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Liban: retrait prévu des jihadistes d'Aarsal dans les 24 heures (négociateurs)

Liban: retrait prévu des jihadistes d'Aarsal dans les 24 heures (négociateurs)

Deux cheikhs salafistes ont annoncé mercredi avoir obtenu le retrait dans les 24 heures de tous les jihadistes ayant pris le contrôle samedi de la ville libanaise d'Aarsal (est) et la libération des soldats et policiers se trouvant entre leurs mains.

Ils ont par ailleurs indiqué que le cessez-le-feu, prévu jusqu'à mercredi soir, avait été "prolongé jusqu'à jeudi 19H00 (16H00 GMT) à la suite d'un accord conclu entre le Premier ministre libanais, le commandement de l'armée et toutes les parties concernées".

Néanmoins, des combats et des bombardements intermittents de l'armée libanaise ont repris dans la soirée, selon des sources locales et de sécurité. On ignorait pour le moment si cela signifiait la fin de la trêve humanitaire.

Le négociateur cheikh Hossam al-Ghali avait un peu plus tôt indiqué que "les combattants présents à Aarsal (avaient) commencé à se diriger au-delà de la frontière libanaise", vers la Syrie.

"Nous ne connaissons pas leur nombre et nous n'avons pas les moyens de vérifier mais le reste des hommes armés s'est engagé à se retirer totalement d'Aarsal dans les 24 heures. Ils ont demandé à ne pas être la cible de tirs durant leur retrait et si c'était le cas cela remettrait en cause toute la négociation", avait ajouté l'autre négociateur Samih Ezzedine.

Mercredi, la trêve humanitaire avait parfois été ponctuée de tirs d'armes automatiques, tandis que l'armée avait envoyé d'importants renforts autour de cette ville sunnite qui compte 35.000 habitants et 47.000 réfugiés syriens.

Les négociateurs ont par ailleurs annoncé que trois soldats avaient été relâchés mercredi par les jihadistes, qui retiennent encore 19 militaires et 17 policiers.

"Tous les prisonniers sont vivants et si les négociations sont difficiles, il y a des promesses claires et positives des groupes à Aarsal pour leur libération et j'espère que cela sera réglé jeudi", a précisé cheikh Ezzedine.

En contrepartie, aucune poursuite ne pourra viser "les civils syriens et libanais, nous nous sommes engagés sur ce point auprès des combattants. C'est une ligne rouge", a expliqué cheikh Ghali.

Les combats dans la région d'Aarsal ont éclaté après l'arrestation samedi d'Imad Ahmad Jomaa, un chef du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, selon une source militaire.

D'après l'armée, 17 soldats libanais et des dizaines de jihadistes sunnites ont été tués depuis dans les affrontements, et 86 militaires ont été blessés.

Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), outre les militaires, 38 personnes ont péri et 268 ont été blessées.

"Les gens sont chez eux et ne peuvent se déplacer. La nourriture pour l'instant ne manque pas", a dit à l'AFP un édile joint par téléphone. Selon le moukhtar (agent municipal) Hassan Atrache, "les (jihadistes) du Front al-Nosra ont quitté la ville mais ceux de l'État islamique sont toujours présents".

A Tripoli, plus grande ville du nord du Liban régulièrement secouée par des violences confessionnelles, un engin explosif artisanal a explosé, faisant un mort et six blessés, selon une source de sécurité.

Le Liban a fait part mardi et mercredi de son mécontentement devant le retard pris par la France dans la livraison d'armes dont il a un besoin crucial pour contrer les jihadistes dans l'est et se défendre dans le bastion islamiste du nord.

Fin décembre, Ryad s'était engagé à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises. Depuis, les discussions se sont enlisées sur l'établissement de la liste de matériel.

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri, plus haut représentant politique de la communauté sunnite, a annoncé depuis Jeddah que le roi saoudien Abdallah fournirait à l'armée libanaise un milliard de dollars pour renforcer la sécurité du Liban.

Mercredi lors d'une conférence, il a précisé que l'argent serait disponible immédiatement et qu'il serait en contact avec le Premier ministre Tamam Salam, le gouvernement et l'appareil militaire et sécuritaire.

"Je vais examiner avec eux les programmes (...) pour pourvoir aux besoins urgents de l'armée et contribuer directement à l'approvisionnement pour lutter contre le terrorisme".

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