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Ebola: l'OMS décrète la mobilisation mondiale

Ebola: l'OMS décrète la mobilisation mondiale

L'Organisation mondiale de la santé a décrété une urgence de santé publique mondiale contre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest, et recommandé des mesures d'exception dans les pays affectés.

Le comité d'urgence, qui s'est réuni mercredi et jeudi à Genève, a été "unanime pour considérer que les conditions d'une urgence de santé publique de portée mondiale sont réunies", a déclaré vendredi devant la presse le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation.

Devant l'aggravation de la situation, il faut une "réponse internationale coordonnée" pour "arrêter et faire reculer la propagation internationale d'Ebola", a-t-il estimé.

L'épidémie d'Ebola, un virus identifié pour la première fois en 1976, qui a fait près de 1.000 morts depuis le début de l'année sur plus de 1.700 cas présumés est "la plus importante et la plus sévère" en quatre décennies, a encore souligné le Dr Chan.

L'OMS ne met pas en quarantaine les quatre pays concernés (Guinée, Libéria, Sierra Leone et Nigeria) pour ne pas aggraver leur situation économique, mais demande des mesures de contrôle à leurs points de sortie et des précautions particulières aux compagnies aériennes qui continuent les desservent, certaines ayant suspendu leur service.

Le comité demande aux chefs d'Etat des pays affectés de "décréter un état d'urgence", et les invite à "s'adresser personnellement à la nation" pour informer les populations.

Compte tenu d'un temps d'incubation de 21 jours, une quarantaine de 31 jours doit être imposée pour les cas supects, a précisé le Dr Keiji Fukuda, adjoint de la directrice générale en charge de l'épidémie.

Ceux qui ont été en contact avec des malades, à l'exception du personnel médical équipé de vêtements protecteurs, ne doivent pas être autorisés à voyager.

En outre, les équipages des vols commerciaux vers les pays concernés doivent recevoir une formation et du matériel médical de protection pour eux et leurs passagers.

Le comité demande que tous les voyageurs quittant les pays affectés fassent l'objet d'un examen dans les aéroports, les ports et aux principaux postes frontières, avec un questionnaire et une prise de température, les cas suspects devant être stoppés.

C'est la troisième fois que l'OMS instaure un tel dispositif d'urgence, comme en 2009 pour l'épidémie de grippe aviaire en Asie, et en mai dernier face aux nouveaux développements de la poliomyélite au Proche Orient.

Pour le Dr Bart Janssens, le directeur des opérations de MSF, dont les équipes sont les plus nombreuses sur le terrain, la décision de l'OMS est positive mais "les déclarations ne sauveront pas des vies".

Il demande que cela se traduise par "une action immédiate sur le terrain" avec un large déploiement de moyens par les pays qui en sont dotés. "Depuis des semaines Médecins sans frontières répète sans relâche qu'une réponse médicale, épidémiologique et de santé publique massive est désespérément nécessaire (...) Des vies sont perdues parce que la réponse est trop lente".

MSF a engagé 66 expatriés et 610 employés locaux dans trois pays, "simplement nous ne pouvons faire plus", a-t-il dit.

Le Liberia et la Sierra Leone, déjà en état d'urgence, ont placé en quarantaine trois villes de la zone contaminée, fermé certaines routes et lieux de loisirs, dans des efforts désespérés pour enrayer l'épidémie.

Mais, ces pays ne pouvant faire face par eux-mêmes à l'épidémie, Mme Chan a appelé "la communauté internationale à leur fournir le soutien nécessaire".

Excluant des restrictions sur les voyages internationaux ou sur le commerce international, l'OMS a demandé aux Etats de "se préparer à détecter et traiter des cas de malades Ebola" et à faciliter l'évacuation de leurs ressortissants, surtout les personnels médicaux qui ont été exposés.

Le département d'Etat des Etats-Unis a recommandé aux Américains de reporter tout voyage "non essentiel" au Liberia.

En Ouganda, un homme a été placé à l'isolement à son arrivée à l'aéroport d'Entebbe le temps de subir des tests de dépistage du virus Ebola qui se sont révélés négatifs.

L'Europe a accueilli jeudi un premier malade d'Ebola, un missionnaire espagnol contaminé rapatrié du Liberia, peu après le rapatriement de deux patients originaires des Etats-Unis qui ont porté leur alerte sanitaire au niveau maximum.

De hauts responsables sanitaires américains ont jugé inévitable que des personnes ayant voyagé dans les pays africains touchés par l'épidémie entrent infectées aux Etats-Unis, mais ont affirmé ne pas craindre une épidémie étendue dans le pays.

L'agence américaine des médicaments (FDA) a partiellement levé des restrictions sur un traitement expérimental de la société canadienne Tekmira. "Cette décision permet d'utiliser potentiellement TKM-Ebola chez des personnes infectées", estime la firme.

Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, vomissements et diarrhées.

pjt/mnb/ros

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