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Régimes de retraite : pas de dissension chez les maires, dit Coderre

Régimes de retraite : pas de dissension chez les maires, selon Denis Coderre
PC

Les « dissensions au sein du monde municipal sont des balivernes », affirme le maire de Montréal, Denis Coderre, selon qui les maires des municipalités du Québec sont plutôt d'accord avec le projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite des employés municipaux.

Le quotidien La Presse rapportait pourtant vendredi que les maires de Lévis, Gatineau, Trois-Rivières, Laval, Terrebonne et Longueuil se joignaient aux syndicats pour dénoncer le projet de loi 3, jugeant que celui-ci préconise une approche uniforme sans tenir compte des réalités propres à chacune des villes.

Ces informations ne correspondent pas à la réalité, selon Denis Coderre. « Le milieu municipal se tient. (...) Les gens expriment leur spécificité, on n'a jamais dit que c'était mur à mur... Je fais partie de l'UMQ, qu'on n'essaie pas de dire des choses », a-t-il prévenu.

Vendredi, la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, et le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, ont tous deux assuré qu'ils supportaient le projet de loi 3, à l'instar des maires de Montréal et Québec, qui sont d'ardents défenseurs du texte de loi déposé par le gouvernement Couillard.

Gilles Lehouillier s'est dit étonné d'être associé au groupe des six cité par La Presse.

Le maire de Lévis dit soutenir la position en cinq points défendue par l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Il affirme que cette dernière fait d'ailleurs consensus parmi les membres de l'Union.

De son côté, la mairesse St-Hilaire soutient le projet de loi, mais veut y apporter des modifications.

« J'ai toujours dit que je souhaitais avoir un projet de loi pour régler le problème des régimes de retraite, et je maintiens cette ligne-là. Par contre, on va déposer un mémoire à la fin août à l'Assemblée nationale pour suggérer quelques modifications », a-t-elle précisé.

Caroline St-Hilaire rappelle que les employés de la Ville de Longueuil disposent de huit régimes de retraite différents et qu'il est impossible qu'un projet de loi corresponde à chacun de ces régimes.

Le maire de Trois-Rivières critique la réforme

Pour sa part, le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a remis en question jeudi la pertinence du projet de loi 3.

Selon lui, sa ville n'en a pas besoin, puisque les régimes de retraite à Trois-Rivières n'ont que de très petits déficits, contrairement à ceux de Montréal ou de Québec.

Ce qui fait dire à la présidente de l'UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, que toute la controverse sur la « dissidence » entre élus découle d'une divergence de points de vue entre le maire de Trois-Rivières, et celui de Québec, Régis Labeaume.

« Je pense qu'il peut se dire bien des choses, et là, c'est vraiment entre deux individus qui s'interpellent », dit-elle en entrevue à Radio-Canada. « Il y a beaucoup de passion, quand il y a de la passion, il y a de l'enthousiasme, ça peut amener à certains débordements ».

La mairesse Roy soutient le projet de loi. « C'est le dossier de 108 municipalités qui doivent vivre justement avec un régime de retraite à prestations déterminées avec des coûts qui explosent et surtout avec près de quatre milliards de déficits accumulés ». Elle dit toutefois ne pas vouloir partir en « guerre » contre les syndicats.

Les syndiqués municipaux s'invitent aux Jeux du Québec

Par ailleurs, la Coalition syndicale pour la libre négociation, qui regroupe plus de 65 000 employés municipaux, s'est invitée à la cérémonie d'ouverture des Jeux du Québec à Longueuil pour signifier son opposition au projet de loi 3.

Toutefois, tout se déroulait dans le calme, vendredi soir, les syndiqués ayant promis de ne pas perturber la cérémonie.

Les représentants syndicaux ont justifié leur présence en soutenant que le débat englobe toute la population québécoise.

« C'est n'est pas le débat des plus vieux, a soutenu Marc Ranger, porte-parole de la Coalition syndicale pour la libre négociation. C'est le débat de tout le monde. On a une responsabilité de s'assurer qu'il reste quelque chose, [qu'il y ait] des régimes de retraite pour les plus jeunes aussi. Les employés municipaux qu'on représente, ce sont des familles, qui ont des enfants, et cette lutte est provinciale. On aimerait ça voir le gouvernement faire le débat. »

Présence critiquée

Le président du comité organisateur de la finale des Jeux du Québec, Martin Fortier, s'est dit déçu de cette présence syndicale auprès des jeunes athlètes.

La mairesse de Longueuil partage cette opinion.

« La plupart des gens qui vont assister à la cérémonie ce soir n'ont même pas ce genre de régime de retraite. Ce n'est pas en venant manifester auprès de jeunes athlètes, d'enfants mineurs, qu'ils vont gagner. Ils ne feront pas de gain », a-t-elle prévenu.

Le maire Coderre a aussi dénoncé la stratégie des syndiqués. « Laissez les jeunes s'amuser. N'allez pas gâcher la fête, ce n'est pas la place », a-t-il lancé.

Le projet de loi 3, déposé en juin, pose des balises pour les discussions à venir sur le partage des coûts et des déficits des régimes de retraite des employés municipaux. Il fera l'objet d'une commission parlementaire ce mois-ci.

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