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L'Ukraine multiplie les mises en garde face au risque d'intervention russe

L'Ukraine multiplie les mises en garde face au risque d'intervention russe

L'Ukraine craignait samedi une intervention militaire russe sous prétexte d'une opération humanitaire dans l'est de son territoire, où les combats à l'arme lourde faisaient rage dans des zones densément peuplées comme le principal bastion rebelle, Donetsk.

A l'issue d'une semaine marquée par une nouvelle escalade des tensions internationales, Kiev multiplie les signaux d'alarme concernant une possible entrée des troupes russes au moment où son offensive est dans une phase décisive.

Signe de l'intensification des combats dans l'Est, les bilans quotidiens publiés par l'armée s'alourdissent ces derniers jours: 13 soldats ont été tués en 24h, a indiqué un porte-parole militaire à Kiev, après 15 vendredi.

Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d'habitants avant les hostilités) s'est réveillée une nouvelle fois au son des tirs de mortier et les explosions retentissaient à intervalle régulier dans la journée.

Selon la mairie, un obus est tombé sur un immeuble dans le sud-ouest de la ville, tuant un civil.

Dans le quartier Kyivski, cette fois dans le nord-ouest, une équipe de l'AFP a vu une ligne électrique mise à terre par la chute d'un arbre devant un immeuble de cinq étages aux fenêtres brisées.

"Ce sont les autorités ukrainiennes qui tirent sur la République de Donetsk (proclamée par les rebelles, ndlr) depuis l'aéroport", a accusé un habitant du quartier.

L'offensive des forces ukrainiennes lancée il y a quatre mois se concentre désormais sur les principales places fortes rebelles. A Donetsk, les combats ont tué plusieurs civils ces derniers jours, notamment après la chute d'un obus sur un hôpital.

A Lougansk, autre grande ville sous contrôle séparatiste, les autorités locales ne cessent de mettre en garde contre une possible "catastrophe humanitaire" car eau, électricité et approvisionnement alimentaires sont coupés.

La situation se complique chaque jour pour les civils après près de quatre mois d'un conflit qui a causé selon l'ONU plus de 1.300 morts et le départ de 300.000 habitants de l'Est, réfugiés en Russie ou déplacés dans les autres régions de l'Ukraine.

Au cours d'une réunion d'urgence à l'ONU vendredi, la Russie a proposé de mener une "mission humanitaire" ou de créer des couloirs humanitaires pour venir en aide à la population de l'Est de l'Ukraine. Washington a aussitôt rejeté la proposition qui reviendrait à "une invasion".

L'ambassadeur ukrainien Olexandre Pavlitchenko a affirmé de son côté avoir "des raisons de craindre une intervention d'envergure russe sous prétexte d'une mission de maintien de la paix".

A la télévision ukrainienne vendredi soir, le numéro deux de l'administration présidentielle ukrainienne, Valéry Tchaly, a accusé la Russie d'avoir déjà tenté d'envoyer un convoi humanitaire en Ukraine.

"Soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix Rouge, un convoi humanitaire devait entrer sur le territoire ukrainien avec des troupes de maintien de la paix, évidemment pour provoquer un conflit d'ampleur", a-t-il affirmé.

Selon lui, le président ukrainien Petro Porochenko "a arrêté cette provocation par la voie diplomatique", après s'être entretenu au téléphone avec le secrétaire d'Etat John Kerry. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine s'est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qui a assuré que le convoi serait arrêté, a rapporté M. Tchaly.

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d'organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine. Mais il a assuré ne pas y avoir répondu.

"Cela ne peut se faire que si toutes les parties, Kiev, la Russie et les rebelles se mettent d'accord sur les modalités et acceptent le fait que le CICR doit rester neutre", a indiqué une porte-parole, Sitara Jabeen.

L'Otan estime que le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes. Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a sommé la Russie de retirer ses soldats de la frontière.

Visée par des sanctions économiques sans précédent, la Russie a répliqué cette semaine en décrétant un embargo alimentaire sur un grand nombre de produits alimentaires européens et américains (fruits, légumes, viande, produits laitiers...).

Alors que la confrontation diplomatique est vue d'un oeil inquiet dans les milieux d'affaires, le président russe Vladimir Poutine a assuré samedi que la Russie restait "ouverte à la coopération" avec l'Occident.

bur-gmo/neo/pt

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