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RDC: l'Union européenne "préoccupée" par l'arrestation d'un député de l'opposition

RDC: l'Union européenne "préoccupée" par l'arrestation d'un député de l'opposition

La délégation de l'Union européenne à Kinshasa s'est déclarée jeudi "préoccupée" par l'arrestation d'un député de l'opposition qui s'était publiquement exprimé contre toute modification de la constitution qui permettrait au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat en 2016.

"Nous sommes préoccupés par l'arrestation du député national et secrétaire général de l'UNC (Union pour la nation congolaise), l'honorable Jean-Bertrand Ewanga le 5 août", a déclaré à la presse Bruno Hanses, chargé d'affaire par intérim de la délégation de l'UE.

Il s'exprimait au sortir d'une rencontre avec le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, au Palais du peuple, siège de la chambre basse du Parlement. Il était accompagné pour cet entretien des ambassadeurs français Luc Hallade, belge Michel Lastschenko, ainsi que l'ambassadeur-adjoint britannique Jon Lambe.

"Nous réaffirmons l'importance que nous attachons au respect des droits de l'Homme et des libertés publiques. La construction d'un Etat de droit et la défense des droits de l'homme sont des éléments essentiels du partenariat entre l'UE et la RDC", a affirmé M. Hanses.

Les ambassadeurs ont donc demandé aux autorités congolaises de "prendre les dispositions nécessaires pour permettre l'exercice de la liberté d'expression et assurer un espace politique ouvert au débat".

Lundi, des milliers de personnes s'étaient réunies dans la capitale congolaise à l'appel d'une dizaine de partis de l'opposition et d'organisations de la société civile hostiles à toute modification constitutionnelle qui permettrait au président Kabila de se représenter en 2016. M. Ewanga en avait été l'un des principaux orateurs.

Le lendemain à l'aube, la police l'a arrêté et la Cour suprême de justice l'a jugé en flagrance pour "offense au chef de l'Etat", et "discrimination raciale ou tribale". Finalement, elle a ordonné le placement en "résidence surveillée" de l'accusé, qui a été conduit à la prison centrale de Makala.

De son côté, l'Union interparlementaire, organisation internationale des parlementes, basée en Suisse, a demandé la sortie "immédiate" de prison de Jean-Bertrand Ewanga.

L'UIP appelle à une "application immédiate de la décision rendue" mardi par la Cour suprême de justice qui a ordonné que M. Ewanga "soit assigné à résidence et non détenu à la prison de Kinshasa", écrit-elle dans un communiqué.

Comme la défense, l'UIP doute de la validité de la procédure de flagrance, M. Ewanga n'ayant pas été "arrêté pendant la manifestation mais chez lui" bien après l'événement.

L'UIP rappelle qu'elle travaille actuellement sur les cas de 34 parlementaires et anciens parlementaires de RDC, dont le cas de l'ex-député de l'opposition Eugène Diomi Ndongala, qui comparaît pour la deuxième fois dans la même affaire de viol sur mineures, qualifiée de procès politique par ses proches.

Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001, a été élu en 2006 au terme des premières élections libres du pays et a été réélu en 2011 dans des circonstances contestées. Selon la Constitution, il ne peut pas se représenter en 2016 mais l'opposition soupçonne son camp de manoeuvrer pour changer la donne.

mbb/hab/thm

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