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Deux richissimes Brésiliens veulent s'emparer du roi de la banane Chiquita

Deux richissimes Brésiliens veulent s'emparer du roi de la banane Chiquita

Deux richissimes Brésiliens, dont le roi du jus d'orange Jose Luis Cutrale, veulent s'emparer du géant américain de la banane Chiquita Brands et ont mis sur la table lundi 611 millions de dollars pour parvenir à leurs fins.

M. Cutrale et le milliardaire et homme d'affaires Joseph Safra ont uni leurs forces en annonçant à la surprise générale que leurs sociétés respectives avaient formulé une proposition d'achat dans une lettre adressée lundi aux dirigeants de Chiquita.

Cutrale Group et Safra Group offrent 13 dollars par action en cash aux actionnaires du bananier, ce qui valorise la société américaine à 611 millions de dollars.

Ce prix représente une prime de 29% par rapport au cours de clôture de l'action vendredi à Wall Street, se vantent les deux groupes.

Dans un communiqué, Chiquita a indiqué qu'il allait examiner "attentivement" l'offre et se prononcer prochainement.

Cutrale Group est un producteur de fruits (pêches, pommes, citrons...) mais est surtout connu pour ses jus d'orange, dont il revendique un tiers du marché mondial, estimé à 5 milliards de dollars.

Quant au fonds d'investissements Safra Group, il assure gérer un portefeuille d'actifs de 200 milliards de dollars dans le monde. Son fondateur, Joseph Safra, est un milliardaire qui a bâti lui-même sa fortune. Il est propriétaire des banques Safra National Bank of New York, Banco Safra au Brésil ou encore Bank of Jacob Safra en Suisse et a beaucoup investi dans l'immobilier. Il possède également des terres agricoles.

"Nous sommes persuadés que tout est réuni maintenant pour discuter d'une éventuelle transaction", plaident les sociétés brésiliennes.

Elles citent notamment le classement sans suite d'une plainte aux Etats-Unis de milliers de Colombiens qui accusaient Chiquita d'avoir versé de l'argent à une milice paramilitaire d'extrême-droite en Colombie, les Autodéfenses unies de Colombie (AUC).

Chiquita a toujours expliqué avoir cédé aux tentatives d'extorsion des AUC.

L'OPA non sollicitée des deux groupes brésiliens menace de faire capoter le mariage en préparation entre le bananier et l'entreprise irlandaise Fyffes, censé permettre au groupe américain de se domicilier en Irlande pour réduire son ardoise fiscale.

En mars, Chiquita a annoncé vouloir racheter l'importateur et distributeur de fruits exotiques pour 526 millions de dollars. Depuis, l'action du groupe américain a chuté en Bourse, en raison des incertitudes qui entourent cette fusion.

Chiquita et Fyffes font partie avec les américains Fresh Del Monte et Dole Food des quatre entreprises importantes dominant le marché mondial de la banane.

En cas de rupture des bans, Chiquita devrait verser 5 millions de dollars à Fyffes, selon les termes de leur contrat.

Conscients des obstacles règlementaires auxquels les deux bananiers font face, Cutrale et Safra veulent pousser leur avantage et conclure au plus vite.

"Nous sommes prêts à vous rencontrer à tout moment et à discuter de l'opération un peu plus en détails", écrivent-ils encore.

Ils espèrent finaliser la transaction d'ici la fin de l'année et donnent jusqu'au 15 août à 16H00 GMT à Chiquita pour obtenir sa réponse.

Les deux groupes brésiliens peuvent également se sentir confortés par la réaction positive de la communauté financière à leur offre.

En Bourse, le titre Chiquita Brands s'est envolé en effet de 30,22% à 13,10 dollars lundi.

Cutrale et Safra ne disent en revanche rien sur leurs intentions si leur cible repousse leurs avances. Vont-ils lancer une offre hostile ou jeter l'éponge ?

Cette lettre "ne constitue pas une obligation légale", indiquent seulement Cutrale Group et Safra sans davantage de détails. Ils ne sont pas plus diserts sur les répartitions des rôles en cas de succès.

C'est la deuxième fois depuis le début de l'année qu'une société brésilienne manifeste son intérêt pour une entreprise américaine symbolique.

En juin, le groupe brésilien, géant mondial de la viande, JBS avait vu son rival américain Tyson Foods lui subtiliser les saucisses et hot-dogs Hillshire Brands qu'il convoitait.

lo/vmt/are

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