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Le Bloc québécois ne devait être qu'un «one shot», dit Lucien Bouchard

Le Bloc québécois ne devait être qu'un «one shot», dit Lucien Bouchard

MONTRÉAL - La présence du Bloc québécois (BQ) à Ottawa ne fait que diluer le pouvoir politique du Québec, croit l'ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard, qui rappelle que la création du parti visait à préparer le terrain à la victoire du camp du «Oui» lors du référendum de 1995.

Sans s'immiscer dans la controverse entourant l'actuel chef Mario Beaulieu, le fondateur du Bloc a affirmé mercredi que ce parti ne devait être qu'un «one shot».

M. Bouchard a fait ces commentaires en marge d'un visionnement de presse du documentaire «Nation, huis clos avec Lucien Bouchard», réalisé par Carl Leblanc.

En étayant ses arguments, l'ex-premier ministre du Québec a rappelé qu'un des slogans bloquistes du scrutin de 1993 était qu'il s'agissait de la «première et dernière» campagne de la formation politique.

D'après M. Bouchard, l'élection massive de députés du Bloc au fil des années a miné le nombre de députés québécois au sein du cabinet du gouvernement fédéral.

Le fondateur du parti a cependant refusé de commenter les tuiles qui s'abattent sur M. Beaulieu depuis son accession à la direction du Bloc, qui ne comptera que deux députés pour entamer la campagne électorale de 2015.

Par ailleurs, s'il se dit toujours nationaliste, M. Bouchard ne croit pas qu'il verra un autre référendum sur la souveraineté du Québec de son «vivant». Il croit également que le camp du «Oui» serait perdant si un troisième référendum devait se tenir prochainement.

L'ancien premier ministre péquiste y fait d'ailleurs allusion dans le documentaire, affirmant que le «ressort» était été brisé du côté souverainiste depuis la défaite de 1995.

Une autre stratégie en 1995

Le résultat de la campagne référendaire de 1995 aurait pu être bien différent si deux référendums avaient été proposés aux Québécois, estime l'ex-premier ministre québécois Lucien Bouchard.

Celui qui était chargé de négocier l'entente de partenariat avec le Canada si le «Oui» l'emportait a révélé qu'il avait plaidé en faveur de cette stratégie — sans succès — auprès du premier ministre de l'époque, Jacques Parizeau.

En marge d'un visionnement de presse du documentaire «Nation, huis clos avec Lucien Bouchard», ce dernier a expliqué mercredi qu'il voulait que le camp du «Oui» obtienne le mandat d'aller négocier la souveraineté du Québec en offrant au Canada un partenariat économique et politique.

Un deuxième référendum aurait ensuite eu lieu après une mise à jour des négociations entre les parties impliquées, une stratégie, qui, selon M. Bouchard, aurait incité plus de Québécois à se prononcer en faveur de la souveraineté.

Le documentaire réalisé par Carl Leblanc — après 22 heures d'entrevues réparties sur cinq jours — revient sur plusieurs moments marquants de la carrière de M. Bouchard, comme la campagne référendaire de 1995, son amitié brisée avec Brian Mulroney, son départ du Parti progressiste-conservateur en 1990 ainsi que la fondation du Bloc québécois la même année.

L'ancien premier ministre, qui dit maintenant comprendre pourquoi M. Parizeau l'avait tenu à l'écart le soir du 30 octobre 1995, dévoile même une partie du discours qu'il aurait prononcé si le camp du «Oui» l'avait emporté.

Revenant sur sa relation avec M. Mulroney, M. Bouchard explique notamment que des amis ne devraient pas faire de la politique ensemble si leurs opinions sont différentes sur certains principes.

Selon lui, il est impossible de réparer les blessures qui ont empoisonné l'amitié des deux hommes au fil des années.

Le documentaire sera diffusé sur les ondes de Télé-Québec le 25 août prochain.

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