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USA: la police du Missouri rejoint les manifestants dans le calme

USA: la police du Missouri rejoint les manifestants dans le calme

Des centaines de personnes ont défilé dans le calme jeudi soir à Ferguson dans le Missouri, le chef de la police de l'Etat, qui a relevé une force locale aux méthodes controversées, se mêlant même aux manifestants.

La petite ville était depuis plusieurs jours le théâtre d'émeutes et de manifestations depuis qu'un policier a abattu samedi un jeune Noir, Michael Brown, ravivant le spectre du racisme.

Le nouveau responsable des forces de l'ordre, le capitaine Ron Johnson, un Noir, a rejoint les premiers rangs de la manifestation jeudi soir, selon des médias locaux, et a indiqué que les policiers avaient reçu l'ordre de ne pas porter de masques à gaz.

"Nous sommes tous là, ensemble (...) nous ne sommes pas pour avoir peur, pour intimider", a déclaré M. Johnson, selon un correspondant du Washington Post sur place.

Il a ensuite expliqué sur CNN sa présence dans le défilé, soulignant qu'il "était avant tout un être humain (...) et un jeune homme a perdu la vie. Donc je partage le chagrin de cette famille".

"L'impact (de la présence) de Ron Johnson se fait déjà sentir", s'est félicité dans un tweet un conseiller municipal de la ville, Antonio French.

Dans l'après-midi, le gouverneur du Missouri Jay Nixon s'était rendu sur place pour la première fois depuis le début des manifestations dimanche.

"Maintenant ça ressemble à une zone de guerre et ce n'est pas acceptable. Nous allons devoir nous serrer les coudes pour rebâtir la confiance et aider cette communauté à retrouver son équilibre", avait-il déclaré en mandatant le chef de la police de la route du Missouri --police dépendant de chaque Etat fédéré--, Ron Johnson.

Ce dernier est originaire de Ferguson, ville de 21.000 habitants majoritairement afro-américaine mais dont la police est surtout blanche.

Il est venu prendre la relève d'une police locale dont les interventions avaient été très critiquées, déployant des moyens que l'on associe plus à une zone de guerre qu'à une opération de maintien de l'ordre dans une bourgade américaine.

Les policiers du comté étaient pour partie vêtus de treillis militaires camouflés, casque lourd sur la tête, engoncés dans de lourds gilets pare balles et armés de fusil d'assaut.

L'image d'un tireur d'élite en treillis militaire qui vise la foule avec son fusil à lunette, juché sur un véhicule blindé, a fait le tour des réseaux sociaux, très mobilisés en faveur des manifestants, pour dénoncer cette démonstration de force.

En milieu de journée, le président Barack Obama avait lancé un appel au calme et demandé à la police locale de faire preuve de retenue, la mettant en garde contre "un usage excessif de la force lors de manifestations pacifiques".

"Les émotions sont à vif à Ferguson et il y a incontestablement des différences marquées sur ce qui s'est passé", a reconnu le président américain, qui s'exprimait depuis l'île de Martha's Vineyard (Massachusetts), où il passe ses vacances. "Mais le temps du calme et de la paix dans les rues de Ferguson est venu".

Le FBI, police fédérale, a lancé une enquête pour tenter d'éclaircir les circonstances du décès du jeune Noir, sur lesquelles les récits diffèrent.

Selon un témoin, Michael Brown, qui allait rendre visite à sa grand-mère et n'était pas armé, marchait dans la rue quand un agent de police s'en est pris à lui et l'a abattu alors qu'il avait les mains en l'air.

Selon la police, Michael Brown a été tué après avoir agressé un policier et tenté de lui dérober son arme.

Depuis, la communauté noire s'est mobilisée et les manifestations se sont succédé dans cette ville où 14.000 habitants sont d'origine afro-américaine.

Le cri de ralliement des manifestants est "Don't Shoot" ("Ne tirez pas"), en référence aux derniers mots qu'aurait prononcé Michael Brown avant de se faire abattre.

"Michael Brown n'a rien fait pour justifier d'être exécuté en plein jour, c'est la pire fusillade de la police que j'ai jamais vu. Il nous faut des réponses", a déclaré l'avocat de la famille Benjamin Crump.

M. Crump était déjà l'avocat de la famille de Trayvon Martin, un jeune Noir abattu en 2012 par un vigile de quartier en Floride (sud-est), dont la mort avait relancé le débat sur le racisme et les lois encadrant la légitime défense.

Le vigile, George Zimmerman, qui a reconnu avoir tué le jeune homme âgé de 17 ans, avait été acquitté après avoir plaidé la légitime défense.

bur-are/elm

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