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Commission Charbonneau: les grandes amitiés de Tony Accurso

Commission Charbonneau: les grandes amitiés de Tony Accurso
Capture d'écran

La procureure en chef Sonia LeBel s'intéresse aux liens que Tony Accurso a tissés au fil du temps avec différents hommes d'influences, dont l'ex-patron de la FTQ Louis Laberge ou encore l'ex-directeur-général de Montréal Robert Abdallah, tout en revenant sur ses débuts en affaires.

Un texte de Bernard Leduc et François Messier

L'entrepreneur fort médiatisé a d'abord expliqué que c'est son père, immigrant italien, qui a fondé la compagnie Louisbourg sur laquelle il a bâti son empire.

M. Accurso, né, lui, à Montréal, affirme avoir travaillé aux côtés de son père jusqu'à son décès au début des années 1980, alors même qu'il poursuivait ses études. Il a expliqué avoir fait ses études primaires en français puis son secondaire aux États-Unis, à l'académie militaire Jr West Point à Cornwall-on-Hudson, avant de revenir au pays pour faire des études de génie civil à l'Université Concordia.

« Rapidement, j'ai réalisé que, pour réussir, on ne peut pas faire comme les autres. Il faut que je m'enligne dans mon avenir pour faire des grands chantiers, aller dans des types de travaux que pas beaucoup d'entrepreneurs vont faire parce qu'ils ont peur. » — Tony Accurso

Il s'est alors lancé à plein temps dans la construction dans les années 1970 et a fait le choix, par ambition, d'orienter l'entreprise vers des projets d'envergure, comme des tunnels ou encore des travaux à la Baie-James. Il s'initie alors au fonctionnement des grands chantiers mais aussi à la mécanique des appels d'offre : « C'est le nerf de la guerre ».

C'est vers cette époque qu'il rencontre, par l'entremise de son père, Jean-Claude Desjardins et Paul-Émile Sauriol, fondateurs de ce qui deviendra Dessau, une firme souvent nommée devant la commission Charbonneau.

Puis, vers 1980, il fera la connaissance de Marcel Melançon, son futur associé dans Construction Marton, qui lui présentera Louis Laberge, alors président de la FTQ et futur fondateur du Fonds de solidarité.

Il soutient que c'est avec réticence qu'il a accepté que M. Mélançon le présente au président de la FTQ, se défiant alors du pouvoir syndical alors à son zénith sur les chantiers. Il m'a dit : « Vous avez tellement de choses en commun, tu devrais, Tony, t'asseoir avec ce gars-là : vous avez les mêmes objectifs ».

« Franchement, j'avais peur. J'avais 28 ans, M. Laberge avait un certain âge, beaucoup d'expérience. Et faire face à M. Laberge, dans ces années-là, c'était quelque chose. » — Tony Accurso

Tony Accurso n'a pas tari d'éloges à l'endroit de Louis Laberge qui, provocateur, lui a lancé d'entrée de jeu, après lui avoir demandé si ses affaires étaient profitables : « parfait : ceux qu'ils ne font pas d'argent, je préfère les laisser à la CSN! ».

« C'était vraiment une belle rencontre », a-t-il laissé tomber, disant que l'objectif de M. Laberge était qu'émerge enfin une grosse entreprise de construction québécoise, dans un marché alors dominé par des compagnies étrangères, avec des travailleurs biens payés et bien formés.

Vers la même époque il a fait la connaissance de Robert Abdallah, alors à l'emploi d'Hydro-Québec sur le chantier de Manic 5. L'homme sera par la suite directeur général de Montréal (2003-2006) avant de diriger une filiale de Simard-Beaudry (2008 à 2011), une entreprise de M. Accurso.

MM. Laberge et Abdallah deviendront rapidement ses bons amis.

C'est finalement en 1984 qu'il prend la tête de Louisbourg. Jusqu'alors, a-t-il précisé, les leviers décisionnels étaient entre les mains de son père. L'entreprise comptait alors entre 100 et 125 employés et avait un chiffre d'affaires de 15 à 20 millions $ par année.

Tony Accurso s'est incidemment montré surpris lorsque la procureure LeBel lui a demandé si en 1964, son père, alors à la tête de Louisbourg, n'avait pas été reconnu coupable de collusion avec cinq autres entreprises en lien avec des contrats de la Ville de Montréal. « Personne ne m'a amené ça à mon attention », a-t-il laissé tomber, sans plus.

Sujets à aborder

  • ses relations avec la FTQ-Construction, le Fonds de solidarité FTQ, le bras immobilier du Fonds de solidarité, la Fraternité interprovinciale des employés en électricité (FIPOE) et « différents officiers de ces entités »;
  • le financement des partis politiques, tant provinciaux que municipaux;
  • ses activités dans la grande région de Montréal (sauf Mascouche et Laval);
  • les différents contrats publics de construction obtenus du gouvernement provincial;
  • l'utilisation du bateau communément appelé le Touch;
  • ses liens, le cas échéant, avec des personnes liées au crime organisé;
  • les partenariats public-privé;
  • ses activités commerciales avec Hydro-Québec.
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