Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

RDC: appel des Pygmées pour la promotion et la protection de leurs droits

RDC: appel des Pygmées pour la promotion et la protection de leurs droits

La communauté pygmée, encore stigmatisée et discriminée malgré des progrès, lance vendredi un appel pour la promotion de ses droits, à la veille de la Journée internationale des peuples autochtones, a-t-on appris auprès d'un responsable de cette communauté en République démocratique du Congo.

"Nous voulons profiter de cette journée pour essayer d'appuyer la proposition de loi soumise à l'Assemblée nationale le 31 juillet concernant la promotion et la protection des peuples autochtones", a expliqué à l'AFP Patrick Sayidi, coordonnateur de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA).

Ce groupes d'associations prévoit une manifestation dans le nord de Kinshasa qui prendra fin non loin du Palais du peuple, siège du Parlement congolais. Les organisateurs espèrent que 1.500 à 2.000 personnes, essentiellement pygmées, se joindront à la manifestation.

Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs de petite taille que l'on trouve en RDC, en Centrafrique, au Congo, au Cameroun ou encore au Gabon. Leur mode de vie est menacé par la déforestation, les mines, l'extension des terres agricoles et l'exploitation des multinationales.

Autre problème, malgré des avancées, les Pygmées restent largement discriminés et méprisés par les autres ethnies, dites "bantoues", qui les exploitent contre une rémunération faible ou en nature - comme des cigarettes ou de l'alcool, favorisant les addictions.

"A force de sensibilisation, ils ne veulent plus être assujettis à ces pratiques esclavagistes imposées par les autres communautés et verser la redevance coutumière qu'ils devaient donner quand ils avaient par exemple attrapé un gibier", a souligné M. Sayidi.

Selon lui, c'est ce changement qui alimente principalement des violences intercommunautaires dans la province du Katanga (Sud-Est), où les Pygmées sont par endroits "pourchassés". Les chiffres précis sont difficiles à obtenir mais il a estimé que "plus de 100" Pygmées sont "morts" depuis un an. Il craint que la situation ne s'aggrave et vire à l'"épuration" ethnique.

Pour protéger "efficacement" les civils, l'ONG américaine Refugees International a appelé lundi à un renforcement de la présence des Casques bleus dans le nord du Katanga.

Dans cette région, des meurtres, tortures et violences sexuelles sont commises par le groupe rebelle Maï Maï Bakata Katanga, des milices d'auto-défense bantoues et pygmées et des membres de l'armée congolaise, selon l'ONG.

Le nombre de déplacés a quasiment augmenté de 50% entre juin 2013 et juin 2014 dans la province du Katanga, et est passé à près de 545.000 déplacés, d'après l'ONU.

hab/mbb/thm

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.