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Possible fin du procès Ecclestone contre 100 millions de dollars

Possible fin du procès Ecclestone contre 100 millions de dollars

La justice allemande doit décider mardi après-midi si elle accepte d'abandonner les poursuites pour corruption visant le puissant patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone contre un paiement proposé de 100 millions de dollars, approuvé par le parquet.

"Cette proposition doit être débattue dans son ensemble par la chambre, c'est ce qu'elle va faire jusqu'à 13h00 (11h00 GMT)", a déclaré mardi matin Peter Noll, le président du tribunal de Munich (sud de l'Allemagne) qui juge cette affaire.

Un quotidien allemand avait affirmé dès samedi qu'Ecclestone avait négocié avec le parquet un accord pour un paiement de 100 millions de dollars (74 millions d'euros) contre l'arrêt définitif de son procès.

Le parquet de Munich a annoncé officiellement mardi matin qu'il soutenait cet accord. Le représentant du parquet a justifié son accord en invoquant notamment "l'âge avancé du prévenu" et "la longue durée de la procédure".

En répondant "Oui, Monsieur le Président", Ecclestone a confirmé au tribunal qu'il souhaitait un tel accord. Impassible mardi matin, le milliardaire n'a manqué aucun jour de son procès qui a débuté le 24 avril, laissant la plupart du temps à ses avocats le soin de s'exprimer.

La justice allemande reproche à Bernie Ecclestone, 83 ans, d'avoir versé 44 millions de dollars de pots-de-vin en 2006 et 2007 au banquier de BayernLB Gerhard Gribkowsky pour permettre la vente des droits de la F1, détenus par la banque bavaroise, au fonds d'investissement CVC Capital Partners, qui avait ses faveurs.

La loi allemande prévoit la possibilité d'un abandon des poursuites contre le paiement d'une somme d'argent, y compris après le début du procès. Mais la possibilité de ce type d'accord dans le procès Ecclestone a suscité la polémique, une grande partie des médias et plusieurs personnalités politiques s'étonnant de l'existence de cette forme de "blanchiment judiciaire", selon l'expression du quotidien Süddeutsche Zeitung.

L'ex-ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (parti libéral FDP), a par exemple plaidé en faveur d'une "réduction drastique" de ces négociations par la loi. "Quelle que soit sa situation financière et sa place dans la société, chacun doit rendre des comptes", a-t-elle insisté, au micro de la radio Deutschlandfunk.

Si le tribunal accepte sa proposition, M. Ecclestone s'épargne le risque d'une condamnation, levant du même coup l'incertitude pesant sur son avenir en Formule 1. Paradoxalement, la défense cherche à monnayer un abandon des poursuites alors qu'Ecclestone n'a cessé de nier les charges contre lui.

Il ne conteste pas avoir versé 44 millions de dollars à M. Gribkowsky mais affirme que cette somme représentait le "prix du silence" pour que le banquier ne fasse pas de révélations gênantes sur son patrimoine au fisc britannique. Entendu mi-mai, M. Gribkowsky a maintenu qu'il s'agissait de corruption.

Ce dernier a été condamné en juin 2012 à huit ans et demi de prison pour corruption et fraude fiscale parce qu'il avait justement accepté cette somme d'argent.

Ancien pilote automobile, Ecclestone avait racheté en 1971 l'écurie Brabham, fondée par Sir Jack, qui a ensuite conquis deux titres mondiaux avec le Brésilien Nelson Piquet (1981, 1983). Devenu homme d'affaires, il s'est imposé comme le roi de la F1 en s'emparant des droits commerciaux de la discipline. En 2000 il a encore accru son emprise sur la discipline en prolongeant de 100 ans le contrat de 15 ans qu'il avait négocié en 1995 avec son grand ami Max Mosley, alors président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Les dernières estimations de sa fortune personnelle tournent autour de quatre milliards d'euros.

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