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15 arrêts incontournables en Irlande du Nord (PHOTOS)

15 arrêts incontournables en Irlande du Nord (PHOTOS)
Sarah-Émilie Nault

«Piquée dans l’immensité bleue du ciel et de la mer, l’Irlande scintille aussi claire et précise qu’un atlas géographique en relief… Tout à coup le sol apparaît, coloré, tout près, exquise miniature avec des troupeaux de moutons beiges dans les champs en damier d’un vert tendre, des fermes cachées derrière des haies que nous découvrons à la verticale, du haut des airs, avec chacune son étang où glissent de grands cygnes.» (Louis Gauthier, Voyage en Irlande avec un parapluie). C’est cette Irlande, celle du Nord, qui se présente devant nous, mi-irlandaise, mi-britannique, mais totalement accueillante. Verte comme dans les films, poétique comme dans les livres. Gorgé d’histoire, le cœur à jamais écorché, le pays est pourtant si doux, et ses paysages aussi sublimes que ceux que je m’étais imaginée.

Inclassable Belfast

Principale capitale d’Irlande du Nord, Belfast se dévoile sous plusieurs jours. Tantôt mélancolique, elle expose l’histoire d’un grand conflit à travers les murs toujours érigés et recouverts d’œuvres-graffitis du quartier de West Belfast. Tantôt aguichante, elle est l’hôte de pubs et de fêtes extraordinaires où les Irlandais de tous âges se rendent festoyer soir après soir.

«La paix est encore jeune, nous confie notre guide, Dee Morgan, tandis que nous immortalisons les œuvres des muralistes le long de l’International Wall. Il existe encore des tensions, surtout chez les jeunes, les adolescents.» Ainsi la nuit, les portes de ce quartier aux remparts multicolores se referment, divisant encore aujourd’hui nationalistes et loyalistes. «Ce ne sont pas les mûrs physiques qu’il faut abattre, mais ceux qui se trouvent dans nos têtes», ajoute Dee pensive.

Le texte se poursuit après la galerie photos:

15 arrêts incontournables en Irlande du Nord

Fraîchement peinte, une fresque aux couleurs de Gaza vient d’ailleurs tout juste d’être ajoutée. Subjuguée, j’aurais voulu avoir plus de temps dans ce recoin fascinant de Belfast afin de visiter la Belfast Public Library, de parcourir Bombay Street qui fut jadis complètement incendiée, de déchiffrer plus de messages d’espoir laissés sur le fameux Peace Wall et de me balader dans l’étrange quartier de Shankill Road dont les murs et les recoins de ciel sont presque entièrement recouverts de drapeaux britanniques.

Industrialisée bien avant sa rivale Dublin, Belfast a su tirer profit de son histoire en créant, notamment, l’impressionnant musée du Titanic. Car c’est ici que fut construit, entre 1909 et 1912, le plus grand paquebot jamais construit de l’époque et devenu tristement célèbre. À deux pas des studios où sont filmées les scènes intérieures de la populaire série Game of Thrones (véritable mine d’or ayant généré, jusqu’ici, plus de 80 millions de livres au pays!), le musée a ouvert ses portes en avril 2012. Au total, neuf galeries mettant en scène de façon ingénieuse le quotidien des travailleurs des usines de lin puis de la construction de bateaux, jusqu’à l’après-naufrage du Titanic.

Le Cathedral Quarter, centre musical de la ville, rassemble quant à lui pubs, bars, boîtes de nuit à la musique souvent traditionnelle et restaurants branchés (la cuisine y est aujourd’hui internationale, créative et agréablement surprenante, tout en gardant ce petit côté irlandais espéré) sur plus de 50 km de route pavée. Sur la rue Commercial Court et tout au bout des entries - ces ruelles étroites reliant les quartiers périphériques au centre de la ville-, l’atmosphère est vivante, amicale, festive. Il faut dire que Belfast possède l’une des plus jeunes populations en Irlande, dont 75 000 étudiants.

Le frétillant marché St-George, le Parlement, l’Université Queen (sœur quasi jumelle de l’Université d’Oxford) et son quartier universitaire, le Victoria Square, ainsi que les nombreux festivals de musique, de théâtre et d’arts sont d’autres arrêts qu’apprécieront les friands de culture, d’architecture et d’histoire de passage à Belfast.

Prendre la route jusqu’à Devenish Island

C’est le cœur léger que l’on emprunte la Causeway Coastal Route, reconnue comme l’une des cinq plus belles routes au monde. (Et au comble du bonheur lorsque l’on ne jure que par Game of Thrones, cette route merveilleuse étant parsemée de références, de visites de lieux de tournage et de petits secrets liés à la populaire série majoritairement tournée en Irlande du Nord!)

Le long de la route vers The Giant’s Causeway (la Chaussée des Géants) - but ultime de cette balade de quelques jours le long des côtes plus vertes que vertes de l’Atlantique - nous croisons le château de Belfast juché dans les montagnes olives de Ballygally aux abords de la mer d’Irlande, le pont et le château de Glenarm, le village de Cushendall (populaire pour son sport irlandais, le hurling, et pour sa grotte où a lieu une scène cruciale de la seconde saison de Game of Thrones) et nous arrêtons à l’improbable Dark Hedges, cette allée de hêtres majestueux et trois fois centenaires aussi aperçue lors d’une scène importante de la série.

