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USA: des chiffres de l'emploi décevants mais qui restent solides en juillet

USA: des chiffres de l'emploi décevants mais qui restent solides en juillet

L'économie des Etats-Unis a continué de créer des emplois en juillet à un rythme solide, même s'il déçoit, tandis que le taux de chômage est légèrement remonté après l'embellie du mois précédent.

Selon les chiffres du département du Travail publiés vendredi, il s'est créé 209.000 emplois en juillet, un net ralentissement par rapport à l'excellente performance de juin qui avait pris de court les analystes (298.000).

Le taux de chômage s'est établi à 6,2% contre 6,1% en juin.

Le président Barack Obama a réagi en affirmant lors d'une conférence de presse que l'économie était "plus forte" mais que beaucoup restait à faire, notamment en terme de constructions d'infrastructures, créatrices d'emplois, et de relèvement du salaire minimum.

Ces chiffres de l'emploi jugés légèrement décevants sont en partie compensés par des révisions à la hausse des créations d'emplois en mai et juin (15.000 de plus au total). Ainsi, au mois de juin, les nouvelles embauches auront frôlé la barre des 300.000 (298.000).

Quant à la très légère remontée du taux de chômage, elle s'explique aussi par le retour sur le marché du travail de chômeurs jusque-là découragés qui reprennent la recherche d'un emploi.

"C'est un bon signe", ajoutait Doug Handler, chef économiste pour IHS Global Insight, "car un taux de participation stable ou en hausse au marché du travail est important pour que l'économie continue de croître sans trop de pressions inflationnistes".

Le nombre de chômeurs s'est établi à 9,7 millions en juillet, sans différence marquante par rapport à juin. Sur l'année, on compte 1,7 million de chômeurs en moins.

Il y a un an, le taux de chômage était encore de 7,3%.

Mais sur les 146,4 millions de personnes qui travaillent, 7,5 millions n'ont que des emplois partiels alors qu'elles souhaiteraient travailler plus, montre l'enquête.

"Juillet marque le sixième mois d'affilée où les gains d'emplois dépassent les 200.000. C'est la plus longue série depuis 1997!", affirme Harm Bandholz de UniCredit Economics.

Le président Obama a souligné que l'économie n'avait jamais ajouté "autant d'emplois en un an depuis 2006".

Selon lui, depuis la fin de la récession, les entreprises privées "ont créé 9,9 millions de nouveaux emplois". "C'est la plus longue suite de créations d'emplois privés de notre histoire", a-t-il affirmé.

Au cours des trois derniers mois, l'économie des Etats-Unis a créé en moyenne chaque mois 245.000 emplois, a souligné Erica Groshen, commissaire au Bureau des Statistiques du Travail, dans un communiqué.

En juillet, les embauches se sont réparties dans de nombreux secteurs, dont les services aux entreprises (47.000), l'industrie manufacturière (28.000), le commerce de détail (27.000) et le bâtiment (22.000).

"La bonne nouvelle est que le bâtiment et l'industrie manufacturière sont bien représentés alors qu'ils étaient à la traîne depuis la fin de la récession", soulignait Doug Handler.

Les observateurs signalaient également la mince hausse des salaires (de seulement un cent pour le salaire horaire moyen), laissant penser que la Réserve fédérale (Fed) ne va pas accélérer la normalisation de sa politique monétaire jusqu'ici très accommodante.

"Le rapport sur l'emploi a peu de chances d'avoir un impact sur le débat du Comité monétaire de la Fed" sur le calendrier d'une première hausse des taux, notait encore l'économiste d'UniCredit Economics.

Pour Dean Baker, "on est encore loin du point où le marché de l'emploi est suffisamment vigoureux pour que les travailleurs obtiennent des hausses de rémunération en ligne avec la croissance économique".

"Même avec une économie qui se reprend fortement", note encore Chris Williamson, après une croissance de 4% du PIB au 2e trimestre qui a rattrapé la sévère contraction du trimestre précédent (-2,1%), "si les salaires n'augmentent pas vraiment et qu'il n'y a pas de signe inflationniste, il n'y a pas d'argument pour une hausse des taux".

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