Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Deux anciens dirigeants khmers rouges condamnés à la prison à vie pour crimes contre l'humanité

Deux anciens dirigeants khmers rouges condamnés à la prison à vie pour crimes contre l'humanité

Les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore vivants ont été condamnés jeudi par le tribunal de Phnom Penh parrainé par l'ONU à la prison à vie pour crimes contre l'humanité.

Cette condamnation de l'idéologue du régime Nuon Chea, 88 ans, et du chef de l'Etat du "Kampuchéa démocratique" Khieu Samphan, 83 ans, est le premier verdict emblématique contre un régime qui a conduit à la mort près de deux millions de personnes au Cambodge entre 1975 et 1979.

"Etant donné la gravité des crimes pour lesquels ils ont été condamnés (...) Nuon Chea et Khieu Samphan resteront en prison jusqu'à ce que le jugement soit définitif", a précisé le juge Nil Nonn, en référence à leur possibilité de faire appel.

Les deux octogénaires, poursuivis pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, comparaissent depuis 2011 devant le tribunal, mais pour tenter d'obtenir au moins un verdict avant leur mort, la procédure complexe a été découpée.

Le jugement de jeudi concerne le premier "mini-procès" qui s'est concentré sur les crimes contre l'humanité constitués par l'une des plus grandes migrations forcées de l'Histoire moderne.

Après leur prise du pouvoir en avril 1975, les Khmers rouges ont en effet vidé les villes du pays, en application d'une utopie marxiste délirante visant à créer une société agraire, sans monnaie ni citadins.

A l'issue de deux années d'audiences, l'accusation avait requis en octobre l'emprisonnement à vie contre les deux accusés, soit la peine maximale prévue par le tribunal qui a exclu dès sa création la peine de mort.

Les deux octogénaires, arrêtés en 2007, ont eux nié toutes les accusations retenues contre eux, assurant ne pas être responsables des atrocités d'un régime qui a décimé un quart de la population du pays, d'épuisement, de maladie, sous la torture ou au gré des exécutions.

A l'ouverture symbolique du procès en juin 2011, avant son découpage, quatre anciens responsables étaient dans le box des accusés.

Mais la ministre des Affaires sociales du régime Ieng Thirith, considérée inapte à être jugée pour cause de démence, a été libérée en 2012. Son mari Ieng Sary, ancien ministre des Affaires étrangères, est décédé l'an dernier à 87 ans.

suy-pj/abd/jr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.