Mes coups de cœur de cette excursion irlandaise sont nombreux. Je pense à Ballintoy Harbour d’abord qui devient The Iron Islands dans Game of Thrones, au pont de corde Carrick-A-Rede et aux falaises saisissantes qui l’entourent, à la longue plage de la baie de White Park et, évidemment, à tout ce qui unit les falaises et les colonnes de la Giant’s Causeway, patrimoine mondial de l’UNESCO et véritable merveille de la nature.

Formé il y a plus de 60 millions d’années, résultat d’un contact mystérieux alliant lave et eau, l’endroit est tout simplement à couper le souffle. Envahi par les touristes en journée, il réclame qu’on s’y rendre tôt le matin afin d’emprunter l’un de ses sentiers surplombant puis creusant tout au fond de ses falaises. Alors le calme y est aussi parfait que ce que l’on a sous les yeux. (En logeant au charmant Causeway Hotel, le site devient d’ailleurs notre grandiose voisin.)

Puis, sur la route menant à Londonderry (ou Derry selon son allégeance à la Reine ou pas), nous croisons la célèbre distillerie Bushmills, la plus ancienne distillerie officielle de whisky au monde, puis le château de Dunluce installé sur la côte nord de l’Antrim où en été, des festivals médiévaux et des concerts extérieurs prennent vie.

Après un arrêt à la plage de Downhill, nous atteignons la ville de Derry, deuxième plus grande ville d’Irlande du Nord et seule ville toujours complètement fortifiée au pays. Des murs d’un kilomètre et demi de circonférence regorgeant d’histoire. C’est ici que le fameux Bloody Sunday que chantent Bono et sa bande a eu lieu, le 30 janvier 1972. De nombreuses fresques mettant en scène les victimes de la tuerie (dont une toute jeune fille revenant de l’école) et un Mémorial s’appliquant à rappeler, petites touches de couleur à travers la ville, l’injustice de cette triste journée.

«Derry est une ville de musique, affirme notre guide, Martin McCrossan. (www.derrycitytours.com) Nous avons un festival de jazz, une fête d’Halloween vraiment importante, des musées sur la musique, beaucoup d’événements culturels, de concerts et d’arts.» L’an dernier, Derry a d’ailleurs été élue première ville culturelle au Royaume-Uni.

Devant l’impressionnant hôtel de ville que l’on pourrait facilement confondre avec une cathédrale, les gens se retrouvent sur la grande place. Des artistes en performance, des enfants s’amusant à travers les jets d’eau, des équipes de soccer qui paradent; l’endroit est vivant. Tout autour, les ruelles sont bordées de friperies, de boutiques d’artisans regroupés dans le Craft Village, de petits cafés (comme le joli Legenderry Warehouse où nous nous arrêtons manger), de pubs et de plus grands magasins (dont le Austins, le plus vieux magasin à grande surface au monde.)

Pour danser au rythme de la musique traditionnelle irlandaise, on se rend au Peadar O’Donnells Bar le soir venu et pour en savoir plus sur l’histoire de la ville et du pays, on passe du temps aux Tower Museum et Free Derry Museum. On traverse aussi le moderne Peace Bridge pour se rendre sur le site de la bataille de l’Atlantique et on s’arrête un moment s’asseoir dans la toute petite église Sainte-Augustine.

Tout près d’Omagh, l’Ulster American Folk Park est un musée en plein air mettant en scène de façon fort réaliste la vie de ces Irlandais ayant choisi d’émigrer aux États-Unis au cours du 18 et du 19e siècle. On se balade ainsi à travers une trentaine d’immeubles - certains d’époque, d’autres peints ou reconstitués – comme on se baladerait à travers une trentaine de moments importants de l’histoire irlandaise jusqu’à la pénible traversée, puis l’arrivée «salvatrice» aux États-Unis. Au passage, on rencontre personnages et guides costumés qui nous feront voir, sentir et goûter ce quotidien irlandais.

La seule croisière de ce voyage n’a duré qu’un petit deux heures au total, mais nous a menés jusqu’à la Devenish Island, petite île toute verte fondée au 6e siècle par Saint Molaise. En y voguant sur le paisible Lough Erne, nous avons croisé le château d’Enniskillen et l’école Portora Royal ayant vu défiler les jeunes Samuel Becket et Oscar Wilde. Puis, nous avons atteint les ruines du site monastique de l’île Devenish qui fut tour à tour pillé par les Vikings, incendié, puis reconstruit au Moyen-Âge en site accueillant église paroissiale et monastère. Aujourd’hui, les ruines de cet endroit magique et doux rappellent ce qui jadis a été, alors que l’église, têtue, semble s’amuser à défier le temps, du haut de ses solides 500 ans.

Slán go fóill!

Pour plus d’informations et pour planifier son voyage en Irlande du Nord: www.discovernorthernireland.com

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