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Champions de l'austérité, les libéraux se réunissent dans un hôtel luxueux

Champions de l'austérité, les libéraux se réunissent dans un hôtel luxueux
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LA MALBAIE - Le paradoxe était frappant. Alors que le gouvernement Couillard s'apprête à imposer d'importantes compressions à l'appareil étatique de la province, son caucus s'est réuni dans le cadre enchanteur du Manoir Richelieu, à La Malbaie, pour préparer sa rentrée parlementaire.

En effet, c'est dans cet hôtel luxueux annexé au casino de Charlevoix, sur les berges du fleuve Saint-Laurent, que l'aile parlementaire du PLQ tient son caucus présessionnel jeudi et vendredi.

Questionné sur le sujet, le premier ministre Philippe Couillard a affirmé que, malgré les apparences, l'endroit était l'hôtel le moins cher dans la région pouvant répondre aux besoins d'une telle délégation. «Il se trouve en fait, et c'est surprenant, que c'est l'établissement le moins coûteux qu'on a trouvé», a-t-il dit, soulignant que son gouvernement a fait des demandes de soumissions aux établissements de la région.

L'équipe du premier ministre n'était pas en mesure de dévoiler le coût final de l'événement, toujours en cours. Mais un calcul rapide, confirmé par l'équipe du premier ministre, porte le coût à plus de 100 000$. Le montant inclut 250 chambres, les per diem, la location des salles et la sécurité assurée par la Sûreté du Québec. Les coûts des caucus parlementaires sont assumés par les contribuables.

L'entourage du premier ministre précise que les ministres ont profité de l'occasion pour rencontrer différents élus locaux.

Austérité au menu

À la veille d'un automne qui s'annonce chaud, ce sont les compressions à venir qui ont retenu l'attention dans les corridors du Manoir Richelieu.

Le premier ministre Couillard a brossé un sombre tableau de l'état des finances publiques, dressant un parallèle avec les situations critiques de 1982 et de 1997. Dans les deux cas, le gouvernement avait été forcé de prendre des mesures draconiennes pour redresser les finances.

En 1982, les coupes de salaire dans la fonction publique par le gouvernement de René Lévesque avaient empoisonné des années durant le climat social. Quinze ans plus tard, en 1997, les mises à la retraite massives avaient porté un dur coup au réseau de la santé.

«Voilà les expériences passées qu'on ne veut pas répéter», a argué M. Couillard.

La fin du MRI?

Une des victimes potentielles des compressions budgétaires pourrait être le ministère des Relations internationales (MRI). Le Devoir rapportait jeudi matin qu'un scénario est à l'étude pour rétrograder le MRI au rang de secrétariat.

À son arrivée au caucus parlementaire, le premier ministre n'a pas nié que cette possibilité soit envisagée, sans toutefois confirmer la nouvelle.

«Sur cette question, je vais être bien clair, toutes les pistes actuellement sont soulevées, il n'y a pas de pierre qui n'est pas retournée. On entre dans une période où, on le voit avec vos questions, il va y avoir constamment des hypothèses de travail, des questions et on ne commencera pas à entrer dans les détails avant que les décisions soient annoncées», a déclaré Philippe Couillard.

En point de presse en après-midi, la ministre Christine St-Pierre n'a pas pu promettre que son ministère ne sera pas transformé en secrétariat.

La ministre a qualifié la rumeur de débat de structures. Peu importe le nom, le mandat de l'organisme demeurera le même, a promis Christine St-Pierre. «Il n'est pas question pour nous d'abdiquer sur l'importance de notre mission sur la scène internationale», a-t-elle soutenu.

Nombreuses compressions

Le MRI n'est pas le seul à faire face à des compressions budgétaires. Le gouvernement Couillard veut dégager des économies de 3,2 milliards$ d'ici l'an prochain. La Commission permanente de révision des programmes proposera des réformes ou l'abolition de programmes afin de dégraisser l'État québécois.

À la Santé, le ministre Gaétan Barrette a confirmé que son ministère cherche à faire des économies. «On espère aller chercher à hauteur de 220 millions$ avec cet exercice-là», a-t-il dit.

Toutefois, une consigne «très claire» a été donnée au réseau pour que «l'effort d'optimisation» soit fait «sans toucher aux services», a soutenu le ministre de la Santé.

De son côté, la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a répété le mantra du gouvernement: tout est sur la table pour parvenir à rétablir l'équilibre budgétaire en 2015-2016. Cela inclut les frais des garderies à 7$, qui pourraient augmenter au-delà de la simple inflation.

«Si ça passe par les tarifs, ce seront les tarifs, si ça passe par le financement, ce sera par le financement», a-t-elle dit.

Finalement, le ministre des Affaires municipales s'est dit en faveur d'une révision de tous les régimes de retraite publics, dans la foulée du projet de loi 3. «Tout ce qui s'appelle régime de retraite public doit faire l'objet d'un examen, notamment sur la question du financement, a dit Pierre Moreau, pour savoir est-ce qu'ils sont capitalisés correctement.»

Avec la Presse canadienne

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