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Dans l"Etat nounou" de Singapour, les sports extrêmes sont sans danger

Dans l"Etat nounou" de Singapour, les sports extrêmes sont sans danger

Un saut dans le vide, dangereux? A Singapour, cette discipline se pratique en intérieur dans le plus grand simulateur de chute libre au monde en toute sécurité, comme d'autres sports appréciés des amateurs de sensations fortes dans l'"Etat nounou" d'Asie.

Lorsque Choo Yixuan, une Singapourienne de 13 ans, vient trois fois par semaine faire une pause dans son emploi du temps chargé, rythmé par ses cours et ses entraînements de natation, elle saute dans le vide, sans parachute.

Mais ses parents n'ont pas à s'inquiéter: le grand tunnel transparent aussi haut qu'un bâtiment de plusieurs étages dans lequel elle se jette est une soufflerie verticale géante qui retient son corps, lui permettant de vivre les sensations d'un parachutiste en vol.

Ce qui est extrême, c'est surtout le niveau de sécurité.

"Je ne vois rien d'+extrême+ à sauter dans le vide en intérieur, en réalité c'est très, très sûr", reconnaît l'adolescente qui étudie à l'école des sports d'élite de Singapour et aspire à devenir nageuse professionnelle.

Les sports extrêmes ont provoqué aux Etats-Unis en 2010-2011 quatre millions de blessures, dont 11% à la tête et au cou, selon une étude réalisée plus tôt dans l'année par l'Université américaine de médecine du Michigan.

Une tel bilan serait inacceptable à Singapour, petite île très urbanisée d'un peu plus de cinq millions d'habitants, surnommé l'"Etat-nounou" d'Asie en raison de la politique du gouvernement jugée protectrice à l'excès.

Malgré son prix élevé (99 dollars de Singapour, soit 60 euros, pour deux sauts dans le vide de 45 secondes), le simulateur de chute libre iFly rencontre un grand succès avec plus de 150.000 visiteurs depuis l'ouverture en 2011 de cette installation unique dans la ville-Etat.

Des sports pratiqués ailleurs en pleine nature sont adaptés ici au milieu artificiel: on dévale des pistes enneigées dans une "station de ski" en intérieur ou on fait du ski nautique tiré par un téléski sur un étang.

"Les jeunes générations de Singapouriens sont à la recherche de sports extrêmes qui offrent des expériences exaltantes, tout en calculant les risques encourus", déclare à l'AFP Lawrence Koh, qui a créé iFly à Singapour.

L'un de ces amateurs, Vernon Quek, un pasteur chrétien de 28 ans, vient toutes les semaines chez iFly pour pratiquer "Dynamic 4 Way", une forme de saut dans le vide synchronisé. S'ils s'effectuent sans avion ni parachute, ces sauts exigent des connaissances similaires, assure-t-il: "il est important de maîtriser les positions de base".

"Ensuite, pouvoir voler à toute vitesse autour du tunnel, en contrôlant ses mains, ses pieds, son corps... C'est juste génial", raconte le jeune pasteur.

Et ce n'est pas sans risque... mesuré: il a ainsi vu ses chaussures aspirées par la soufflerie quand il ne les avait pas lacées assez serrées.

Autre amateur de sensations fortes, Greg Pavlov, un Australien de 22 ans expatrié à Singapour, estime que les sports extrêmes se développent à grande vitesse dans la petite cité-Etat.

"Le potentiel est important. Il n'y a pas beaucoup de terrains à Singapour, mais (ces) endroits montrent qu'on peut aussi pratiquer des sports de plein air sur de petits espaces", raconte à l'AFP le jeune venu au complexe Ski360Degree pour faire du wakeboard: il glisse sur une planche, tiré par un câble de téléski qui fait le tour de l'étang, sur un circuit de 650 mètres permettant d'atteindre une vitesse allant jusqu'à 58 km/h.

"Nombre de nos clients voient les sports nautiques pratiqués hors mer comme une alternative plus sûre, dans un environnement plus contrôlé", déclare Roy Teo, directeur exécutif du complexe.

Mais dans ce pays tropical humide et pluvieux, les clients aimeraient encore plus pratiquer le ski nautique à l'intérieur d'un bâtiment.

"Je pense que les habitants de Singapour adoreraient que cette activité existe à l'intérieur. Nous avons du mal à vivre sans air conditionné", relève Téo.

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