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Bloc québécois: André Bellavance siégera comme indépendant

Bloc québécois: André Bellavance siégera comme indépendant
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Le député bloquiste de Richmond-Arthabaska, André Bellavance annonce qu'il quitte le Bloc québécois pour siéger à titre de député indépendant jusqu'à la fin de son mandat.

En conférence de presse à Victoriaville, le député a expliqué que ses visions ne concordent pas avec celles de son nouveau chef, Mario Beaulieu.

Affirmant avoir rencontré à deux reprises Mario Beaulieu et discuté avec lui, André Bellavance a expliqué en être arrivé à la conclusion qu'il valait mieux pour lui de quitter le Bloc en raison des divergences d'opinions importantes qui persistent entre lui et son chef.

« La vision et les orientations concernant l'avenir du Bloc Quebecois [sous la direction de Mario Beaulieu] sont diamétralement opposées aux miennes. »

— André Bellavance

Sous la direction de Mario Beaulieu, le député de Richmond-Arthabaska affirme ne plus reconnaître le Bloc québécois dans lequel il s'est engagé en 2000.

Il assure au passage ne pas être à la tête d'une rébellion au sein du parti et ne pas remettre en question la victoire de Mario Beaulieu lors de la course à la direction du parti, en juin dernier.

Dans un communiqué, le bureau d'André Bellavance explique que le député comprend « qu'un nouveau chef veuille effectuer un virage, mais il ne désire pas le suivre dans cette voie ».

Assurant ses électeurs qu'il poursuivra néanmoins son mandat jusqu'au bout à titre de député indépendant, André Bellavance a ajouté qu'il ne se portera pas candidat aux prochaines élections fédérales et qu'il ne se joindra à aucun autre parti politique à Ottawa.

« Ma première loyauté va envers les électrices et électeurs de Richmond-Arthabaska et je tiens à les assurer de mon dévouement indéfectible pour continuer à les représenter comme je l'ai toujours fait en défendant et portant leurs dossiers avec rigueur et acharnement. »

— André Bellavance

Parmi les raisons qui l'incitent à quitter le parti, André Bellavance a évoqué le départ remarqué, il y a deux semaines, du député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-François Fortin.

Ce dernier a claqué la porte du parti en dénonçant l'intransigeance et l'approche unidimensionnelle de son chef, Mario Beaulieu. M. Fortin, qui siège désormais comme indépendant, accusait son chef de tenter de détourner la vocation du Bloc québécois.

Chasse aux sorcières

André Bellavance a également dénoncé la « chasse aux sorcières » dont sont victimes ses partisans et collègues au sein du parti, notamment sur les réseaux sociaux. Selon lui, plusieurs d'entre eux sont l'objet d'intimidation et d'autarcisation par les partisans du chef Mario Beaulieu qui les accusent de ne pas être « assez souverainistes pour être au Bloc québécois ».

« Je n'adhère pas au " Crois ou meurs " et je crains que l'entourage du nouveau chef ait amorcé une chasse aux sorcières qui vise à écarter ceux qu'ils qualifient encore de " pro-Bellavance " », écrit André Bellavance dans un communiqué.

Plus que deux députés

Avec le départ d'André Bellavance, le seul parti souverainiste à Ottawa ne détient plus que deux députés à la Chambre des communes : Claude Patry (Jonquière-Alma) et Louis Plamondon (Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour).

Rappelons que quelques jours après le départ bruyant de Jean-François Fortin, des rumeurs persistantes rapportaient que le député bloquiste de Jonquière-Alma, Claude Patry, s'apprêtait lui aussi à quitter le parti.

M. Patry a mis fin aux rumeurs peu de temps après en annonçant qu'il terminerait son mandat comme député bloquiste, mais qu'il ne se présenterait pas lors des prochaines élections fédérales d'octobre 2015.

Quant à Louis Plamondon, troisième député du Bloc québécois toujours en poste à Ottawa, il assure qu'il demeurera député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour pour le Bloc québécois et qu'il maintient son appui au chef du parti, Mario Beaulieu.

« Le changement de ton est en réalité un discours exclusif et je continue à croire que le Bloc Québécois se doit d'être une coalition de souverainistes et de tous ceux qui sont dédiés à l'avancement du Québec. Il était aussi impératif que le nouveau chef pose des gestes rassembleurs dès son élection. Force est de constater son échec [...] »

— André Bellavance

Mario Beaulieu ne fait pas l'unanimité

Le climat est houleux au sein du parti depuis l'arrivée de l'ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Mario Beaulieu, à la tête du Bloc québécois, en juin dernier. Sa candidature ne faisait d'ailleurs pas l'unanimité au sein du parti. Les membres du caucus avaient plutôt donné leur appui au député André Bellavance.

Mario Beaulieu avait promis quant à lui de remettre la souveraineté du Québec au centre du discours du Bloc québécois appelé à devenir, selon lui, le moteur de la relance souverainiste au Québec. Une vision que ne partageaient pas certains de ses collègues, dont André Bellavance, qui briguait lui aussi la direction du Bloc lors de la course à la chefferie de l'été.

Le parti avait également connu une crise en septembre 2013, sous la direction de Daniel Paillé, avec l'expulsion du caucus de la députée d'Ahuntsic, Maria Mourani, en raison de son opposition au défunt projet de charte des valeurs québécoises proposé par le gouvernement péquiste de Pauline Marois.

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