient plus aujourd'hui qui au juste lui a dit cela, mais il se rappelle avoir appris que «c'est venu du bureau de Pauline Marois». Elle venait d'être élue le 4 septembre 2012.

«C'est le bureau de Pauline Marois qui aurait appelé à Hydro-Québec pour dire 'regarde, barre-le sur les chantiers'», a-t-il rapporté.

M. Accurso tenait à ce que cette interdiction de soumissionner pour Hydro-Québec ne s'ébruite pas, car cela risquait d'entacher la réputation de son entreprise et de susciter la méfiance.

«On n'avait rien fait de mal. Dans d'autres places, c'est mortel avoir une... Pourquoi t'es barré à Hydro-Québec? Ça ne se peut pas. Et si on est barré pour une raison politique, je trouve ça dégueulasse, cette affaire-là», a-t-il commenté.

Puis il a ajouté en riant: «je n'ai peut-être pas donné assez d'argent au PQ, là, je ne le sais pas».

Avec Jean Charest

M. Accurso n'a pas caché qu'il était «plus libéral que PQ».

Il a ainsi révélé avoir déjà participé à un cocktail de financement pour le Parti libéral du Québec en 2001.

La Commission Charbonneau a d'ailleurs diffusé une photo le montrant étreignant par l'épaule et le cou l'ancien premier ministre Jean Charest.

Sur la photo, on peut lire une note de Jean Charest: «Cher Tony, merci pour l'appui. Amitiés. Jean Charest 2001.»

La photo a été prise à son restaurant de Laval, a-t-il précisé.

«Ça m'a été demandé de financer un cocktail et puis, c'est le Parti libéral, ce n'est pas moi qui me suis occupé de cette activité-là, mais j'ai fourni la place pour qu'eux autres viennent», a-t-il expliqué.

Son témoignage se poursuivra vendredi matin.

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