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The Posterz : « Rien à faire du bling-bling et du gangtsa »

The Posterz : « Rien à faire du bling-bling et du gangtsa »
Yannick Fornacciari

MONTRÉAL - La nouvelle sensation hip-hop montréalaise The Posterz commence sérieusement à se démarquer au Québec, en plus de faire de petites vagues de l’autre côté de l’Atlantique. Après avoir diffusé un EP intitulé Starships & Dark Tints à l’automne 2013, les trois jeunes rappeurs anglophones reviendront bientôt à la charge avec du nouveau matériel. Rencontre.

Dans un petit labo semi-fini d’un studio bien connu de la rue Papineau, Husser (voix, beatbox), Kris the $pirit (voix) et Joey Sherrett (ou Sir Share-it, réalisation, clavier, voix additionnelle) ont à leur disposition un ordi, quelques machines et des micros. Ça semble suffisant pour peaufiner pendant des heures des beats issus de leurs instruments (basse, clavier, percussions) et de divers sons pigés à droite et à gauche.

Le Huffington Post Québec en parlait en janvier, The Posterz a une signature unique à Montréal. Un rap juste assez sale et brillant. Du côté des paroles, rien de vraiment sensationnel, mais les gars évitent du moins les plus gros clichés associés au genre. Bien sûr, leur travail évoque parfois A$AP Rocky ou encore Lil Wayne (qui trimbale son lot de clichés), mais on ne pourrait aller plus loin dans les comparaisons de toute façon.

« Ancré dans le réel »

« Il y a tellement de merde qui est véhiculée en ce moment dans le rap, affirme Joey Sherrett, assis devant l’ordinateur. C’est comme si la musique devenait secondaire. On aime le hip-hop et, évidemment, certaines caractéristiques viennent avec le style. Mais on en a rien à foutre du bling-bling vide ou du gangsta rap ridicule. Le genre est rempli de faussetés qui dénaturent complètement la musique. On veut juste faire autrement. »

En jasant du hip-hop et de leur travail, il est évident que les gars de Posterz ont déjà réfléchi au prochain EP qu’ils proposeront dans quelques mois, même s’ils disent que le processus créatif est alimenté par une très grande spontanéité.

« On veut continuer de proposer des textes évocateurs du quotidien, indique Husser, au milieu d’un nuage de boucane qui sent le made in Québec. Même si c’est du rap, je pense qu’il y a place à un peu de spirituel et de trucs ancrés dans le réel. »

« Par exemple, on va sortir bientôtun morceau qu’on a déjà joué sur scène. Ça s’appelle FTP (acronyme de Fuck the Police) et ça raconte l’histoire d’une altercation policière que j’ai moi-même vécue. »

Rage Against the Machine et TV on the Radio

Côté musique, du changement est à envisager. Le nouveau matériel à paraître en novembre sera moins mechanical, plus organique. Et ici, le terme est bien employé. Plus d’instruments sont à prévoir. Une palette de sons dérivés des voix sera notamment intégrée aux arrangements. On pourrait dire que ça ramène les sonorités numériques à une dimension plus humaine. Dans les quelques maquettes entendues lors de l’entrevue, on sent un certain flirt avec le « tribalisme », ou quelque chose qui rappelle le travail de Kayne West. Plus instruments sont au programme également.

Chose certaine, The Posterz a déjà envie d’essayer autre chose. Les beats très efficaces de Starships & Dark Tints demeurent, certes, mais ils se mélangent à des lignes de basse, percussions, clavier, orgue, ce qui donnent un rendu qui se distingue des pièces précédentes comme Those Days, The Bass Song et All I Know.

Les gars soulignent l’importance des groupes Rage Against the Machine ou encore TV on the Radio pour expliquer en partie les influences rock dans leur nouveau travail.

Sous les projecteurs

Au fur et à mesure de leurs apparitions scéniques, le trio s’améliore en concert (les gars ont donné plusieurs spectacles ces derniers mois, dont le Festival d’été de Québec, le Festival de Jazz de Montréal et le MEG). Il faut admettre que la performance en salle n’était pas leur plus grande force aux premiers balbutiements du groupe, The Posterz étant au départ formé d’artistes préoccupés d’abord par le boulot en studio.

Le trio a aussi été l’une des belles surprises de la programmation du nouveau festival La Grosse Lanterne, à Béthanie le 9 août et leur présence sur les planches a semblé plaire à pas mal de festivaliers.

À compter de novembre, The Posterz visitera la Suisse et la France. Plus tard, le groupe devra également passer quelque temps en Angleterre. Il continuera bien entendu à donner des concerts çà et là au Québec.

Considérant les commentaires extrêmement positifs qui se font de plus en plus nombreux (mentionnons le texte élogieux du magazine web français les Inrocks) à leur endroit, on ne peut que se convaincre que la formation The Posterz n’a pas fini de faire jaser.

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