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Anglais intensif obligatoire en 6e année: Bolduc prêt à des «exceptions»

Anglais intensif obligatoire en 6e année: Bolduc prêt à des «exceptions»
kaan tanman via Getty Images

Le ministre de l'Éducation du Québec compte toujours rendre obligatoire l'enseignement intensif de l'anglais en 5 ou en 6e année du primaire, mais se montre ouvert à « des exceptions ».

Yves Bolduc a réitéré sa position mercredi, dans la foulée d'un avis que lui a fait parvenir le Conseil supérieur de l'éducation. L'organisme « ne recommande pas au ministre de rendre obligatoire cette formule ».

« C'est la position que j'avais prise en disant, vous savez, on peut rendre obligatoire, avec des exceptions », a néanmoins plaidé M. Bolduc.

« Pour moi, le plus important, c'est le bien de l'élève. Et on sait que dans certains secteurs, possiblement que ça ne pourrait pas s'appliquer, mais dans la grande majorité des écoles au Québec, l'anglais devrait être obligatoire. »

Dans son avis rendu public mercredi, le Conseil salue le fait que l'enseignement intensif de l'anglais en 5e ou 6e année du primaire « augmente et concentre » le temps consacré à la langue seconde.

Il souligne cependant que « certaines autres conditions doivent être remplies » pour que le programme « porte ses fruits sans répercussions sur les autres matières ». Parmi celles-ci:

  • les spécialistes et les titulaires affectés au programme intensif doivent être adéquatement formés et soutenus pour enrichir le programme d'anglais et développer des situations d'apprentissage plus riches dans les autres matières;
  • ils doivent travailler en complémentarité dans l'esprit du Programme de formation de l'école québécoise avec une approche pédagogique appropriée et le soutien de l'équipe-école;
  • ils devraient être en mesure de répondre aux besoins de tous les types d'apprenants.

Le Conseil supérieur de l'éducation souligne cependant qu'à défaut de réunir toutes les conditions d'efficacité, « l'enseignement intensif est du temps mal investi ».

« Si les ressources sont insuffisantes pour soutenir adéquatement les élèves à risque et les EHDAA, on crée sur eux, sur leurs parents et sur les enseignants concernés une pression indue », précise le Conseil. « C'est pourquoi il ne recommande pas au ministre de rendre obligatoire cette formule. »

« Par contre, il lui recommande de soutenir les écoles qui désirent l'implanter (après qu'elles aient analysé leurs besoins en fonction de leur milieu), pour qu'elles s'assurent de mettre en place toutes les conditions requises », poursuit l'organisme.

Le Conseil ajoute qu'il faut tenir compte que l'implantation du programme d'anglais intensif pourrait compromettre d'autres projets particuliers proposés par les écoles (programme d'éducation internationale, concentration en sports ou en arts, etc.) et que le ministère devrait « encourager et soutenir » d'autres initiatives qui bonifient l'enseignement de l'anglais.

« Le Saguenay-Lac-Saint-Jean n'est pas dans le même situation que Montréal », commente le président du Conseil, Claude Lessard. « Il faut donc ne pas faire du mur à mur, [mais] laisser chaque milieu scolaire, chaque commission scolaire, chaque établissement, chaque conseil d'établissement, chaque équipe enseignante faire son cheminement par rapport à cette bonne idée, mais dont il faut à la fois soigner la mise en œuvre et prendre en compte la réalité des différents milieux. »

Le Conseil souligne qu'à l'heure actuelle, le temps consacré à l'enseignement de l'anglais « n'est pas suffisant et est trop dispersé pour développer les compétences au niveau visé » et que les approches pédagogiques utilisées demeurent « trop souvent centrées sur l'enseignement explicite de la grammaire ». L'enseignement d'une langue seconde, dit-il, devrait d'abord « développer des automatismes et des compétences à l'oral en abordant la langue comme outil de communication ».

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