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Cinq membres d'ONG tués par une milice locale au Soudan du Sud (ONU)

Cinq membres d'ONG tués par une milice locale au Soudan du Sud (ONU)

Au moins cinq employés sud-soudanais d'organisations humanitaires ont été tués mardi dans le nord-est du Soudan du Sud par une milice locale déjà responsable de la mort d'un autre membre d'ONG la veille, a annoncé l'ONU "dénonçant des meurtres à caractère ethnique".

"Deux des victimes ont été assassinées dans la ville de Bunj, un troisième est porté disparu et présumé mort. Trois autres ont été tués dans une embuscade alors qu'ils tentaient de revenir vers la localité", capitale du département de Maban, dans l'Etat du Haut-Nil, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière soudanaise, a indiqué la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) dans un communiqué.

La Minuss n'a pas dévoilé pour qui travaillaient les victimes de mardi. La veille, un employé de l'ONG norvégienne Norwegian People's Aid avait été tué à Bunj.

Selon l'ONU, tous ont été tués par les Forces mabanaises de Défense, une milice locale qui "semble viser les civils d'origine (ethnique) nuer, après des affrontements avec des soldats nuer lors desquels elle a subi des pertes".

"Ces attaques à caractère ethnique d'employés non armés vont avoir un effet drastiquement négatif sur les opérations des partenaires humanitaires qui fournissent nourriture, abri et autres fournitures de secours à plus de 127.000 réfugiés depuis plus de trois ans", dans la région, estime la Minuss.

Les lents et pour l'heure infructueux pourparlers destinés à trouver une issue politique durable au conflit qui déchire depuis mi-décembre le Soudan du Sud, ont repris lundi à Addis Abeba. Deux cessez-le-feu précédemment signés n'ont jamais été réellement respectés.

L'ONU dit avoir envoyé des Casques bleus à Bunj pour protéger les dizaines d'employés d'organisations humanitaires et les civils ayant trouvé refuge dans ses locaux sur place.

Selon la Minuss, la violence a également déplacé des milliers de personnes vers le camp de réfugiés local de Doro, qui héberge surtout des réfugiés fuyant depuis des années un autre conflit, celui en cours dans les Etats du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud, au Soudan voisin.

Le conflit a éclaté le 15 décembre entre soldats de l'armée sud-soudanaise, respectivement loyaux au président Salva Kiir et à son ancien vice-président Riek Machar, sur fond de tensions politico-ethnique liées à leur rivalité à la tête du régime. Le Soudan du Sud est indépendant depuis juillet 2011, après des décennies de guerre contre Khartoum.

Diverses milices ethniques participent aux combats qui s'accompagnent de massacres et atrocités à caractère ethnique, essentiellement entre Dinka et Nuer, les deux principaux peuples du pays dont sont respectivement issus MM. Kiir et Machar.

bur-ayv/sd

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