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Le monde s'organise pour éviter la propagation d'Ebola

Le monde s'organise pour éviter la propagation d'Ebola

De nombreux pays s'organisaient vendredi pour éviter l'arrivée sur leur territoire du virus Ebola, alors que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié l'épidémie d'"urgence de santé publique de portée mondiale".

La majorité des pays ont déconseillé à leurs ressortissants de voyager dans les quatre pays touchés : Sierra Leone, Guinée, Liberia et Nigeria.

En Afrique, où ont été enregistrés l'ensemble des 1.000 décès constatés depuis le début de l'année, la majorité des voyageurs doivent se soumettre à la prise de leur température à la descente des avions afin de détecter des fièvres suspectes.

C'est le cas à Johannesburg, dans les aéroports du Kenya, d'Ethiopie, du Rwanda, de Tanzanie, d'Ouganda et de RDCongo. Dans ce dernier pays, la mesure s'applique également au port de Kinshasa et à la centaine de points d'entrée du pays.

En Afrique du Sud et RDCongo, des hôpitaux ont été sélectionnés pour accueillir d'éventuels cas suspects.

A Lagos, au Nigeria, où deux personnes, infectées par le virus Ebola, sont mortes, les voyageurs doivent remplir une fiche sur leur état de santé et faire vérifier leur température. Ils reçoivent ensuite des documents d'information sur le virus avant de passer la douane. Une unité de quarantaine spécifique a été ouverte et accueille les cinq malades dont la contamination a été confirmée. L'hôpital où est mort le premier malade d'Ebola dans le pays a été fermé indéfiniment.

Un centre d'opération spéciale a été établi à Lagos avec des experts locaux et étrangers afin de recueillir les éléments sur tout nouveau cas au Nigeria. Dans le pays, des messages radio et télévisés sont diffusés pour informer sur la maladie.

L'Afrique du Sud et l'Ouganda, qui a déjà connu dans le passé des épidémies d'Ebola, ont envoyé des équipes médicales et un laboratoire mobile en Afrique de l'Ouest, tout comme la France et le Royaume-Uni.

En Europe où le commissaire européen chargé de la Santé, Tonio Borg, a qualifié d'"extrêmement faible" le risque de propagation au continent de l'épidémie, nombre de pays (la Suède, le Danemark, la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie notamment) n'ont pas encore pris de mesure tandis que les autres mettaient en ordre de marche leurs systèmes de réponse d'urgence.

En Belgique, un passager contaminé ou suspect serait transféré vers l'hôpital universitaire le plus proche mais aucun hôpital n'est équipé pour traiter un cas d'Ebola avéré, selon Nathan Clumeck, le chef de service du Centre hospitalier universitaire Saint Pierre à Bruxelles. Il faudrait le transférer à l'étranger.

En Grèce, qui est l'une des portes d'entrée dans l'UE de l'immigration illégale, les autorités ont souligné "que s'agissant de la population immigrée, la situation est sous contrôle concernant les centres de rétention; quant aux entrées illégales dans le pays, le pourcentage d'arrivées en provenance des pays +suspects+ est infinitésimal voire nul, estimé à un migrant sur 6.500".

Aucune mesure sanitaire supplémentaire n'a été officiellement annoncée pour l'instant en Espagne, premier pays d'Europe à avoir rapatrié jeudi un malade atteint du virus Ebola. Des vols directs sont assurés par la compagnie espagnole Iberia entre Madrid et Lagos, le vendredi, dimanche, mardi et jeudi, selon son site internet.

L'Espagne a par ailleurs ajouté vendredi la Mauritanie à la liste des pays où elle déconseille de se rendre "sauf pour des raisons d'extrême nécessité", même si "aucun cas de fièvre Ebola n'y a été détecté pour le moment".

En Suisse, une équipe médicale spécialisée est prête à intervenir dans l'avion transportant un cas suspect et l'a fait en juillet. Les hôpitaux universitaires genevois sont également préparés.

Il n'y a pas de mesures spécifiques à l'aéroport londonien d'Heathrow, premier aéroport international en nombre de passagers, ni à celui de Francfort, le troisième européen.

La France, au cours d'une réunion interministérielle, a décidé de "poursuivre et d'accroître le soutien aux ONG et aux instituts de recherche dans la riposte à Ebola, notamment à travers le déploiement de laboratoires mobiles".

Elle a également activé des procédures de prise en charge des passagers venant des zones contaminées, fournis des conseils d'hygiène à ses ressortissants sur place et des dépliants sur le virus aux compagnies aériennes. Elle a également choisi des hôpitaux et laboratoires de référence.

Aux Etats-Unis, où des experts jugent inévitable l'arrivée de personnes infectées, l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) a "transmis des instructions aux médecins et aux autres personnels médicaux pour identifier les symptômes, établir le diagnostic et traiter les malades".

Les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont déclenché mercredi leur alerte sanitaire maximum pour mobiliser toutes les ressources nécessaires afin de faire face au risque représenté par l'épidémie.

En Russie, les autorités ont annoncé avoir "vérifié au cours des dernières 24 heures 45 vols en transit en provenance de pays de l'Ouest de l'Afrique touchés par l'épidémie", sans trouver aucun cas.

Au Japon et en Corée du Sud, les autorités ont invité leurs ressortissants dans les pays touchés à les quitter immédiatement. La Corée du Sud a également décidé d'accélérer la mise en quarantaine des personnes rentrant de ces pays.

Dans les pays du Golfe, la compagnie Emirates a suspendu ses vols vers la Guinée.

Un cas suspect a été annoncé en Arabie saoudite chez un Saoudien de retour de Sierra Leone. Le malade est mort mais la contamination par le virus Ebola n'a pas été confirmée.

L'Arabie saoudite a rappelé à l'occasion avoir suspendu l'octroi de visas à des personnes venant du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée.

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