DONESTSK, Ukraine - Une résidence pour personnes âgées, une école et plusieurs maisons ont été endommagées par des tirs d'artillerie dans au moins trois villes de l'est de l'Ukraine.
L'utilisation de roquettes non guidées lors d'affrontements entre les troupes gouvernementales et les rebelles prorusses a entraîné une augmentation marquée du nombre de victimes au cours des derniers jours, en plus d'être critiquée par l'ONU et des groupes de défense des droits de la personne.
L'instabilité qui prévaut dans l'est du pays a de nouveau empêché des enquêteurs internationaux de se rendre, mardi, sur les lieux de l'écrasement d'un avion du transporteur Malaysia Airline. L'appareil a été abattu plus tôt ce mois-ci.
Au moins une personne a été tuée quand plusieurs obus ont frappé un immeuble d'habitation au coeur du bastion rebelle de Donetsk en début d'après-midi.
Le gouvernement hésitait jusqu'à présent à attaquer le centre de la ville, mais des frappes directes lancées contre la ville pourraient témoigner d'une nouvelle détermination à écraser l'insurrection.
Un journaliste de l'Associated Press sur place a vu des trous béants dans le côté d'un immeuble de neuf étages. Une cinquantaine de personnes se sont réfugiées dans un garage sous-terrain à proximité. Des observateurs internationaux photographiaient un immeuble voisin lui aussi touché par les bombardements. Au moins une personne a été tuée.
Les dirigeants municipaux de la ville de Lougansk, elle aussi contrôlée par les rebelles, affirment que cinq personnes sont mortes quand une résidence de personnes âgées a essuyé des tirs d'artillerie. La télévision russe a montré des corps sur des fauteuils roulants sur lesquels des couvertures avaient été placées.
Un porte-parole du gouvernement ukrainien, Andriy Lysenko, a reproché aux insurgés d'avoir bloqué le lien ferroviaire permettant de quitter la ville, ce qui empêcherait les résidants d'évacuer.
«Auparavant nous avions pu organiser davantage de trains entre Lougansk et Kiev, mais maintenant ils ont ont complètement bloqué la voie ferrée», a-t-il dit.
M. Lysenko a aussi accusé les rebelles d'utiliser des enfants comme boucliers humains et d'empêcher les voitures de quitter la ville, mais il n'était pas possible de vérifier ces affirmations.
À Horlivka, une ville assiégée par les troupes gouvernementales, le bureau du maire a rapporté la mort de 17 personnes, dont trois enfants, à cause des bombardements. Plusieurs résidences, une école et des édifices gouvernementaux auraient aussi été endommagés.
Les rebelles accusent le gouvernement de tirer aveuglément à l'artillerie contre les quartiers résidentiels qu'ils contrôlent.
Une mission de surveillance de l'ONU à Donetsk déplore une augmentation inquiétante de la présence d'armes lourdes dans les secteurs civils de cette ville et de Lougansk — notamment des pièces d'artillerie, des blindés, des roquettes et des missiles utilisés pour alourdir le bilan et accentuer les dégâts infligés aux infrastructures.
L'ONU a prévenu dans un rapport que le recours à de telles armes pourrait constituer une atteinte au droit international. L'ONU demande une enquête «complète et impartiale» de tous les incidents ayant entraîné la mort de civils.
L'organisation new-yorkaise Human Rights Watch est plus virulente dans ses accusations et a présenté, la semaine dernière, des éléments démontrant possiblement que l'armée ukrainienne a ouvert le feu contre des maisons de la banlieue de Donetsk.
D'après les Nations unies, au moins 1129 personnes ont été tuées par les violences dans cette région entre la mi-avril et le 26 juillet.
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