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Pierre Lapointe offre une prestation inoubliable à la Virée classique (CRITIQUE)

Pierre Lapointe offre une prestation inoubliable à la Virée classique (CRITIQUE)
Courtoisie

Huit chansons. C’est tout ce qu’il a fallu à Pierre Lapointe et à l’organiste Jean-Willy Kunz pour marquer à jamais les spectateurs réunis à la Maison symphonique, lors de la Virée classique.

Avant de plonger dans le répertoire de l’auteur-compositeur- interprète, l’organiste a déployé tout le potentiel dramatique de son instrument en débutant la représentation de 45 minutes avec la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur de Jean-Sebastien Bach.

Au son des cloches, Lapointe est apparu, habillé d’un long manteau rouge, de pantalons très ajustés et de souliers lustrés. Il a débuté son tour de chant avec La date, l’heure, le moment, la pièce qui lui avait permis de faire la connaissance de Jean-Willy Kunz, lors de l’enregistrement de l’album Punkt. À la fois intime et pleine d’ampleur, la chanson avait quelque chose de divinement solennel.

Le duo a poursuivi avec La Place des Abbesses, un titre que Lapointe a avoué ne pas avoir chanté depuis 10 ans. D’un naturel guilleret, la chanson semblait encore plus joviale et rigolote qu’à l’origine, grâce à l’enrobage musical de l’orgue. Visiblement heureux de vivre cette expérience, Lapointe s’amusait et dansait sur les portions instrumentales, pendant que les spectateurs réalisaient à quel point ses chansons réussissent à traverser le temps, plutôt que de répondre à la mode du moment.

Durant Monsieur, un nuage de ouate est venu envelopper la Maison symphonique. Les notes aiguës de l’orgue soulignaient chaque parole et chaque sentiment de la chanson. Il était alors impossible de ne pas succomber à la version de Nous restions là, une œuvre d’une délicatesse et d’une fragilité qui transperce les cœurs. La présence de l’instrument permettait cette fois d’accroître la force du sentiment amoureux déjà majestueux dans le texte.

La suite du spectacle a pris une tournure plus joyeuse, alors que Lapointe a entonné Columbarium, le premier succès, selon lui, de sa carrière de chanteur populaire. L’accompagnement venait concrétiser l’atmosphère étrange et baroque de la chanson avec grand doigté.

L’interprète a ensuite rappelé aux spectateurs qu’il avait d’abord songé devenir comédien (il a été mis à la porte de l’école de théâtre du Cégep de St-Hyacinthe avant de se lancer en musique), en rendant un bref hommage musical au dramaturge Bertol Brecht et au compositeur Kurt Weill, à qui l’on doit L’Opéra de Quat’Sous.

Charmant moment.

La reprise de La chanson de Bilbao a donné un mariage plus ou moins heureux entre le caractère sérieux des arrangements musicaux et la légèreté de l’air d’origine. Lapointe s’est également enfargé dans le flot de paroles de la chanson, démontrant ainsi le risque de monter un spectacle sans pouvoir le roder comme ses tournées habituelles.

Le tout s’est terminé dans l’allégresse du Bar des suicidés, où les acolytes ont démontré que les chansons de Pierre Lapointe sont celles qui se prêtent le mieux à ce genre d’exercice.

Un spectacle unique, incomparable et inoubliable.

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Lancement de Pierre Lapointe

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