Se sentant délaissée par le Québec, la municipalité de Blanc-Sablon, en Basse-Côte-Nord, envisage de faire plutôt partie de Terre-Neuve-et-Labrador.
La Basse-Côte-Nord est isolée du reste du Québec, à tel point que la fierté de plusieurs résidents pour le fleurdelisé s'effrite au vent. Leur coeur se trouve maintenant de l'autre côté, à Terre-Neuve-et-Labrador. Le maire de Blanc-Sablon, Armand Joncas, évalue l'option de quitter le Québec.
La Basse-Côte-Nord compte environ 6000 habitants. Plus de 80 % de la population parle anglais. Ses 15 collectivités sont reliées par l'eau et par un bout de route, la 138, inachevée sur près de 500 kilomètres entre Vieux-Fort et Kegaska. C'est la source de tous les problèmes d'identité, selon le maire de Blanc-Sablon.
« Comme entreprise, c'est frustrant parce que notre province ne s'occupe pas de nous autres. On est mieux servis par Terre-Neuve », estime Blandine Jones, propriétaire de l'épicerie Barney's, à Blanc-Sablon.
Le maire de Blanc-Sablon ajoute que les mégaprojets au Labrador et à Terre-Neuve font aussi de l'oeil aux gens de la région. « Notre économie roule quand celle de Terre-Neuve roule, pas celle du Québec », dit-il.
Incapable de trouver de l'emploi au Québec, Joshua Jones, un résident de Blanc-Sablon, en cherche à Terre-Neuve. « C'est plus facile. Il y a moins de voyage et normalement ça coûte moins », explique-t-il.
Les résidents de Blanc-Sablon ne savent plus quels dieux implorer pour pouvoir poursuivre leur route au-delà du cul-de-sac de la 138.
Lorsqu'on a demandé au premier ministre du Québec ce qu'il répondait aux autorités de Blanc-Sablon, Philippe Couillard a été sans appel : « La réponse, c'est que le territoire du Québec reste comme il est. »
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