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Une nouvelle banque pour sauver Banco Espirito Santo

Une nouvelle banque pour sauver Banco Espirito Santo

Pour sauver la banque Espirito Santo (BES), au coeur de la tourmente depuis plus d'un mois, le gouvernement portugais et la Banque du Portugal ont annoncé dimanche la création d'une nouvelle banque, baptisée Novo Banco.

L'Etat injectera 4,4 milliards d'euros dans la nouvelle entité, qui récupèrera les actifs sains de BES et ses deux millions de clients, et devra élaborer un plan de restructuration solide, selon les nouvelles règles européennes.

Ces règles précisent aussi que les actionnaires sont désormais tenus de contribuer en premier ressort. Dans le cas de BES, les actionnaires seront purement et simplement écartés de la banque saine et gardent avec eux les actifs toxiques.

- "Bad bank":

Les actifs problématiques de BES, notamment les titres de dettes du groupe Espirito Santo, seront isolés dans une structure de défaisance. Cette "bad bank" sera chargée de liquider ces actifs et sera détenue par les actuels actionnaires de BES.

Les actifs sains seront confiés à la nouvelle banque, Novo Banco, à travers le Fonds de résolution des banques portugaises, créé en 2012 à la demande de la troïka (UE-FMI-BCE) des créanciers du Portugal.

Le Fonds de résolution, géré par la Banque du Portugal, rassemble des banques et des institutions de crédit. Pour lui permettre de recapitaliser BES, il sera alimenté en grande partie par un prêt de l'Etat portugais, à hauteur de 4,4 milliards d'euros, sur l'enveloppe de 12 milliards d'euros réservés à la recapitalisation des banques.

Le Fonds apportera lui même 500 millions d'euros, afin que la nouvelle entité dispose d'un capital social de 4,9 milliards d'euros. Le Fonds sera ensuite tenu de vendre la nouvelle banque sur le marché pour rembourser le prêt de l'Etat portugais.

- Les actionnaires de BES:

La famille Espirito Santo est le premier actionnaire de BES, dont elle possède 20,1% à travers Espirito Santo Financial Group, une des holdings familiales qui a déposé son bilan au Luxembourg.

La banque française Crédit Agricole en détient 14,6%, La banque brésilienne Bradesco 3,9% et l'opérateur historique Portugal Telecom 2,1%.

Plusieurs fonds d'investissement possèdent un peu plus de 15% du capital de la banque. Le reste, soit un peu plus de 40%, est détenu par des petits porteurs.

Les actionnaires de BES récupèreront les actifs à problème, mais se verront exclus de Novo Banco, qui rassemble les actifs sains.

- Les précédentes interventions de l'Etat :

Trois banques ont bénéficié, en 2012, de la ligne de recapitalisation publique de 12 milliards d'euros, à hauteur de 5,6 milliards d'euros.

La BCP a obtenu 3 milliards d'euros, la BPI 1,5 milliard et la Banif 1,1 milliard d'euros. En tout, 2,2 milliards d'euros ont été remboursés, et près de 2 milliards sont en passe de l'être.

La banque CGD, publique, n'a pas pu bénéficier de la ligne de crédit de la troïka. L'Etat lui a néanmoins injecté 1,65 milliard d'euros.

La banque BPN avait été nationalisée en 2008, après avoir subi d'importantes pertes dues à des opérations frauduleuses aggravées par la crise financière internationale. Elle a été revendue à une banque privée, mais son passif et une partie de ses biens ont été placés dans deux "bad banks" contrôlés par l'Etat.

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